Aux bonnes fées et super-héroïnes
qui veillent sur ma pomme…
J’avais évoqué dans mon bilan estival un maousse projet Lego dans les tuyaux. L’heure de l’annonce officielle a sonné !
Je vais fabriquer ma propre Batcave en Lego.
Ma folie des grandeurs étant connue, je précise que le bâtiment sera à l’échelle des figurines Lego, pas à taille humaine.
Pourquoi ? Comment ? On va détailler tout ça, avec en prime les premières photos de l’avant-projet.
Bald mouse begins
Après le TIE Fighter traduit en “chasseur cravate”, la chauve-souris devient “bald mouse”. Traduttore, traditore, comme on dit. Bref, passons sur mes talents linguistiques…
Or donc, ma passion pour le justicier de Gotham a débuté en 1989, avec le film de Tim Burton, qui s’était bien creusé le citron sur le titre (Batman). Derrière, il y eut Batman : Le Défi en 1992, ma première rencontre avec Catwoman. “Les draps s’en souviennent”, comme dit la chanson… Ensuite, plein d’autres trucs qu’il serait fastidieux de lister, vu qu’à peu près tous les formats y sont passés, ciné, TV, animation, comics, jeu vidéo, poupée gonflable, Lego…
Si je ne devais retenir que les œuvres à m’avoir le plus marqué : les deux Burton, la trilogie de Christopher Nolan, la série des années 60 avec Adam West (en redif, j’étais pas né), The Lego Batman Movie et, sur papier, le Dark Knight de Frank Miller. Je suis plus Batman de cinéma que Batman de comics (les puristes peuvent gueuler, c’est comme ça et pas autrement).
The Dark K
Nous sommes en 2019 (je dis ça pour les distraits qui n’auraient pas tout suivi de l’actualité).
Cette année, j’aurai pas mal enrichi ma collection de Batman et Catwoman grâce à Lego qui a sorti plusieurs boîtes très chouettes, sans parler des créations maison (MOC, dans le jargon). Je suis fan des Lego, emboîter des trucs est une passion qui depuis longtemps m’habite.
Cette année, le chevalier noir souffle ses 80 bougies. Né en mars 1939 et encore toutes ses dents, ce qui n’est pas mon cas aussi bien pour la date de naissance que pour les ratiches.
Cette année marque aussi le trentième anniversaire de ma rencontre cinématographique avec la chauve-souris masquée.
Cette année, enfin, a eu lieu une autre rencontre, déterminante, celle avec ma chère et tendre. Pas à Gotham City mais dans une salle d’attente de dentiste parce que nous, on n’a plus toutes nos dents. Pour le cadre exotique, on repassera, mais tout le monde ne dispose pas d’un budget hollywoodien pour tourner des romances de super-héros. La miss adore Catwoman, j’adore Batman, on était faits pour s’envoyer en l’air sur la banquette arrière de la Batmobile s’entendre.
Tout ça mis bout à bout, il fallait marquer le coup.
The Batcave rises
Or donc il y a quelques semaines, je bidouille un logo Dark Knight en Lego. Petit machin rapidos pour s’occuper dix minutes, pas de quoi fouetter une chatte. En théorie, en théorie…
Je vais pour poser mes briquettes chiroptères sur l’étagère avec le reste de ma collection Lego BatCat. Sauf que ladite étagère est bien garnie et ressemble à une allégorie de la crise du logement. À peine la place pour glisser ma chauve-souris derrière une rangée de figurines et véhicules. C’est là que je me dis :
1) Pour mieux voir le bat-logo, faudrait le surélever.
2) Quitte à le mettre en hauteur, plutôt qu’un bête socle, pourquoi pas au sommet d’un bâtiment ?
3) Tant qu’à se lancer dans l’architecture, si j’en profitais pour bricoler un genre de casier de rangement pour tout ça…
4) Et si je faisais coller le contenant au contenu… Une Batcave !
Ainsi est née l’idée d’une base secrète maison, ou comment un petit bidule de soixante-quinze pièces m’a embarqué dans une aventure qui va chiffrer en milliers de briques.
Première question à se poser : quelle orientation donner à cette Batcave ?
D’une, pas envie de recréer une version déjà vue au ciné, à la télé ou dans les comics, parce que déjà vue, justement. De deux, le classicisme et moi, on a divorcé il y a longtemps, on est toujours en très mauvais termes. Donc pas de Batcave académique ou trop sérieuse. Du foufou et du décalé !
Après un intense brainstorming d’au moins cinq minutes, je reste sur l’idée initiale : le rangement, sur la base de mon armada. Surtout pas procéder à l’érection du bâtiment pour y fourrer ensuite mon big bazar au petit bonheur la chance, mais au contraire adapter la conception de l’édifice aux figurines et aux véhicules dont je dispose.
Objectif : un nid d’amour pour Batman et Catwoman, une espèce de BatCatVe avec quelques pièces incontournables (le poste de commande, la salle des trophées, l’armurerie, le labo) et d’autres éléments déjantés bien comme il faut (une salle de musique pour Batman Kiss et Batgirl en tutu rose, une salle de bains où la minifig avec sa bouée canard entendra le bruit de l’eau, un baisodrome une chambre romantique avec un lit à baldaquin parce que Batman et Catwoman sont aussi des êtres de chair – enfin, de plastique, pour le coup, mais vous voyez l’idée). Le tout saupoudré de clins d’œil, vu que je raffole des easter eggs réservés aux initiés (cet article en est un bon exemple). Donc pas une vraie Batcave au final, plutôt un concept “maison de poupée” avec un esprit Batman pour le décor.
Un casting en or
Maintenant que j’ai bien palabré pour ne rien dire ou à peu près, on attaque les choses sérieuses avec la présentation du petit monde appelé à peupler cette Batcave sous acide.
Une Batmobile et son chauffeur en livrée, de la boîte “La poursuite du Joker” (ref. 76119), avec une paire de retouches pour lisser certains ergots apparents et aménager le poste de pilotage, qui était brut de décoffrage (ajout de cadrans et circuits et remplacement de l’immonde volant tout nase par une commande en forme de chauve-souris).
Ma dulcinée voulait une bagnole pour sa femme-chat préférée. Je lui ai bricolé, à partir de “La limo arctique du Pingouin” (ref. 70911), une Catmobile accompagnée de sa conductrice féline.
Le véhicule tout-terrain lance-machins avec Robin Mathy (cousin de Mimie), Batman, Batwoman et Catwoman, extraits de “L’invasion de la Batcave par Gueule d’Argile” (ref. 76122).
Trois bidules à roulettes Mighty Micros (ref. 76061 et 76092) et leurs pilotes courts sur pattes, plus une moto tirée de la boîte “Catwoman Catcycle Chase” (ref. 70902).
Réalisation à quatre mains et deux cerveaux (soit 290 points de QI cumulés), le MOC Golgoth avec le Batorak, le Catorak, l’Anorak et leurs pilotes respectifs.
La Batwing et son énième pilote Batman, extraite de la boîte “Le cambriolage de l’Homme-mystère” ; ref. 76120). J’ai déjà prévu de la positionner sur le toit de la base, à côté du fameux logo qui a tout déclenché.
Le mastar pour terminer : l’Ultimate Batmobile (ref. 70917) et ses quatre personnages : Batman (un de plus), Alfred grimé en Don Diego de la Vega, Batgirl et Robin. J’ai un peu bidouillé le véhicule pour remplacer la plupart des pièces rouges apparentes par des noires.
Enfin, quand je dis “le véhicule”, il faudrait employer le pluriel, puisque cette version de la Batmobile a la particularité de se scinder en quatre : une bagnole pour Batman, un avion pour Batgirl, un plus ou moins Tumbler pour Alfred et une moto minuscule pour Robin qui s’est fait enfler dans la distribution. Toi, tu as le char d’assaut, toi la trottinette.
Voilà qui promet un garage bien rempli et très peuplé !
Les piétons ne sont pas en reste : une fan ultime, une Batgirl Barbie, cinq autres Batman, quatre Catwoman ou assimilées et enfin le couple de l’année (Fred Bruce Wayne et Angélique Selina Kyle, nos “alter Lego” de plastique).
À tout ce petit monde s’ajoute le bat-signal. Il s’allume pour de vrai et projette une image de chauve-souris.
Total : 11 véhicules et 30 personnages pour cette Invincible Armada gothamienne.
S’il reste de la place – mais c’est pas gagné –, j’essaierai de glisser quelques guests (une Medusa échappée de chez Marvel), alliés (le commissaire Gordon, Wonder Woman et son vaisseau invisible qu’on voit quand même) et le gang des méchants (le Joker, Harley Quinn, Double-Face, le Pingouin, l’Homme-mystère, Polka-Dot Man, Gueule d’Argile, Mister Freeze, l’Épouvantail).
Parce que le gros problème de ce projet, c’est l’espace disponible chez moi pour le caser. Ou plutôt l’absence d’espace. Emplacement coincé entre un mur et une bibliothèque, restreint à 80 x 45 cm pour creuser les fondations (soit deux baseplates 48×48), plus la sous-pente qui va limiter les fantaisies verticales.
Tel que le plan se dessine au brouillon, je pars sur un garage occupant l’intégralité du rez-de-chaussée, sept pièces réparties en escalier (3-2-2) sur trois étages, plus une plateforme d’atterrissage au sommet de l’édifice, soit un total de cinq niveaux si j’ai bien compté sur mes doigts.
À noter que je bosse à l’ancienne, sans LDD (Lego Digital Designer) ni logiciel 3D de folie. Et sans briques, tout de tête (être Rain Man a aussi ses avantages). Papier, crayon et Bricklink comme base de données pour les numéros de série des pièces.
À l’instant T, les plaques sont posées, le tracé au sol est… euh… ben tracé, j’ai ma dulcinée qui maîtrise le sujet sur le bout des griffes pour m’épauler, un paquet d’idées au brouillon qui n’attendent plus que de rassembler les pièces nécessaires, quelques éléments de mobilier déjà construits, un tas de briques de côté et les premières commandes sont en route vers mon antre. Projet international s’il en est, puisqu’il en vient de France, d’Allemagne, des Pays-Bas, de Lituanie, de République tchèque, d’Italie, du Danemark, de Chine, du Portugal, d’Angleterre, de Norvège, d’Irlande du Nord, de Suède, des USA, de Slovaquie, de Slovénie, de Thaïlande ou encore d’Indonésie. Et c’est pas fini… Quand la dernière pierre sera posée, on aura effectué un tour du monde à faire pleurer Phileas Fogg.
Pas demain la veille qu’on verra le bout de cette pièce montée, il y en a pour quelques mois de travaux avant que Bruce et Selina n’étrennent la couche nuptiale de cette Batcave. En tout cas, ce projet dantesque promet une belle aventure dans les temps à venir !
Au prochain épisode, je présenterai la structure du bâtiment.
Série MOC Batcave :
– épisode 0 (le projet)
– épisode 1 (la structure)
– épisode 2 (éléments de mobilier)
– épisode 3 (la salle des trophées et la salle de bain)
– épisode 4 (la structure)
– épisode 5 (le bureau et le laboratoire)
– épisode 6 (la salle d’armes et la salle des trophées)
– épisode 7 (l’infirmerie)
– épisode 8 (la chambre à coucher)
– épisode 9 (les toilettes et le placard à balai)
– épisode 10 (le garage et la salle de ciné)
– épisode 11 (le garage et le centre de commande)
– épisode 12 (la tour Wayne)
– épisode 13 (le garage annexe et la plateforme)
– épisode 14 (Noël et le socle du Batwing)
– épisode 15 (la cuisine et le saloon)
– épisode 16 (le conservatoire)
– épisode 17 (le couloir d’accès)
– épisode bonus : les minifigs
– épisode bonus : les véhicules
Images rigolotes connexes :
– Une claque, version littéraire du mème Batman et Robin
– The Wrong Dark Knight Rises
– Vador Begins
– Le p’tit baigneur
Ça va être une super Batcave ! Meow…
C’est clair que ça promet du lourd. 😉