L’Histoire a beaucoup inspiré les auteurs d’érotisme et de porno.
Pas toujours pour le meilleur…
Les infortunes de Madame de Beaufleur
Giovanni Venturi
Delcourt
Une BD mi-historique mi-XXX qui voit madame de Beaufleur se faire péter le cul tout du long par une ribambelle de nobles, une bande de brigands dans la forêt, des nonnes dans un couvent. Ces turpitudes sont assez vite redondantes, l’intrigue de cour autour de l’empoisonnement de feu le mari de Madame ne passionne pas beaucoup plus. L’album se laisse lire et oublier aussi vite, quelconque de bout en bout.
L’amour à la hussarde / Le duel
Giovanni Venturi
International Presse Magazine
L’amour à la hussarde, qu’on trouve aussi sous le titre Le duel, c’est plus ou moins le même que le précédent. Au lieu de la fin XVIIe, on est début XIXe sous l’Empire ; le lieutenant de hussards Armand Colbert prend la suite de madame de Beaufleur pour assurer les scènes de boulard. Et c’est plus ou moins la même non-histoire. Colbert est un queutard qui se tape tout ce qui passe à sa portée et c’est comme ça pendant tout l’album, sur fond de rivalités et embrouilles avec d’autres officiers. Le dessin est magnifique, c’est tout ce que j’en retiendrai.
The roman life of Laura
Erich von Götha
Dynamite
On ne sait par quelle bizarrerie le titre de l’œuvre est resté en anglais quand tout le texte intérieur a quant à lui été traduit…
Cette vie romaine de Laura est d’abord parue en épisodes dans des revues dites spécialisées, les voici regroupées en un album. Je n’ai jamais été un grand fan de von Götha, qui est un piètre narrateur incapable de scénariser une histoire et ressort plus ou moins la même tambouille BDSM dans tous ses travaux en changeant juste les décors et les costumes.
Ici, pour une fois, on échappera à la même scène de fouet répétée tout du long. M’enfin, le résultat n’est pas terrible pour autant. Laura est esclave dans la Rome du IIe siècle et elle porte la même coiffure en pain aux raisins (ou raisaintine, comme ils disent dans le Sud) que la princesse Leia. Elle est aussi plutôt mal dessinée comme un peu tout dans cet album au graphisme brouillon et sommaire, affecté en prime de variations de style d’un épisode l’autre de ses peu trépidantes aventures. On s’ennuie ferme et on reste sur sa faim, faute d’histoire et de scènes olé-olé emballantes. La fin n’en est pas une, qui laisse tout en suspens comme si d’autres épisodes allaient suivre, sauf qu’ils n’ont jamais vu le jour (ce qui n’est pas un mal vu l’absence d’intérêt de cette saga mollassone).
Lisa, beauté fatale
Morale Stramaglia & Tulli
Internationale Presse Magazine
Nous sommes sous l’Empire, à Rome, en 1813, ainsi que l’annonce la première phrase de l’album. En pratique, le lieu, la date et la période ne sont pas plus exploités que ça. Quelques prénoms italiens et costumes à la mode Empire, l’Histoire se contentera d’être un vague décor qui ne se fera l’écho d’aucun événement majeur ni personnage célèbre.
Lisa est modèle pour un peintre, elle se tape à peu près tous les hommes qui croisent sa route, au grand dam de son amoureux transi (qui est un peu jaloux) mais aussi pour son plus grand plaisir (il est très voyeur). Cette fornication tous azimuts sans réel fil directeur narratif et servie par un dessin correct sans plus ne restera pas dans les annales.
La pension Fiorita
Morale Stramaglia & Tulli
International Presse Magazine
On pose ses valises à la pension Fiorita sous le régime fasciste de Mussolini. Mêmes auteurs que le précédent, même sous-exploitation du contexte historique. Les trois quarts de l’album sont consacrés aux interactions des pensionnaires, à savoir forniquer les uns avec les autres. Du cul, du cul et encore du cul. À une douzaine de pages de la fin, un éclair de génie frappe les auteurs qui se disent que ça pourrait être pas mal de raconter une histoire. Faute de place, ce sera une vengeance pas trop développée, ni très originale ni très crédible, avec un dénouement insatisfaisant parce que torché.
Le bâtard de Vénus
Maraud & Garvi
Glénat (Le Marquis)
Cette histoire médiévale a pour cadre original les royaumes francs de Terre sainte, dommage qu’elle ne l’exploite qu’à peine. Comme les protagonistes sont à poil la plupart du temps, on ne s’extasiera pas devant les costumes de l’époque. Idem l’architecture, presque toute l’action – du cul à 90% – se passe en intérieur, cadrée sur les protagonistes. Quelques Sarrasins pour la forme qui font surtout déco. Un gloubiboulga pseudo-historique qui mélange de la culture franque, de la statuaire égyptienne, de l’onomastique cananéenne, c’est la foire au n’importe quoi pourvu que le résultat ait l’air orientalisant.
On cherchera en vain une intrigue digne de ce nom pendant les trois quarts de l’album, ce n’est que vers la fin qu’un semblant d’histoire commence à se mettre en place, avec la mention sur la dernière page “fin de l’épisode” comme si un autre allait suivre, sauf qu’il n’a jamais vu le jour.
Amateurs et amatrices de BD olé-olé, rendez-vous dans les autres zones érogènes du blog…
Recueils de chroniques :
– un petit coup de fouet
– chaleur hivernale
– l’Histoire, avec un grand H et un petit cul
– boule et bulles
– cul en vrac
– fesse-tival
– un grand coup dans ton cul
– et paf !
– pas de l’art mais du cochon
– les vingt culs écrivent l’Histoire
– le jeu de l’amour et du braquemart
– une aiguille dans une botte de fions
– quand on tire, on raconte pas sa vie
– coupure de chauffage
– les choses de l’amour
– sur la commode
– chaleur automnale
– le vice sans la vertu
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