Critiques express (49) Coupure de chauffage

BD érotique bande dessinée

L’hiver arrive, il est temps de sortir de quoi se chauffer ! Bon, ben c’est pas avec la moisson du jour qu’on risque d’attraper un coup de chaleur…

Chiara Rosenberg la double vie d'une dominatrice Roberto Baldazzini Celestino Pes Delcourt Dynamite

Chiara Rosenberg, la double vie d’une dominatrice
Roberto Baldazzini (dessin) & Celestino Pes (scénario)

Delcourt / Dynamite

Deux éditions de la vie de Chiara Rosenberg, l’une en couleurs chez Delcourt, l’autre en noir et blanc chez Dynamite. J’ai trouvé la version Delcourt bien meilleure. Le trait y est beaucoup plus fin et précis, la colorisation dynamise le graphisme et en prime on a droit à une petite histoire bonus sur la rencontre entre Chiara et son futur mari.
Soumise aux jeux de domination de son mari, Chiara a elle-même des élans de dominatrice sur la personne d’un photographe qui devient son amant. On va donc suivre sa double vie, mi-soumise mi-dominatrice, sans que jamais ce grand écart dichotomique ne soit expliqué par une raison valable, ce qui donne un personnage joliment dessiné mais fade en termes de psychologie. L’héroine est d’autant moins accrocheuse que son comportement tient parfois moins de la domination que du seul plaisir malsain de se montrer exécrable.
L’histoire se contente d’être une histoire, une scène après l’autre, sans rien creuser ni sur le thème de la domination-soumission, ni sur cette forme d’amour particulière qui unit Chiara à son mari. Eh oui, ils s’aiment, mais c’est surtout parce que c’est dans le scénario, vu qu’on ne voit pas trop ce qui les unit. Et l’amour a ses raisons que la raison ignore, merci, mais ça ira avec les non-arguments.
Au final, cet album offre une lecture sympa qui n’ira pas plus loin que ça et ne laissera pas un souvenir impérissable.

Gigolo Enrique Sanchez Abuli Jose Maria Sauri Dynamite

Gigolo
Enrique Sánchez Abulí & Jose Maria Saurí

Dynamite

Après Un Américain à Paris, Une Américaine à Paris, voici deux Américaines à Rome et c’est tout nase.
Déjà, le dessin, faut aimer ce style proche du croquis voire de l’esquisse. Ce n’est pas mon cas. J’ai eu moins l’impression d’avoir sous les yeux un produit fini qu’un brouillon.
Ensuite, l’histoire, ben elle traîne un peu en longueur avant la rencontre entre les deux donzelles et le fameux amant italien qui doit leur retourner la tête.
Enfin, l’état d’esprit. Cette BD ne repose que sur une approche de bourrin énoncée dès la préface : “elles succombent au charme latin, dont le principe de base est fort simple : deux baffes et maitenant tu suces”, fin de citation. Tout du long, les deux meufs disent non. Et tout du long, les mecs les obligent en usant de la force, à grands coups de tartes dans la tronche. Et bien sûr (sic), à la fin, elles trouvent que c’était bien quand même. Ben voyons… Sans déconner, y avait pas moyen de raconter la même histoire en mode consentant, youpi c’est la fête, on est là pour visiter Rome et se faire plaisir dans la foulée ? Parce que RIEN dans le bouquin ne vient étayer ce choix du sexe forcé, aucune dénonciation, aucune réflexion, aucune thématique creusée de la violence. Les auteurs se complaisent juste là-dedans en mode “c’est comme ça que les choses fonctionnent et c’est très bien comme ça”. Euh… non ?
C’est moche, c’est mou, c’est puant : c’est Gigolo.

Time Raider James Lemay Dynamite

Time Raider
James LeMay

Dynamite

Bianca Barros partage avec Lara Croft son métier d’archéologue et son physique de jeune femme athlétique étudiant les vestiges antiques tresse au vent. Dans le cas de Bianca, elle bosse aussi les fesses à l’air. J’ai dû rater le TD sur le dress code quand je suivais des cours d’archéo à la fac, parce que je ne me souviens pas que mes profs aient fait mention de fouilles naturistes.
Bref, dans ce comics, James LeMay livre une parodie de Tomb Raider doublée d’un porn-monster, puisque l’héroïne va se taper tout un tas de créatures improbables au cours de ses aventures.
Aventures est un bien grand mot, vu qu’on cherche en vain le scénario. Le pitch : Lara… enfin, son clone fouille une pyramide maya, s’empale sur un sexe dressé qui dépasse d’une dalle (tous les archéologues font ça, c’est bien connu). Ledit pénis appartient à un alien (parce que pourquoi pas), dont le petit frère va venir double-pénétrer Bianca (parce que pourquoi pas aussi). Et voilà donc notre éminente aventurière catapultée dans le temps et l’espace, parce que… Ouais nan mais faut arrêter le LSD, là… ‘Fin bref, magie du scénario qui n’en est pas un.
À partir de là, ce sera cinquante pages assez répétitives, puisque tous les épisodes reproduisent le même schéma : Bianca débarque à une époque, tombe sur un, parfois plusieurs personnages ou monstres (la momie de Mumm-Ra échappée des Cosmocats, Anubis, des hommes préhistoriques, le Minotaure, un mutant radioactif d’un futur post-apo…), fornique avec, puis direction un autre temps et un autre lieu (sans western ni nazis, contrairement à ce que la couv’ laisse entendre).
C’est marrant cinq minutes, on en fait vite le tour, faute d’une dose d’inventivité dans un chapitre ou l’autre. Le même canevas à l’identique, invariable, sans péripétie additionnelle. Et le plus beau, c’est que sur une trame aussi simpliste, LeMay réussit à foirer son coup et démontrer une fois de plus qu’il est le pire scénariste de la galaxie (cf. la saga Norse, de sinistre mémoire). Eh oui, le petit alien du début accompagne Bianca dans ses voyages temporels. Ou pas. Des fois, il est là, des fois non, comme si l’auteur oubliait ou se rappelait sa présence un coup sur deux. Oh bravo, comme dirait Sam Beckett de Code Quantum. Et en plus, cet alien, qui pourrait servir de ressort comique ou de sidekick, n’a plus aucune utilité passé son introduction. Il meuble juste des cases pour gagner de la place à pas cher et éviter de se casser la tête à dessiner autre chose de plus élaboré.
Le dessin fait le taf sans atteindre non plus des sommets délirants.

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