Critiques express (28) Boule et bulles

BD érotique bande dessinée

Chaleur estivale oblige, on s’aventure dans le caliente avec de la chronique torride pour mettre de la chaleur dans les maillots de bain. Or donc, voici “boule et bulles”, subtil jeu de mot sur Boule et Bill, puisqu’il sera question de bande dessinée (les bulles) et de pétard (le boule).
Au menu, les Juste Leblanc de la BD érotique : Poupée de Pitek, Les films de Justine d’Ardem, le doublé La voie de Laura et Le casting de Pylate, renforcés par Curiosités perverses de Sophie d’Erich von Götha, le seul de la bande à avoir un nom ET un prénom, et même une particule, c’est dire si monsieur est le roi du pétrole !

Couverture BD Poupée Pitek Rebecca Rills

Poupée
Pitek

Éditions Rebecca Rills

Déjà chroniqué sur le blog pour Vices et Novices, on retrouve Pitek avec Poupée, une série en trois tomes qui démarrait bien avant de partir en sucette.
Dans le premier tome, on découvre mademoiselle D., gentille secrétaire le jour, jouet sexuel la nuit. Bien dessiné, en noir et blanc, mais sans scénario. Vous me direz que ce n’est pas une intrigue qu’on vient chercher en premier lieu dans ce genre d’ouvrage, mais là quand même y a zéro semblant de début d’embryon d’amorce d’histoire.
Dans le tome 2, la couleur fait son apparition, ainsi qu’un semblant d’histoire. Bon ben en fait, c’était mieux quand il n’y avait pas de scénar. L’album partait pas mal avec le classique de la gaudriole dans l’étable avant de se perdre dans les méandres du labo d’un savant fou, peuplé (le labo, pas le savant) de fétichistes du latex.
Le dernier album, c’est le coup de grâce : histoire nawak, dessin très bof et manque de cul.

Couverture Les tournages de Justine tome 1 Vidéos privées Ardem Dynamite

Vidéos privées
Tournage amateur

Ardem

Dynamite

La série Les films de Justine raconte la découverte du monde du film porno amateur par Justine (on s’en doute) et son mari, plus un certain nombre d’hommes et femmes qui passeront sur le corps de ladite Justine avec ou sans son accord – thématique récurrente chez Ardem et pas du tout ma tasse de thé.

Couverture Les tournages de Justine tome 2 Tournage amateur Ardem Dynamite

Dans Vidéos privées, le pseudo scénario n’est qu’un prétexte à aligner les scènes toujours plus hardcore (jusqu’à l’uro) et le dessin est assez moche. Dans Tournage amateur, on prend les mêmes et on recommence à l’identique ou à peu près avec une touche lesbienne en prime. Cette fois le dessin est correct dans son trait mais très épuré, voire trop, et limité à du contour avec pas grand-chose comme détails dedans.

Curiosités perverses de Sophie Erich von Götha Dynamite

Curiosités perverses de Sophie
Erich von Götha

Dynamite

Un des rares albums de von Götha que j’aurais apprécié. Pourquoi ? Parce qu’il réussit ici ce qu’il a foiré avec ses séries à rallonge Les malheurs de Janice et Twenty : tout faire tenir en un seul tome percutant, avec en prime de la variété au lieu de répéter quinze fois dans le même album la même scène de meuf-attachée-fouettée-partouzée-par-une-demi-douzaine-de-mecs.
Alors après, le gars ne remportera pas l’Oscar littéraire du meilleur scénario avec ce pitch d’une originalité formidable : la vierge étudiante découvre les choses de l’amour. Et elle attaque fort, la Sophie, à turlutter d’entrée une tripotée de gars dans les toilettes à travers des glory holes, avant d’enchaîner avec un bal costumé qui vire à la partouze lesbienne, puis avec l’inévitable séance fouet et soumission, parce que Götha reste Götha, mais il a le bon goût ici de s’en tenir à un passage unique. Et c’est comme ça tout du long de l’album, une tempête sexuelle ininterrompue pour le plus grand plaisir de Sophie. Et ça fonctionne, parce que la BD ne cherche pas à être autre chose que ce qu’elle est : un récit porno sans prétention, sans grandiloquence, sans prétexte. Du cul pour le cul et basta.

Le casting Pylate Dynamite

Le casting
Pylate

Dynamite

Il se dégage de cette BD un parfum d’années 90. Autant dire que ça pue du fion au-delà de toute mesure. Deux copines décident de participer à un casting de charme. Bon alors, déjà, l’astuce scénaristique de caser les personnages dans l’univers du porno pour justifier les scènes hard a été utilisé trois mille milliards de fois, il eût été bienvenu de nous épargner une énième itération sans inventivité. Là-dessus, ben c’est du Jacquie et Michel : les demoiselles ont signé pour du X pépère et classique, et ce consentement initial se voit transformé en carte blanche pour leur faire subir tout et n’importe quoi, incluant des pratiques dont elles n’ont pas envie, le tout avec pour seul objectif non pas le plaisir mais la douleur et leur humiliation pure et simple – cette dernière soulignée par des dialogues orduriers au possible. Et bien sûr on n’échappe au cliché nauséabond du “au début, elles ont pas envie, mais en les forçant un peu, à la fin, elles aiment ça”. Ben voyons !…
Rien à sauver dans cette BD à l’esprit archaïque et malsain, qui en plus est mal dessinée, entre pauvreté graphique des compositions, trait amateur et colorisation hideuse.

La voie de Laura tome 1 Pylate Dynamite
La voie de Laura tome 2 Pylate Dynamite

La voie de Laura
Pylate

Dynamite

La voie de Laura, c’est tout ce que je n’aime pas condensé dans une seule histoire. Dessin approximatif, colorisation cheapos, sexualité représentée non pas comme une quête de plaisir mais uniquement comme moyen d’humiliation, sexe forcé, trajectoire éculée de l’héroïne transformée en esclave sexuelle, cliché de la femme qui veut pas mais qui finit par aimer sitôt qu’on force un peu (culture du viol, donc), ton complaisant pour raconter tout ce fatras estampillé Weinstein spirit comme quelque chose de cool.

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Publié le Catégories Critiques express

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