Critiques express (13) L’hiver sera chaud

Lexi Belle Christmas loves Un K à part
Lexi Belle is coming!

Comme dirait Martin, winter is coming (NdT : l’hiver est venant). Il est grand temps de s’enfiler sous la couette et se réchauffer aux feux de l’amour.
Au menu, rien que de la bande dessinée pour adultes avec :
Petits contes pour grandes personnes (Pylate)
Le loup et l’agnelle (Jacobsen)
– la saga Peanut Butter (Cornnell Clarke)
– le doublé La Forteresse de la Douleur et Bizarreries (Roberto Baldazzini)
Indiscrétions, Dis-moi comment tu baises… (Axterdam)
Viviane, infirmière libertine (S. Muratori & Tulli)
Servez chaud !

Couverture Petits contes pour grandes personnes Pylate

Petits contes pour grandes personnes
Pylate
Tapages Nocturnes

Le titre et la couvrante annoncent la couleur : revisiter les contes en version adulte et contemporaine. Un Chaperon rouge plus si petit que ça, une Cendrillon qui ne frotte pas que des parquets et une Alice en vadrouille au pays des merveilles olé-olé. Entre chaque conte, une présentation rapide par une donzelle un peu moins vêtue d’une case l’autre.
Le dessin est très classique, correct dans l’ensemble, avec quelques défauts de nuque et d’angles (certains personnages semblent dotés de dix ou douze vertèbres cervicales). Les histoires se montrent quand même très éloignées des versions originelles. Pourquoi pas si on veut donner dans l’original, mais dans ce  cas, pourquoi être parti des contes ?
Bref une BD pornographique basique, honnête sans être renversante.

Le loup et l'agnelle Jacobsen CAP

Le loup et l’agnelle
Jacobsen

CAP

On reste sur les contes avec Le loup et l’agnelle de Jacobsen. Dans cet album, Jacques Lemonnier revisite la fable de La Fontaine Le loup et l’agneau. L’agnelle est ici incarnée par une jeune femme très excitée, qui tombe sur un homme-loup humanoïde qui ne l’est pas moins. Ce loup fut jadis un bûcheron tombée au détour d’un chemin sur une fée facétieuse adepte du SM nommée Lady Commandement. Dans cet album tout en délire, on croisera aussi des chasseurs, parmi lesquels Jean-Paul, un sosie de Sartre, adepte de l’enfilage de mouton, et Alfred, qui arbore la même moustache et la même mèche que Hitler.
Barré au dernier degré et absurde dans les mêmes proportions, assez marrant dans son genre.

Peanut Butter le journal de Molly Fredrickson Cornnell Clarke Dynamite Amerotica

Peanut Butter : le journal de Molly Fredrickson
Peanut Butter presents: The Confessions of sister Jacqueline

Cornnell Clarke

Dynamite / Amerotica

Encore une saga interminable… Sept tomes qui racontent la même chose – Molly découvre le sexe au lycée et continue sur sa lancée à l’université –, plus un spin-off autour d’un des personnages (sœur Jacqueline).
Y a pas vraiment d’histoire, juste les personnages font des trucs d’étudiants qui se terminent chaque fois en scène de cul. Aucun risque de se claquer les neurones avec les dialogues qui sont réduits à leur plus simple expression. Alors par contre à côté, on a la blinde de texte sous forme de journal intime, qui donne à la BD un côté roman graphique… et surcharge au possible la mise en page. Et encore dans la version Dynamite, ça va à peu près. Je me suis aussi tapé il y a un bail la VO, hyper moche en noir et blanc et illisible tant la mise en page n’arrivait pas à tout contenir du texte narratif, de l’image et des dialogues.
Le journal, ça partait d’une bonne idée, mais sorti d’un one-shot, le procédé perd de son impact. D’autant plus que le récit est toujours le même avec toujours la même péripétie : des gens se croisent et baisent. Dire que c’est répétitif redéfinit la notion d’euphémisme.
Ajoute à ça que j’accroche pas au style graphique que je trouve hideux (en couleur, parce qu’en noir et blanc, y a pas de mots en français pour décrire l’abomination que mes yeux ont vécue…) et à l’arrivée on obtient une saga qui m’aura déplu sur tous les points de bout en bout. Un exploit à sa façon.

La Forteresse de la Douleur Roberto Baldazzini Geisha Éditions

La Forteresse de la Douleur
Roberto Baldazzini

Geisha Éditions

Ouvrage inclassable qui démarre sur un poème homérique mettant en scène une version hermaphrodite d’Artémis/Apollon. Du dessin pleine page, peu de texte, on dirait presque un artbook. Vient ensuite une saynète sans paroles dont les protagonistes semblent sortir de Casa Howhard. Et là-dessus le bouquin tourne au recueil d’histoires courtes avec un machin au dessin immonde et aux dialogues débiles (“oh, comme elle est grosse et dure !”), suivi de trois historiettes des Domina Invaders, genre de City Hunter SM mi-manga, mi-comics.
Unité conceptuelle de cet ouvrage, zéo, unité narrative zéro, unité stylistique zéro, comme si quelqu’un avait pris au pif des travaux de Baldazzini et les avait cousus ensemble en disant : “voilà, ça fait un livre”. Alors non, ça fait rien du tout.

Bizarreries Roberto Baldazzini Delcourt

Bizarreries
Roberto Baldazzini

Delcourt

Bizarreries, c’est le même que La Forteresse de la Douleur mais en (un peu) mieux. Cette fois, il y a un projet : rassembler en un seul album toutes les histoires courtes de Baldazzini publiées dans divers magazines au cours des années 80. Soit le même contenu augmenté d’autant (pour les nuls en maths, ça représente le double de pages à l’arrivée). Alors y a pas vraiment d’unité d’ensemble autre que l’artifice de l’anthologie de vieux travaux, mais au moins c’est complet. Après, au plan graphique, un tiers est moche, un autre tiers pas génial. Et côté ambiance, faut aimer le bizarre, quand on ne nage pas carrément dans le malsain (une certaine fascination pour la violence et le meurtre associés au sexe…).

Indiscrétions Dis-moi comment tu baises Axterdam Tabou

Indiscrétions, Dis-moi comment tu baises…
Axterdam

Tabou

Un interminable roman graphique de 170 pages, dessiné de bout en bout en style esquisse, ce qui donne l’impression paradoxale d’un goût de pas fini et de ne pas en voir la fin.

Viviane infirmière libertine Muratori Tulli International Presse Magazine

Viviane, infirmière libertine
S. Muratori & Tulli

International Presse Magazine

Viviane rentre pile-poil dans le moule de ce grand classique de l’érotisme et de la pornographie qu’est l’archétype de l’infirmière libidineuse. Dans l’hosto où elle bosse, elle se tape à peu près tout le monde, en premier lieu ses patients mais aussi à l’occasion l’infirmière-cheffe.
Le dessin fait le taf sans être transcendant. Le scénario surnage un peu en ne se contentant pas d’aligner des scènes de boule gratuites l’une après l’autre. Enfin, y a que du cul non-stop, mais avec une volonté de rattacher la libido débordante de Viviane à quelque chose, en l’occurrence ses traumatismes d’enfance et d’adolescence à avoir assisté aux ébats de ses parents. Sans remporter le prix de l’histoire psychologique la plus fouillée de la littérature, le personnage est pour une fois un peu creusé, ce qui rend cette BD plus intéressante que la moyenne.

Vulverine plug anal X-Men DTC Comics

Amateurs et amatrices de BD olé-olé, rendez-vous dans les autres zones érogènes du blog…

Recueils de chroniques :
fourre-tout
un petit coup de fouet
l’Histoire, avec un grand H et un petit cul
winter is cuming
boule et bulles
cul en vrac
fesse-tival
un grand coup dans ton cul
et paf !
pas de l’art mais du cochon
les vingt culs écrivent l’Histoire
le jeu de l’amour et du braquemart
une aiguille dans une botte de fions
quand on tire, on raconte pas sa vie
coupure de chauffage
les choses de l’amour
sur la commode
chaleur automnale
le vice sans la vertu
histoire(s) de fesses
invitation au voyage
voyage en classe X
la vie privée des zobs
explosion de foufoune
parc d’attrape-fion
un jour sans fion
passage sous tes reins

Dossiers :
Paul Alazar
Giovanna Casotto
Doni et Nill
Xavier Duvet
Milo Manara
collection Selen
confessions érotiques 1er volet
confessions érotiques 2e volet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *