Undead or Alive – Glasgow Phillips

La folie zombie des années 2000-2010 a vite amené le genre à tourner en rond et à s’embarquer dans l’aller simple vers le nawak, entre zombie de jeu vidéo (l’inénarrable House of the Dead), zombie nazi (l’indicible Nazis at the center of the Earth), zombie téléphone maison (L’appel des zombies), steven-seagaleries fauchées (Against the dark) ou encore bouquins à deux ronds cinquante qui sont à l’humour ce que je suis aux claquettes : rien (cf. le dispensable Guide de survie).
Au milieu de ce fatras, des zombies contre des cow-boys dans un western comico-horrifique, pourquoi pas ? C’est pas l’idée la plus débile du lot…

Affiche film Undead or Alive Glasgow Phillips 2007
Et quand Arthur revient, c’est pas pour trier des lentilles.

Undead or Alive, c’est l’histoire de deux cow-boys et d’une Indienne aux prises avec des zombies. Et c’est pas bien terrible…
Le film appartient au genre Zom Com ou zombedy ou zomedy, bref un genre pas assez bien défini pour avoir une appellation claire. Au moins, tout le monde s’accorde à vouloir contracter les mots zombi et comedy.
Avec Glasgow Phillips aux manettes, on pouvait s’attendre à du trash, le bonhomme ayant écrit plus d’une dizaine d’épisodes de South Park. Ben non. On sent qu’il s’agit de sa première fois derrière la caméra et que le gars manque d’expérience et d’épaules pour diriger le navire. L’ensemble donne l’impression d’une mine d’idées que personne n’ose exploiter et d’un gros délire où personne n’ose se lâcher. Il n’y a que les zombies à grignoter correctement, le spectateur reste sur sa faim.
Côté budget, l’argent a dû être lâché avec des élastiques et pas mal de trucs sentent la production fauchée. Pas des masses de scènes gore (maquillage et trucage coûtent bonbon) et le peu qu’on voit est bousillé par un montage qui se la joue Experts à Miami. Mention spéciale aux effets non moins spéciaux, l’infographiste qui s’est occupé des explosions n’a pas trop intérêt à postuler pour un film de guerre.

Undead or Alive explosion effets spéciaux tout nases
CGI Amstrad

Après, le résultat de tout ça n’est pas indigne, on a vu plus catastrophique. Ni bon ni mauvais, c’est juste super moyen, sans style particulier et mou comme une montre de Dali. Le rythme manque de punch, l’ambiance déjantée qu’on attendait fait trop souvent défaut et, si on ne s’endort pas, on ne peut pas non plus dire qu’on soit cloué à son canapé par la tension dramatique ou les fous rires.

Le casting est honnête, constitué de vétérans du petit écran qui connaissent leur boulot : James Denton (Le Caméléon, Desperate Housewives), Chris Kattan (Saturday Night Live) et Navi Rawat (Numb3rs).
Le problème vient moins de leur jeu que de leurs personnages pleins de défaut d’écriture. Le cow-boy d’opérette incarné par Chris Kattan est assez fendard. La nièce de Géronimo incarnée par Navi Rawat (qui est une vraie Indienne mais d’Inde), l’Apache occidentalisée revenue à ses racines, parodie assez bien les personnages du grand écran habités par un héroïsme surhumain jusqu’au délire, mais manque parfois d’épaisseur. Enfin, le grand perdant est Elmer, censé incarner le mâle dominant, mais qui se révèle très superficiel et in fine pas assez caricatural. La dynamique entre ces Pieds Nickelés se veut le moteur essentiel du film qui lorgne du côté des buddy movies, mais l’alchimie des contraires ne fonctionne que par intermittence à cause du falot Elmer.
Les zombies quant à eux sont dans la moyenne de ce qu’on attend d’un film de zombies (comprenez qu’on n’est pas trop regardant).

Undead or Alive Navi Rawat
Les cul-boys et les Indiens, ça c’est du vrai western (ou pas).

Parent pauvre du métrage, le versant comique, ce qui ne pardonne pas quand on t’a vendu le film comme une comédie. L’ensemble ne manque pas de petits trucs marrants çà et là, mais voilà, on en reste à une succession de notes amusantes qui font sourire, l’humour ne décolle jamais et on passe le film à attendre les scènes comiques à se rouler par terre. Soit un résultat distrayant donc pas 100% raté, mais on espérait plus déjanté de la part d’un ancien de South Park.

Au final, un film ni ennuyeux ni délirant qui n’exploite pas à fond son côté série B et ressemble davantage au brouillon d’un film prometteur qu’à un produit fini qui tient la route.

Publié le Catégories Chroniques ciné

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