L’explosion de foufoune a fait les beaux jours des Nuls à la grande époque de Nulle part ailleurs et dans La cité de la peur, on l’entend encore résonner aujourd’hui à travers les vastes plaines d’Internet.
C’était fin, grâcieux, délicat.
Autant rester sur la même longueur d’onde.
Ombre & Lumière
Parris Quinn
Dynamite
Enveloppée de tout un tas de superlatifs, l’œuvre de Parris Quinn n’en mérite pas tant. Les dix-sept histoires étalées sur 270 pages permettent de se faire une assez bonne idée du caractère répétitif de la série Ombre & Lumière. De sa pauvreté scénaristique aussi, chaque chapitre se bornant à raconter une scène de cul avec rien autour.
Les dialogues rappellent ceux des films pornos des années 80-90, ce qui n’a rien d’un compliment, et le style d’écriture de la narration correspond au niveau moyen d’une rédaction de collège. Pour un roman graphique, c’est quand même ballot d’avoir à ce point négligé le versant “roman”.
Quant au volet graphique, il ne m’a qu’à moitié emballé. Les deux premiers tiers sont corrects, le dernier tient davantage de l’esquisse ou du brouillon (voire du ratage total sur certaines histoires), soit une proportion notable de déchet et le restant qui revient donc assez cher pour ce que c’est. Le dessin n’atteint pas des sommets de précision, avec parfois des visages de traviole, des proportions et des angles qui défient les lois de l’anatomie. Toujours dommage pour un style qui se veut réaliste… Reste le travail sur l’éclairage qui donne son titre à la série. Là, OK, rien à redire, c’est de l’excellent boulot (au moins sur les deux premiers tiers, puisque là aussi la dernière partie laisse à désirer).
Je suis venu, j’ai vu, j’ai pas été convaincu…
La chambre des douleurs
Crux D’Esmussin
Dynamite
J’ai trouvé une qualité à cet album, sa parfaite unité d’ensemble. Tout y est nul. Le dessin est une horreur qui pique les yeux, on dirait les vieux nanars des confessions érotiques BD de Média 1000 dans les années 80, torchés à l’arrache sur un coin de table. L’histoire est du même tonneau. Si ça se trouve, ce machin pourrait en être une, de ces confessions antiques, rhabillée de neuf avec un nouveau titre. J’en ai lu tout un paquet du même éditeur, ces faux neufs avec du vrai vieux qui aurait mieux fait de rester dans les limbes du siècle dernier.
D’où ce truc sort n’a aucune importance, il n’aurait jamais dû en sortir de toute façon. On peut aussi reconnaître une qualité à l’éditeur : sa constance. Dommage qu’elle s’applique avec tant de zèle à sortir et ressortir des brouettes de titres qui se complaisent dans la culture du viol. La chambre des douleurs, c’est ça tout du long. Viol, reviol, rereviol et ainsi de suite, avec de temps en temps un petit coup de violences familiales. Gerbant de la première à la dernière page.
Nuit très sauvage
Jacobsen
International Presse Magazine
Rita et son frère braquent un péage, l’affaire tourne mal, le frangin est tué et Rita prend la fuite en embarquant le caissier comme otage. Leur road trip sera l’occasion pour Rita d’évoquer sa vie en banlieue et de rencontrer la faune pas toujours reluisante qui peuple les aires d’autoroute.
Sous airs de gaudriole, un album très noir, quelque part entre Tueurs nés et La Haine.
Le jardin des perversions
Jacobsen
International Presse Magazine
Un petit square peinard. Sur un banc, Maxime, le clodo du coin imagine les fantaisies sexuelles les plus olé-olé à chaque donzelle qui passe. Soit trois saynètes pas piquées des hannetons… et pourtant très loin d’arriver à la cheville du final de l’album qui repousse très loin les limites du délire dans cette ambiance courante chez Jacobsen, mélange d’humour, de noirceur et d’absurde.
Après Maxime, un second tome voit le jour, Le retour de Maxime ou Maxime et les bites de la nuit selon les versions. Encore plus barré que le premier, il voit le retour de Maxime d’entre les morts en croquemitaine queutard avec des zobs à la place des doigts. L’album est complètement fou, truffé de références et de guests improbables (la saga Freddy, Ghostbusters, Landru, Marilyn Monroe, une madame Irma transgenre), à se tordre de rire tout du long. Un des rares cas où la suite est meilleure que l’original.
Tarzoon
Jack Rhodes
CAP
Tarz, surnommé Tarzouille, est un jeune homme blanc et blond qui vit dans la jungle africaine. Il n’est ni futé ni bavard et sa présence est là pour faire couleur locale dans une histoire située au cœur de l’Afrique sauvage.
Dans la première partie de l’album, on a droit à un festival ininterrompu de boulard endiablé impliquant Tarz, deux couples d’explorateurs/trices et la tribu locale des Bololos. Tout ce petit monde est bisexuel et copule dans la joie et la bonne humeur. Ensuite ouvre un centre de vacances, genre de club Med libertin croisé avec un parc d’attractions (voire d’attrape-fion). Et c’est reparti pour un tour de gaudriole échevelée au son de dialogues plus farfelus et jeudemotesques les uns que les autres (“allons enfants de la gâterie”).
Au final, un album sans prétention mais qui fonctionne grâce à sa décontraction, son ambiance de cartoon, son humour potache à deux ronds et le style graphique de Rhodes tout en crayonné.
Odette
Foxer
International Presse Magazine
Pas le meilleur album de Foxer côté scénario. Il est question d’Odette, jeune Française qui vit au Maroc dans les années 20. Entre son père volage et sa mère autoritaire et coincée, l’ambiance n’est pas au beau fixe. Odette rêve de liberté et a envie de croquer la vie. On va suivre ses frasques espiègles pendant tout l’album, ni palpitant ni ennuyeux, juste moyen.
Luxure galactique
Garou
International Presse Magazine
Un savant fou fabrique une créature et oblige sa femme adultère à copuler avec. Dans le feu de l’action, il les envoie sur une autre planète. Ensuite, il les retrouve dans l’immensité de l’univers (chapeau…) et les rejoint. Sa femme et lui voyagent dans le temps (toujours grâce à la même machine qui crée des êtres humanoïdes, téléporte les gens dans l’espace et gagne des fonctions au gré des besoins scénaristiques). Le scénario peut sembler pourri, il l’est.
Et c’est rien, mais alors RIEN DU TOUT à côté du dessin immonde au-delà de l’imagination. J’en ai vu des trucs moches, mais à ce point jamais. L’horreur absolue, plus hideuse que le pire dessin dont puisse accoucher un enfant de quatre ans.
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