“Tu l’as voulu, ouais tu l’as eu, un grand coup dans ton cul”, chantait en son temps le groupe de hip-hop MC Warriors. Hommage à ces aventuriers de la spéléologie.
Les 4 amies
Atilio Gambedotti
Tabou
Série en trois volumes racontant les péripéties de quatre amies d’enfance : Marité, 18 ans, croyante, perdue entre foi et libido ; Sybille, 20 ans, sportive, blasée du cul en quête du grand amour ; Hélène, 19 ans, magouilleuse de première bourre ; Anna, 22 ans, mannequin opportuniste et prête à tout.
Gambedotti enchaîne les historiettes, plus ou moins liées entre elles ou pas du tout. En clair, y a pas de vraie intrigue, le semblant de narration ne sert qu’à amener les scènes de cul. De ce côté-là, ça y va à fond les manettes. Autant dire que quand des magasins généralistes (i.e. la Fnac) essayent de te vendre le machin comme des “aventures érotiques”, on est loin du compte : c’est du porno hardcore.
Le style est clairement inspiré du manga (yeux maxi-format, cheveux mauves) tout en se mariant avec un trait qui se veut réaliste, ce qui donne un résultat étrange avec des personnages qui ressemblent plus à des poupées qu’à des humains. Et faut aimer les couleurs flashy, parce que les planches sont bariolées. Perso, j’aurais préféré du noir et blanc, ou au moins une palette un peu plus resserrée que douze mille milliards de couleurs dans tous les sens.
Verdict : côté cul, y a la dose, le contrat est respecté. Le reste, j’ai pas accroché au style.
Cercle intime
Atilio Gambedotti
Tabou
Même joueur joue encore, mais loupe le coche. Deux pleins volumes d’histoires courtes autour d’un groupe de personnages – ceux-là même qui forment (et déforment) le fameux cercle intime – mais sans relier le tout dans une trame narrative globale, parce que ce serait dommage de se prendre la tête avec quelque chose d’aussi superflu en écriture qu’un scénario. Donc niveau narration, déjà, le doublé ne vole pas bien haut.
Côté dessin, le style oscille entre manga et cartoon, et passe plutôt bien dans l’ensemble tout en donnant l’impression de manquer de fermeté et de virer parfois au simpliste, au trop lisse, au pas assez détaillé. Y a de l’idée mais quelques finitions supplémentaires n’auraient pas été de trop.
Reste le concept qui n’est ni plus ni moins que celui des 4 amies du même auteur, avec deux hommes et deux femmes au lieu de quatre femmes. Le degré zéro du renouvellement.
Entre le déjà vu, la paresse d’écriture et un dessin juste honnête avec un goût de pas fini, ce Cercle intime sent la flemme à plein tarin.
Ageha no Otome (あげはのおとめ)
Nishikawa Kou
Fujimi Comics
La mère de Mihiro meurt et le voilà qui part vivre dans le manoir de ses grands-parents, une baraque peuplée de soubrettes qu’il va se taper une à une pendant la moitié du manga. C’est bien dessiné mais répétitif dans le concept. La seconde moitié gagne en variété ce qu’elle perd en cohérence avec le reste. Nous voilà téléporté de la demeure Ageha vers une école privée pour filles, avec sa kyrielle de scènes entre donzelles, futanaris, nonnes, enseignantes… Diversité, certes, mais sans lien réel avec le début.
À l’arrivée, le gros album ressemble plus à une compilation de deux petits. M’enfin ça reste une lecture sympathique.
Casting X
Mario Pinti
Bédé adult’ n°241
International Presse Magazine
Casting X est une resucée du film The Game de 1997. Au revoir, Michael Douglas, remplacé par la blonde Clarisse Mercier embarquée dans une chasse au trésor qui camoufle en vérité une quête de plaisir organisée pour sortir ladite Clarisse de son quotidien austère de riche femme d’affaires.
Ni bonne ni mauvaise, une de ces BD comme il s’en pondait à la tonne à l’époque, à savourer pour ses dialogues qui paraissent complètement claqués aujourd’hui.
Les voluptés de l’Orient Express
Hugdebert
Du même Hugdebert, j’avais lu et chroniqué tantôt les deux volumes de Train de nuit. Cet album propose un contenu identique : des gens prennent le train et forniquent, sauf que ce coup-ci ils le font à bord de l’Orient Express. C’est la classe. Et c’est répétitif aussi.
Si le scénario n’est pas ouf, on notera tout de même la qualité du dessin et la documentation de l’auteur sur son sujet ferroviaire, qu’il maîtrise sur le bout des doigts.
Viviana
Ferocius
Dynamite
Viviana, c’est Cosette au Chili. Jeune, jolie, vierge et surtout très pauvre, Viviana est chassée de chez elle par son père alcoolique et violent. Sans un sou, elle décide de partir chercher du taf à Santiago. Sauf qu’elle n’a pas de voiture non plus. Un type qu’elle connaît vaguement, Miguel, se charge de l’emmener sur sa motocyclette et de lui enseigner que tout se paie, y compris le voyage. Viviana passera donc à la casserole sur un matelas plein de puces dans une cahute en ruines éclairée par un réverbère moribond. Le ton est donné : un univers sombre, misérable, tout en noir, blanc et ocre – la couleur annoncée par la couv’ de la réédition chez Dynamite n’apparaît que dans les toutes dernières pages de l’album quand les tourtereaux quittent Santiago.
La première édition, signée Mac Frahap – l’autre nom de plume de Ferocius – date de 1992, soit deux ans que Pinochet a laissé la présidence du Chili à son successeur après seize ans de dictature. L’album dresse un constat peu portrait du pays. Ambiance glauque, délabrement, misère, prostitution, violences policières, c’est la fête…
Seul défaut de la BD, la surabondance de dialogues dans les scènes de cul, avec en prime des répliques qui sont bien de leur temps et semblent tout droit sortis d’un film porno des années 80 (en plus de contenir quelques belles coquilles qui n’ont pas été corrigées). Dommage que les échanges entre protagonistes concernant leur condition sociale soient quant à eux beaucoup moins nombreux et limitent d’autant la portée critique de cet album de Ferocius.
Amateurs et amatrices de BD olé-olé, rendez-vous dans les autres zones érogènes du blog…
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– au chaud pour l’hiver
– l’Histoire, avec un grand H et un petit cul
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– cul en vrac
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– les vingt culs écrivent l’Histoire
– le jeu de l’amour et du braquemart
– une aiguille dans une botte de fions
– quand on tire, on raconte pas sa vie
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