Les sanglots longs des violons de l’automne résonnent à tout berzingue, on se pèle les miches parce que l’été est loin derrière, il est temps de ressortir les bouquins olé-olé pour apporter de la chaleur dans les chaumières, mettre du baume au cœur et du lubrifiant au cul.
Vacances d’été
Paula Meadows
Julie part passer des vacances en Cornouailles chez son oncle et sa tante. Sur son lieu de villégiature, entre deux masturbations, elle découvre que les domestiques sont très portés sur la chose, avant de se faire kidnapper par des contrebandiers lors d’un bain de minuit (!), pour ensuite s’enfuir à poil dans des ruines hantées avec son cousin et sa cousine pas plus habillés qu’elle (!!!) et enfin intégrer la société secrète de L’aube dorée d’Hesperus, une joyeuse bande de gens qui aiment les fessées et les partouzes. Les vacances de madame Tout-le-monde, quoi.
Sans être un fana du style employé par Meadows et d’autres de ses confrères et consœurs, avec ses personnages trapus et épais, ça se laisse bien regarder. Le scénar sous acide avec ses rebondissements invraisemblables passe tout aussi bien, moitié parce que, avouons-le, on n’est pas là pour lire une histoire chiadée, et moitié parce que la narration joue sur la forme épistolaire. Julie raconte ses aventures à sa copine Lucie, chaque lettre détaillant un épisode de ses vacances, avec un certain nombre d’ellipses sur les moments où il ne s’est rien passé, et à l’arrivée l’aspect décousu du récit se trouve justifié par ce choix formel.
Bonne pioche, Paula Meadows est une valeur sûre.
Les aventures de Cicciolina
Giovanni Romanini & Lucio Filipucci
La Cicciolina a connu son heure de gloire dans les années 70-80 en défrayant la chronique en Italie. Tour à tour strip-teaseuse, animatrice radio qui se masturbe en direct pendant ses émissions, invitée des plateaux télé où elle montre ses seins, actrice de films érotiques et pornographiques, elle mène aussi une carrière politique du bon côté de la Force (à gauche, donc).
La notoriété du personnage et son parcours lui valent de devenir héroïne de BD. L’album Les aventures de Cicciolina devrait plutôt s’intituler Des aventures de Cicciolina. “Les” donne l’impression qu’elles y figurent toutes alors que non, il y en a eu d’autres des mêmes auteur et dessinateur, des petits récits de quatorze pages qui ont vu la Cicciolina réceptionniste, prof, DJ, serveuse, coiffeuse, monitrice de ski, VRP ou encore livreuse à domicile.
Pour l’album qui nous concerne, on se trouve face à une espèce de fourre-tout vaguement biographique avec beaucoup de fiction autour, entre l’évocation rapide de l’enfance de la miss, l’ange Cupidon qui s’est penché sur son berceau, une apparition sur le petit écran qui voit le premier sein nu en direct à la télé italienne, une histoire d’espionnage qui n’a ni queue ni tête. Donc ça part dans tous les sens en racontant n’importe quoi, du cul plutôt gentillet et pas en quantité industrielle. Bref, ça émoustille sans déchirer les calcifs, ça essaye de raconter quelque chose sans y parvenir tout à fait, ça n’a pas d’identité graphique propre parce que très dans le style classique fin années 80-début années 90 (avec des petits airs du Manara de Candide Caméra tant sur le fond que la forme), ça se laisse lire sans être renversant.
Réseau SM 1 & 2 / Le réseau – L’initiation
Pylate
Comme à son habitude, Pylate fait de la merde. Sous couvert de récit SM, on a droit au pack complet en matière de culture du viol, traite d’êtres humains, rapports forcés, cliché des victimes qui ne veulent pas mais qui aiment ça quand même, torture allant du fouet au marquage au fer rouge. Et tout ça dans une totale complaisance. Gerbant à un point qu’on en oublierait presque que cette purge est, par-dessus le marché, super mal dessinée.
Territoire interdit : sensualité féline
Oxborne & Nebular
Oxborne et Nebular, duo sorti de nulle part pour mieux y retourner. Des noms de méchants de dessin animé (coucou, Satanas et Diabolo), un album au compteur et c’est tout. Des historiettes sur le thème des fauves et des félins, auxquelles on ne pige rien. Un style graphique improbable qui parfois ressemble à du dessin, parfois à de la photo passée aux filtres artistiques de Photoshop. Une curiosité…
Le cirque
Roberta Morucci & Tulli
International presse magazine
Caroline travaille dans un cirque où elle est sous la coupe du directeur. Elle est aimée d’un autre type dont la fonction dans ledit cirque n’est pas claire (un genre de larbin a priori), un sentiment qu’elle ne partage pas, d’autant moins que le gazier a une étrange façon de prouver qu’il est fou amoureux de Caroline : il se tape une autre meuf et tout le monde est au courant. Toujours est-il que le gars va essayer de libérer Caroline de l’emprise du dirlo… et il se fera baiser dans tous les sens du terme.
On louera la tentative de scénario des auteurs, même si le résultat est bancal, avec des tenants et aboutissants pas toujours clairs à cause d’ellipses et trous dans la narration. On regrettera que Caroline ne soit que bringuebalée par l’histoire, passive, alors qu’elle est le personnage central et qu’elle a finalement plus d’un tour dans son sac.
Air libre
Ferocius
La Cupula
Malcomb est peintre et mène une vie de bohème tranquille dans sa caravane, où il se tape ses modèles. Jusqu’au jour où débarque Melba, grâce à qui il parvient à vendre ses toiles. Le pognon rentre, le couple s’officialise… et commencent alors les difficultés à trouver un mode de vie, entre stabilité du ménage et fin des aventures de Malcomb, un gosse qui pointe le bout du nez, une existence itinérante. Pas facile de combiner liberté et embourgeoisement…
Et à partir de là, Ferocius part en vrille en laissant tout en plan pour partir dans une autre direction en introduisant Miranda qui servira à meubler la deuxième moitié de l’album sans rien apporter d’autre que du boulard et plus le moindre questionnement sur les choix de vie de Malcomb.
Soit un bilan mi-figue mi-raisin pour un titre partait pas mal avec sa thématique confrontant les joies la vie de couple mais avec des contraintes et la liberté mais avec pour revers de la médaille la solitude.
Amateurs et amatrices de BD olé-olé, rendez-vous dans les autres zones érogènes du blog…
Recueils de chroniques :
– un petit coup de fouet
– chaleur hivernale
– l’Histoire, avec un grand H et un petit cul
– boule et bulles
– cul en vrac
– fesse-tival
– un grand coup dans ton cul
– et paf !
– pas de l’art mais du cochon
– les vingt culs écrivent l’Histoire
– le jeu de l’amour et du braquemart
– une aiguille dans une botte de fions
– quand on tire, on raconte pas sa vie
– coupure de chauffage
– le cul sur la commode
– chaleur automnale
– le vice sans la vertu
– histoire(s) de fesses
Dossiers :
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– confessions érotiques 1er volet
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