L’heure est au traditionnel bilan.
Il est de bon ton en cette occasion de se lancer dans une liste chiffrée pour revendiquer x livres et pages lus, y articles publiés, z visiteurs sur le blog, où x, y et z représentent des entiers naturels le plus gros possible pour bien impressionner le chaland.
Je vous avouerai qu’étant littéraire et pas scientifique, les chiffres, je m’en bats les douilles. Et le bon ton, je m’en sers comme papier toilette.
On va plutôt parler d’autre chose, comme l’année dernière, celle d’avant et les précédentes.
Capri, c’est fini
Si vous voulez quand même des chiffres, sachez qu’en 2021, je suis sorti 16 fois de chez moi, j’ai parlé IRL à 7 personnes et reçu 2 appels téléphoniques. Voilà pour le bilan quantifié des réalités de l’isolement des personnes handicapées en France.
Notez que comparé à ma chère et tendre, je passerais pour un de ces nomades des steppes toujours cavalant par monts et par vaux : elle sort encore moins que moi. Mêmes causes, même handicap, mêmes effets…
Ça ne m’aura pas empêché de passer une bonne année 2021. Excellente même ! Sans comparaison possible avec 2020, où je m’étais fait chier sur la gueule bien comme il faut et poignarder dans le dos de tous les côtés à rendre jaloux Jules “Toi aussi, mon fils” César himself.
Déjà, puisqu’on parlait de la miss pas plus tard qu’il y a quelques lignes, Catwoman et moi, nous nous sommes fiancés au printemps – d’où la baisse de régime sur le blog en avril-mai (la nuit de noces a été longue…).
Les choses auraient pu en rester là. Moi, ça m’aurait suffi pour considérer l’année comme une réussite.
Alors, bon, tout un tas de facteurs sont intervenus pour réparer les dégâts causés en 2020, mais il y a eu un tournant en particulier.
Pendant un an tout rond, entre juillet 2020 et juillet 2021, j’ai très peu touché à Photoshop. Manque d’inspiration. Pas au sens des idées, j’en ai toujours douze mille à la seconde, mais au sens un peu mystique du mot : plus le feu sacré, éteint à force de s’être fait pisser dessus par des toxiques.
Et puis une info est tombée sur une série de cœur, avec un gros bagage affectif derrière, qui m’a donné envie de.
Une lettre manquante… un montage barré… le contexte autour… des échanges fun… une personne aussi, surtout… un effet boule de neige – un comble en été ! – avec des perspectives aussi intéressantes qu’inattendues qui se sont ouvertes derrière. Dans mon monde, ça n’arrive jamais, en témoigne ma florissante carrière d’outil jetable après usage.
Cette symphonie estivale, S-tivale même, a eu un impact notable sur mon moral. Plein d’une énergie à faire passer la Tsar Bomba pour un pétard Clac-Doigt, je me suis remis à photoshoper. Ça peut n’avoir l’air de rien comme ça, mais mon univers graphique déjanté, j’y tiens. Beaucoup.
Parce qu’on n’est jamais à une couche de WTF près sur ce blog farfelu, l’année 2021 a vu dans ses derniers jours mon ascension sociale fulgurante. Je suis devenu… éditeur ! (On ne rigole pas, merci.) Donc si vous êtes auteur ou autrice, il faudra désormais m’appeler “Monsieur” et me vouvoyer. Parce que dans la hiérarchie, “les druides, c’est avant les chevaliers” (Kaamelott, II, 8, “Les volontaires”).
La chose est arrivée par hasard, c’est pas du tout ce que j’avais demandé pour Noël. Mais c’est ce que j’ai eu. Faudra faire avec. Si on met de côté le fait que je n’ai pas de capital, ni les contacts, ni la moitié des compétences requises, ni même encore trouvé de nom pour ma ME, l’avenir s’annonce radieux. C’est le drame des cadeaux surprises, tu sais jamais trop quoi en faire sur le moment. Mais je me connais : tôt ou tard, je lui trouverai bien une utilité. Les idées ne manquent pas et dans le lot, y en a même une ou deux très sérieuses qui pourraient valoir le coup d’être menées à terme. C’est pas comme si j’avais jamais démontré ma capacité à pousser la folie jusqu’à la dernière extrémité avec une redoutable efficacité et le succès à la clé (cf. en son temps l’opération Savonnette).
Donc au plan personnel, l’année a été riche en surprises et en événements positifs. Avec tous mes remerciements à celles et ceux qui y auront contribué et pas qu’un peu.
Si vous aimez les bilans un peu plus classiques de blog littéraire, que dire d’autre si ce n’est que j’ai lu des livres et que je les ai chroniqués ?
Mon top des lectures de l’année, vous le trouverez listé dans les K d’Or, on ne va donc pas épiloguer dessus.
Pour le reste, pas grand-chose à ajouter à ce que j’avais déjà blablaté lors de l’anniversaire du blog il y a six mois sur la réorientation de ma ligne éditoriale. J’ai fini d’écluser le stock de lectures-boulets pour me recentrer sur ce qui m’intéressait pour de vrai. Idem les lectures “pour faire plaisir” ; vu ce qu’elles m’ont valu, merci mais ça ira, j’ai assez donné, je ne suis ni une agence de pub, ni un intermittent qu’on extirpe tous les trente-six du mois de son placard pour lui cirer les pompes parce qu’on a un bouquin qui vient de sortir, ni un paillasson. Idem les relectures, bêta-lectures et coups de main à l’écriture pro bono avec derrière un grand vide. Si vous me demandez de vous aider à bosser un synopsis de roman et que le jour où je me pointe avec le mien à relire, de syno, vous me balancez “je ne le lirai pas”, faut pas vous attendre à ce que ça se passe bien.
Et c’est pour cette raison que j’ai passé une excellente année sur Un K à part. Parce que c’est fini tout ça, les chemins foireux, les impasses, les erreurs de casting, les ascenseurs pas renvoyés. Une année de plaisir à parler ninja, Albator, Charlemagne, Terreur, Lune Noire, Goldorak et Dune, que des valeurs sûres. Parce que c’est bien de valeurs dont il est question depuis le début de ce bilan.
Et l’enfer me suit…
Les projets pour 2022 ? Rien de trop bien défini pour le moment.
Côté sorties dans le grand monde, une possibilité de couverture médiatique d’un salon du livre a été évoquée pour l’automne, avec moi dans le rôle des médias. J’attends d’en savoir davantage sur le sujet.
Côté sorties littéraires, je guette au printemps l’arrivée des trois mousquetaires, donc quatre bouquins en mathématiques dumassiennes : Pré-Mortem 2 (McSpare, chez Leha), Les Chroniques de la Lune Noire 2 (Debats & Froideval, chez Leha aussi), Eschatologie du vampire (Debats aussi mais cette fois chez ActuSF) et Blood Horns (Bertin, chez LBS).
S’ajoute, pas directement lié au blog mais toujours dans le domaine des lettres, un projet professionnel fun de chez fun qui flotte dans l’air. Va-t-il se poser en douceur ou s’évaporer ? Comme Cthulhu, je rêve et attends.
2022 s’amorce bien. Quoi qu’il arrive ou n’arrive pas, je suis de toute façon déjà gagnant, suite aux impulsions positives initiées en 2021. Tout ce qui viendra cette année, c’est du bonus.