Cinq ans à part

Cendrillon Fred anniversaire blog Un K à part
Élu blog le plus sérieux de tous les internets. À juste titre !

Né un 4 juillet, Un K à part ajoute aujourd’hui une cinquième bougie à son gâteau d’anniversaire, devenant ainsi le recordman des sites, blogs et forums que j’ai, au cours de ces seize dernières années, conçus et animés de mes blanches mains de marionnettiste formé par les plus grands maîtres shaolin de La Fistinière.
Quoi de neuf depuis l’an dernier ?

L’avant

Bibliothèque vide fermeture blog
Ma bibliothèque. Allégorie du blogueur vidé de ses forces.

Comme évoqué dans le bilan 2020, la saison 5 d’Un K à part a démarré, à sa façon très particulière, sur les chapeaux de roue et roulé à tombeau ouvert, pour ainsi dire au sens littéral. À peine la quatrième bougie soufflée en juillet dernier que je prenais en pleine poire le rejet de trop dans une vie d’autiste déjà bien chargée dans ce domaine.
Le traumatisme – parce que c’en a été un au sens fort et médical du mot – m’a fait couler à pic et m’a valu un été tout pourri, plein d’allées et venues entre SAMU, urgences, hosto et toubibs, avec en prime plusieurs arrêts respiratoires qui ont failli avoir ma peau, un comble pour quelqu’un dont on dit souvent qu’il ne manque pas d’air…
Le rythme des publications estivales s’est bien sûr ressenti de ces tribulations médicales, avec peu de contenu à vous proposer. Et encore moins à l’automne, consacré à me retaper entre les douces mimines de ma chère et tendre – moriturus te salutat – plutôt qu’à alimenter le blog.
En vérité, il a même failli ne plus y en avoir du tout, de contenu. C’est passé à un cheveu que je bazarde le blog et tout ce qui touche à l’écriture, mais comme je me rase le crâne à blanc, des cheveux, j’en ai pas, donc Un K à part a survécu.

Cavalier apocalypse Lego

“Alors je vis paraître un cheval de couleur pâle. Celui qui le montait se nommait la Mort, et l’enfer le suivait.” Cette apparition emphatique m’a redonné du poil de la Bête. J’ai assommé le quatrième cavalier pendant qu’il était en train de pisser contre un arbre et lui ai piqué son canasson pâle des genoux. À nouveau en selle, l’artiste, et reparti pour un (mauvais) tour !
Ma santé physique s’est remise assez vite grâce à mon génome mi-troll mi-phénix. Côté psychologique, le chemin a été à l’image du King Cock 11″ offert pour Noël à ma dulcinée en remerciement de ses bons soins : long et dur, mais couronné de sucer succès.
Le seul dégât durable, c’est tout le travail de sociabilisation que j’avais entrepris depuis plusieurs années réduit à néant. La pire sanction pour un autiste… Bon ben tant pis, c’est la vie et la vie continue. En petit comité restreint, mais elle continue.

Bagues fiançailles Lego Un K à part
Et elle continue plutôt pas mal pour un handicapé du relationnel : fiançailles en avril, viens là que je t’enfile (proverbe japonais).

Le maintenant

Aujourd’hui, au moment de souffler les bougies, j’ai retrouvé un niveau de sérénité tel que je n’en avais pas connu depuis 15 ans, 2 mois et 3 jours (monsieur aime les comptes précis). Heureux, on n’ira pas jusque-là quand même. Un autiste heureux, c’est comme un fasciste gentil ou un auteur intéressé par autre chose que son fascinant nombril, ça n’existe pas. M’enfin me voilà recentré sur l’essentiel, sur ce(ux) qui compte(nt), entouré de ceux pour qui je compte vraiment, et j’ai atteint mon level maximum en matière de bien-être.

Bibliothèque Fred Un K à part chaussures
Ma bibliothèque 2 le retour. Allégorie du blogueur gonflé à bloc et à l’aise dans ses baskets (qui ne sont ni les miennes ni des baskets, mais passons).

Si cet aparté personnel peut avoir l’air hors sujet, il est en vérité pile dedans, parce que toutes ces péripéties, en plus d’avoir eu un impact notable sur le blog pendant la période concernée, ne seront pas sans conséquences sur la suite de l’aventure Un K à part.

Pour en revenir au blog en lui-même, j’ai repris les rênes de l’engin aux premiers flocons de l’hiver (les rênes des neiges, donc, coucou Disney). La pause automnale a été salutaire pour renouer avec le plaisir d’écrire et de chroniquer, envolé lors de l’été tonitruant que je viens d’évoquer.
Or donc, pendant la seconde moitié de cette saison 5, je me suis éclaté sur les chroniques de livres et critiques de films, plus une paire de gros dossiers (ninja, Albator), plus une cinquantaine de publications bonus que je suis allé disséminer dans les archives 2016-2020 du blog (parce que je suis taquin). Rien que sur le volet littéraire, avec une centaine de bouquins passés en revue, pour une petite année en dents de scie, ça va, quoi.
S’ajoute, hors blog, l’écriture d’un roman à quatre mains avec ma chère et tendre : de la fantasy olé-olé peuplée d’elfettes qui en prennent plein les fesses.
Soit un premier semestre 2021 fun et productif, bien rempli (comme nos elfettes) pour le Stakhanov du clavier, aussi bien sur Un K à part qu’à côté. Aujourd’hui, à l’heure du bilan, vous me voyez satisfait du résultat.

Elfettes roman fantasy romance sylvestre Un K à part
Version de travail / version définitive
Ça c’est du quatre mains qui déchire (un quadruple fist en quelque sorte).

L’après

En coulisses, la période aura été riche en réflexion autour du blog et de son avenir, le pourquoi, le quoi, le pour quoi, le comment, le pour qui aussi, re le pour quoi derrière. Autant de questions qui ont toutes obtenu leur réponse et redéfini la ligne éditoriale d’Un K à part pour les siècles des siècles ou au moins, si on lève le pied sur la grandiloquence, pour les mois à venir.

En fait, le blog a pris dès les premières publications une direction qui n’était pas celle que j’avais en tête lors des cogitations en amont du projet. Dès le départ, je me suis retrouvé embarqué sur des chemins de traverse au gré des rencontres en salon ou dans les mondes virtuels, des découvertes, des conseils de lecture, des bouquins achetés et lus “pour faire plaisir”, en oubliant un peu trop souvent dans l’équation de me faire plaisir.
Je ne regrette pas d’avoir emprunté cette voie imprévue. Toujours intéressant – indispensable même – de lever le nez des classiques, de sortir de sa zone de confort, de tâter d’autres genres (qui m’aurait vu sur du jeunesse ou de la romance ?). C’est à ça que sert la lecture : élargir ses horizons. Sur ce plan, au cours de ces cinq années, j’aurais élargi au moins autant que Rocco Siffredi sur l’ensemble de sa carrière.
Je regrette d’autant moins que dans mes genres de prédilection, je suis tombé sur de sacrées plumes, dont je n’aurais peut-être jamais croisé les bouquins si j’avais suivi mon plan initial. Je pense à des auteurs comme Bouhélier, McSpare, Hauchecorne, Caussarieu, Falvo et quelques autres, qui ne m’ont pas seulement marqué en tant que lecteur mais aussi fait réfléchir sur ma façon d’écrire. Y en a pas des masses à avoir réussi ce double tour de force.
Donc c’était bien. Mais. Ben avec tout ça, je me suis beaucoup éloigné de mon cœur de lecture, je pense en premier lieu à la SF, qui est aujourd’hui le parent pauvre du blog. Et je n’ai toujours pas chroniqué la plupart des bouquins, auteurs, univers dont je voulais parler en lançant Un K à part. Shelley, Verne, Bordage, Moorcock, HPL, Bradbury, Philip K. Dick avec son nom de mandrin, le Disque-Monde, le cycle de La compagnie noire, Lestat et tant d’autres… Mentionnés, évoqués, survolés, mais toujours pas traités à leur juste valeur. Toujours repoussés parce que tel salon, tel achat, telle lecture, telle chronique venaient s’intercaler dans un jeu sans fin.
Il est l’heure de redresser la barre, comme disait l’inventeur du Viagra, et de procéder à quelques ajustements de la ligne éditoriale :

  • Le ton décalé, l’humour à deux ronds cinquante, les références allant de Xénophon à Christopher Clark, ça, ça change pas. Un K à part reste Un K à part.
  • Une plus grande place accordée aux genres qui me tiennent à cœur et me définissent comme lecteur : science-fiction, fantasy, fantastique, stratégie, littérature japonaise, travaux d’historiens, univers de jeu de rôle des années 80-90.
  • Davantage de retours vers le passé : auteurs morts, classiques, vieux bouquins antédiluviens sortis des brumes du temps jadis (soit la deuxième moitié du XXe siècle, période récente du point de vue de l’historien mais antique dans l’édition où la durée de vie d’un bouquin n’excède pas au mieux trente jours).
  • Des plongées plus fréquentes dans les tréfonds de ma bibliothèque pour en extirper des titres qui ont pesé lourd sur mon parcours de lecture et/ou d’écriture, l’idée de la démarche étant de dépasser tant l’avis critique que le regard analytique de la chronique pour toucher à ce truc flou et viscéral qu’est le rapport à l’œuvre.
  • Moins d’excursions à droite à gauche dans des domaines de lecture qui ne me correspondent pas. Y en aura toujours, de ces bouquins inattendus, parce que je reste un grand curieux, mais à dose homéopathique.
  • On dit au revoir aux lectures “pour faire plaisir”, aux ouvrages faciles et peu exigeants, aux œuvres sans thématique, propos, réflexion ou démarche, aux livres qui n’ont rien à raconter de plus que de gentilles historiettes inoffensives avant d’aller dormir. Tout le paquet prend un aller simple vers l’anus de Boromir (désolé, vieux).
Boromir meme Sean Bean

Donc pas une révolution, plutôt un infléchissement pour arrêter de me disperser au petit bonheur la chance, pas toujours heureux ni chanceux, un recentrage sur mes véritables goûts et intérêts de lecture, pas assez mis en avant. Changement à la fois profond dans l’arrière-boutique du blog (quant aux critères de sélection des ouvrages et auteurs méritant une chronique) et imperceptible (de l’extérieur, la physionomie barrée du blog ne va pas s’en trouver bouleversée).
La mise en place de cette ligne éditoriale corrigée attendait le solde de tout compte d’un certain nombre d’ouvrages (SP, cadeaux, dernières parutions des happy few, brouillons de chroniques en souffrance depuis des plombes à finaliser…), histoire de démarrer ce nouveau chapitre sans rien laisser en plan du précédent.
Arrivé à cette date anniversaire, me voilà à jour de toutes les chroniques et de tous mes engagements, libre comme l’électron du même nom, déchaîné dans tous les sens du terme. On peut donc lancer la machine infernale, avec au passage une pensée pour Giuseppe “McGyver” Fieschi.

En route pour la saison 6 ! Ça va être d’enfer ! Et je connais bien le sujet…

Dürer Le chevalier, la Mort et le Diable
Si vis bellum, para bellum.

Merci aux lecteurs et lectrices du blog pour l’attention portée à mes fantaisies k-à-partiennes au cours de cette année.
Remerciements particuliers à Ludo, Patrice et Yumi pour leurs précieux encouragements.

Publié le Catégories Le blog

8 réflexions sur « Cinq ans à part »

  1. Bon anniversaire au blog !
    Je ne sais pas qui est ce HPL, j’imagine que tu voulais évoquer HPG, l’empereur des HPV.

  2. Joyeux anniversaire, 2020 a été terrible ici aussi, je ne suis pas excessive comme toi, mais pareil, je vais dire non et me recentrer sur ce que j’aime le plus, surtout par manque de temps !
    Live long & prosper 😉

  3. @Valérie : me recentrer pour éviter de me retrouver une nouvelle fois à l’hosto, voire à la morgue, je trouve pas ça excessif. Vu mon caractère éminemment rancunier, je me trouve même très mesuré. Limite bien gentil.
    Après, sur le fond, je comprends ce que tu veux dire. 😉
    May the Force of Spock be with you! 😉

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