La fin d’une année et le début de la suivante offrent une occasion unique de brasser du vent bien comme il faut à travers l’exercice du bilan, qui ne raconte rien que tout le monde ne sache déjà, bilan qui s’assortit d’une annonce de projets dont aucun ne sera en réalité mené à terme, parce que pas le temps, la flemme, plus envie, il pleut (rayez les mentions inutiles).
Bref, on n’a rien à dire, mais on le dit quand même.
Et c’est parti pour le festival du rien !
Le passé
Réorientation éditoriale
Début août, j’ai acté la fin d’Un K à part en tant que blog littéraire.
Quelque part, c’était en germe dès le lancement du blog à l’été 2016 : il n’a pas fallu longtemps avant que je dévie du sujet littéraire pour inclure à mon propos le graphisme et le cinéma.
Et quelque part (bis), ça ne va pas changer grand-chose à ce que le blog était devenu depuis un peu plus de deux ans et demi, au cours desquels les rubriques “annexes” (Photoshop, ciné, Lego, Japon) ont fini par occuper autant de place sinon davantage que les bouquins.
Le tournant, ça a été le stand du blog fin 2019, l’achievement ultime. J’étais arrivé au bout de ce que je pouvais accomplir comme blogueur littéraire. Donc après ça, refaire ce que je faisais avant à l’identique, bof.
Là-dessus sont venues se greffer sur la période 2020-2021 deux autres raisons de s’aventurer toujours un peu plus sur les chemins de traverse. L’une interne : la monomanie m’emmerde à un point prodigieux, donc se limiter au seul sujet de la lecture, au bout d’un moment, relou. Et ce moment était arrivé… L’autre externe : une profonde lassitude de la république des Lettres et de la frange toxique de ses citoyens et citoyennes, entre un paquet d’auteurs et autrices qui ne marchent qu’à l’ego et à l’intérêt, et un paquet de lecteurs et lectrices pétris d’élitisme à crier sur tous les toits que les gens qui lisent seraient mieux que les autres. Sans parler des fantaisies hors sol liées au Covid comme considérer que les livres sont essentiels en pleine pandémie, alors qu’il y avait d’autres priorités (i.e. ne pas crever dans ses glaviots).
Entre mon ennui et leur orgueil, le monde du livre a fini par me sortir par les yeux. Parler d’autre chose est devenu une nécessité.
Et puis cette année, avec le développement de mes activités de correcteur (autre tournant à plus d’un titre), je dois bien avouer que chroniquer des bouquins m’emballe moins qu’avant. Quand tu passes déjà ton temps à lire et critiquer et qu’en plus t’es payé pour, t’as pas forcément envie après le boulot de te remettre à lire et critiquer, à tes frais par-dessus le marché.
Concrètement, ça change quoi ?
Rien.
Ouais, ça valait le coup un laïus pareil pour arriver à “rien” comme conclusion, mais j’avais prévenu d’entrée : dans les bilans, on brasse du vent.
Donc rien, parce que l’évolution du blog vers un contenu plus généraliste que la seule littérature, elle est bien installée depuis une paire d’années, la révolution et le grand soir sont déjà loin derrière. Juste j’ai (enfin) mis à jour la description du blog pour refléter sa réorientation autour de l’imagination au sens large, tous médias et toutes approches confondus. Ce qui relevait du fait accompli en loucedé est désormais assumé de jure et inscrit dans le marbre des internets pour les siècles des siècles (ou au moins pour les trois, quatre années à venir d’ici au prochain changement de ligne éditoriale).
Et ça fait du bien !
Donc pour vous, rien de nouveau sous le soleil. Pour moi, pas beaucoup plus, si ce n’est de ne plus avoir de scrupules quand je poste du hors-sujet sur les réseaux sociaux. Autant sur le blog, ça ne m’a jamais posé de problème de conscience, parce que les gens y atterrissent au gré de leurs recherches. Autant sur les réseaux sociaux, ça me gênait parfois un peu, parce que les gens s’abonnent à une page ou profil pour un contenu bien précis et qu’en leur servant autre chose que ce qui avait été convenu, j’avais la sensation de tromper le chaland sur la marchandise. Maintenant que le sujet est élargi, il n’y a plus de hors-sujet, donc plus le moindre scrupule à aucun niveau.
L’iconographie du blog
L’autre gros taf sur le blog cette année, ç’a été la rentrée littéraire de septembre, consacrée comme chaque année à ne pas s’occuper de ladite rentrée, dont je n’ai jamais rien eu à foutre.
Le mois de septembre a été consacré à un autre changement invisible : reprendre l’iconographie d’Un K à part. Soit plus de 3000 images à passer en revue pour en retoucher les trois quarts et y insérer le nom ou le logo du blog, histoire de récupérer un peu la main sur mon travail, que je vois circuler ici et là sans mention de la source dans le meilleur des cas, quand ce ne sont pas carrément d’autres personnes qui s’attribuent le crédit des photos et montages (merci, ça fait plaisir de se décarcasser…).
Alors bon, je suis pas naïf et je ne découvre pas le truc. Ça fait un bail que je pratique les internets et que je sais que toute image mise en ligne circule çà et là, qu’on le veuille ou non. Tout comme je suis conscient que tous les logos du monde n’y changeront rien, les indélicats pourront toujours retoucher les images pour les virer.
Beaucoup de mes travaux n’étaient pas signés, parce que je les avais réalisés juste pour me marrer et faire marrer les autres. L’idée, c’était pas de coller mon nom pour me mettre en avant et à moi la gloire, tout ça, tout ça. Mon credo a toujours été que l’œuvre est plus importante et intéressante que son auteur. Bon après, de là à invisibiliser à 100% l’auteur et lui piquer son travail, y a quand même une marge.
Donc ben j’ai estampillé mes photos de festivals, de Lego, de bouquins et mes montages, ça limitera un peu les dégâts. Toutes mes photos…
Nan pis j’avais que ça à foutre de passer des dizaines d’heures à retoucher des centaines de photos… Vraiment, c’est un plaisir de partager mon travail dans ces conditions…
Après, il reste toujours la solution de ne plus mettre en ligne mes travaux graphiques. Je les fais dans mon coin, je me marre tout seul, je les range dans mes archives, et hop. J’aurai mon compte et c’est pas moi qui perdrai quelque chose dans l’opération. L’option est à l’étude…
Contenu et publications
À part ces deux changements qui touchent surtout à l’esprit du blog, pas grand-chose à signaler (ça, je l’avais dit dès le début que les bilans, c’est du flan où on n’a rien à dire).
Une centaine d’articles publiés sur l’année, c’est bien. Y en aurait moins ou plus, ce serait bien aussi, je suis pas là pour faire du chiffre.
Niveau lecture, c’est ce que les éditeurs appellent de la “bande dessinée érotique” qui se sera taillée la part du lion. Les gens qui ont les yeux en face des trous – expression ô combien de circonstance – appellent plutôt ça “du gros boulard qui tache”. Après les éditeurs s’étonnent que leurs SP reçoivent de mauvaises critiques. Je vois pas trop où y a de quoi être surpris quand il y a tromperie sur la marchandise. Suffit de jeter un œil sur Babelio : les gens s’attendent à du soft, du suggestif, des caresses et des bisous, de l’érotisme quoi, et on leur sert du porno hardcore bourré de gros plans de double pénétration anale, en prime dans une ambiance de culture du viol tout ce qu’il y a de décomplexée… ‘Fin bref, sujet étudié en long, en large et en travers tout au long de l’année, ce qui donnera peut-être lieu un de ces quatre à un panorama synthétique sur la question pour condenser la masse de chroniques éparses.
À côté de ça, j’ai poursuivi ma politique d’achats de bouquins au compte-gouttes – même pas une demi-douzaine sur l’année – et tapé dans le stock accumulé depuis des années, histoire de faire dégonfler ma PAL turgescente. Je n’ai pas calculé l’économie réalisée, mais ça doit représenter une somme conséquente vu tout ce que j’ai pu acheter à la place des livres (des Lego pour moi, des sex-toys pour ma chère et tendre, à chacun les jouets de son âge…).
Côté Lego, il y aura eu du lourd avec, enfin, la reprise du chantier de la Batcave. Après deux ans au point mort, elle aura bien avancé cette année avec l’achèvement de quatre pièces (bureau, laboratoire, salle d’armes, infirmerie, chambre à coucher), l’extension de la superficie de l’édifice d’environ un tiers et le renfort de moult personnages et véhicules.
L’autre temps fort aura été l’achat de la forteresse de l’Eldorado, set iconique de ma jeunesse et point de départ d’un futur MOC pas piqué des hannetons. 2022 aura d’ailleurs été riche en briquettes fortifiées, avec la récup pour une bouchée de pain du château jaune (premier château-fort commercialisé par Lego) et l’achat du château des chevaliers du Lion version 90 ans de Lego (toujours pas monté).
Enfin, j’aurai passé pas mal de temps en mise à jour de ma collec’ sur le blog. J’ai fini de tout inventorier et le plus gros des reviews a été bouclé.
Côté audience, je m’intéresse pas plus aux chiffres qu’avant. Google m’en sert des pleines palettes. Bon.
Ce que j’en retire, c’est qu’Un K à part occupe tranquille sa petite niche et attire un peu de monde, surtout des passionnés de vieux trucs : Albator, Goldorak, Les Têtes Brûlées, Les Terres de Légende, Dragon Magazine, le Necronomicon… Et puis bien sûr, succès constant de la page consacrée au très moyen Cellulaire de Stephen King grâce aux rediffusions en boucle de son exécrable adaptation ciné.
Côté accomplissement personnel, je suis entré dans Les Chroniques de la Lune Noire : le personnage baptisé Frédegon dans De Sinople tire son nom de bibi. Eh ouais, c’est la classe internationale ! Encore merci à Jeanne-A Debats et François Froideval pour le clin d’œil !
Le futur
Comme je fais partie de ces gens qui pensent à juste titre qu’on aura tous crevé avant la fin de la décennie, des projets, j’en fais pas beaucoup.
En lecture, je vais reconduire ma politique d’achats minimum et continuer à vivre sur les acquis de ma PAL. Icelle compte encore dans les 140 bouquins, j’ai donc de la marge. Comme il y a en tout et pour tout trois titres* qui m’intéressent à paraître en 2023, je ne devrais pas avoir trop de mal à garder serrés les cordons de la bourse.
(* Les lauréats sont : le tome 3 de la novellisation des Chroniques de la Lune Noire, un recueil de nouvelles de Clément Bouhélier, un roman historique de Patrick McSpare.)
Côté Lego, 2023 s’annonce festif ! J’ai une bonne demi-douzaine de boîtes d’avance à monter, dont du Cobi Seconde Guerre mondiale (char Tigre et le mythique Zéro japonais) et le set XXL du château des chevaliers du Lion (10305). La construction de ce dernier sera sans doute l’occasion d’un grand remaniement de l’espace d’exposition Lego dans ma chambre, donc deux chantiers pour le prix d’un…
La Batcave suivra son cours au gré des inspirations. Les idées ne manquent pas, les pièces non plus.
En réflexion, comme dit plus haut, un MOC autour de la forteresse de l’Eldorado, sans doute une extension grand format accolée au bâtiment principal et rattachée par un chemin de ronde, histoire de ne pas trop dénaturer la construction d’origine. Donc quelque chose un peu sur le même principe que l’avant-poste impérial mais moins cheapos qu’une tourelle avec un pauvre ponton… tout en essayant de ne pas m’embarquer dans un chantier délirant de fort en étoile à la Vauban de 15000 pièces… À voir…
Dernier point Lego au programme, un article que je médite depuis un moment et qui me tient à cœur sur le sujet “Lego, autisme et motricité fine”. Avec du mecha dedans, parce qu’on ne se refait pas.
Côté le reste, je ne doute pas que 2023 sera riche en photomontages débiloïdes et autres fantaises délirantes dont je suis coutumier.
Enfin hors blog, j’ai pas à me plaindre de 2022, loin de là.
Le taf de correction a plutôt bien carburé et comme la coquille reste une valeur sûre, 2023 démarre très bien de ce côté. Mon conseil dans ce domaine : faites des fautes !
Dans la sphère perso, ça a été royal grâce aux bons soins de ma Catwoman chérie. Sur ce plan aussi, 2023 s’annonce sous les meilleurs auspices.
Je ne vois pas ce que je pourrais demander de plus, j’ai déjà l’essentiel.
À l’année prochaine !