Sophie Jomain inaugure aujourd’hui une nouvelle série de publications : les portraits d’auteurs sauce Un K à part.
En quoi consiste cette fantaisie ?
Présenter quelqu’un qui écrit des bouquins (un portrait d’auteur, quoi), un peu comme dans une interview sauf qu’il s’agit de la version monologue : y a que moi qui parle. Pour dresser ce portrait, je pars des informations officielles (site de l’auteur, Wikipedia, interviews, notices biographiques fournies aux salons…) et derrière, je remplis les blancs en inventant de toutes pièces.
Note pour ceux que ma méthode dérangerait : je rappelle que j’ai suivi un cursus universitaire dédié à la chose historique, formation qui donne les compétences ainsi que le droit de réécrire et manipuler l’Histoire.
Maintenant que les bases rigoureuses (hum…) de l’exercice sont posées, place à la star du jour !
Sophie Jomain
Portrait d’une Wonder Woman
Concernant l’ascendance prestigieuse de Sophie, je vous renvoie à mon article Les anges ont le drapeau rouge, dans lequel j’établis de façon indéniable (sic) sa filiation avec rien moins que Karl Marx.
Sophie naît le 10 décembre 1975 à Villefranche-sur-Saône. Fatigués de se tourner les pouces depuis près de deux mille ans, les rois mages rendent visite au bambin et lui apportent trois cadeaux précieux : de la myrrhe, des M&M’s à la cacahuète et un tube de rouge à lèvres destiné à laisser une trace indélébile sur bien des dédicaces (voir figure 1).
Cette enfant aussi rebelle que dynamique se lance dans moult entreprises téméraires. Ainsi, à peine en âge de marcher, Sophie fugue en tricycle rose et blanc pour découvrir le vaste monde (voir figure 2).
Son voyage la mène en Cappadoce pontique où elle rencontre Hippolyte, dont le nom rime avec marque-page (private joke). La reine des Amazones assure à Sophie une formation de super-héroïne et la charge de protéger la planète sous l’identité de Wonder Woman. Bien des années plus tard, lors d’un congrès réunissant des porteurs de capes, elle croisera la route d’un certain Batman, mais ceci est une autre histoire.
De retour en France, Wonder Sophie entreprend un tour du monde à la nage en suivant le rebord de la Terre – qui est, comme chacun sait, plate, il n’y a pas à revenir sur la chose, mainte fois démontrée (voir figure 3). Ce périple imprimera son œuvre à venir, en témoigne le temps que passent les héroïnes de ses romans en milieu humide (sous la douche, dans une baignoire ou encore en baie de Somme où il pleut 364 jours par an).
À l’âge de 18 ans, on retrouve Sophie exilée dans la perfide Albion, chanteuse de jazz dans un piano-bar. Pendant son temps libre, elle entreprend la construction d’une tour près de Wick, en Écosse. Cette bâtisse servira plus tard de cadre à son œuvre phare (de Noss Head).
Sa maîtrise de la langue anglaise la conduit aux States d’Amérique où elle tente de percer dans le cinéma. Son rêve d’incarner la princesse Leia dans Star Wars (voir photo en tête d’article) ne se concrétise pas, la faute à un maniement pour le moins aléatoire du pistolet laser, qui cause la mort d’une douzaine de techniciens lors du casting.
Sophie repart en France, sur les bancs de l’école pour apprendre un vrai métier plutôt que jouer les saltimbanques à Hollywood. Diplômée d’une école de commerce, elle se rend compte que la voie du capitalisme la conduira en l’enfer pour l’éternité. Elle se tourne alors vers l’archéologie, profession qui consiste pour l’essentiel à profaner des tombes. Est-ce que c’est tellement mieux au fond ? (Clin d’œil à la guéguerre universitaire entre les gentils historiens tout propres comme moi et les méchants archéologues couverts de poussière et de boue.)
Démarre alors un nouveau cursus qui la voit manier truelle et pinceau, pratiquer la brouette lyonnaise, se passionner pour la Gaule (avec une majuscule) et expliquer à des vieux barbons qu’une herminette et une hache de guerre c’est pas tout à fait pareil. Pressentie pour incarner Lara Croft au cinéma, elle refusera le rôle au profit d’Angelina Jolie pour donner naissance à une petite fille (voir figure 4).
Sophie se lance alors dans l’écriture d’un roman, le premier tome de la série Les Étoiles de Noss Head. Depuis, on ne l’arrête plus !
Fantastique young adult (Noss head), romance paranormale (Pamphlet contre un vampire), urban fantasy (Felicity Atcock), comédie romantique (Cherche jeune femme avisée, D’un commun accord, Gâteau d’amour, Fais-moi taire si tu peux), comédie policière (Thérapie du crime), témoignages de mineurs isolés (Je suis migrant et je souris), artbook (Apocryphe), romans psychologiques (Quand la nuit devient jour, Et tu entendras le bruit de l’eau), quelques nouvelles, soit une bibliographie galopante et touche-à-tout en peau de joie (c’est comme une peau de chagrin mais qui s’agrandit au lieu de rétrécir).
Entre deux manuscrits à elle, Sophie se penche aussi sur ceux des autres. Du temps où elle fut directrice de la collection Pepper pour L’Atelier Mosésu, on citera Journal d’un marchand de rêves d’Anthelme Hauchecorne et L’autre monde, premier tome de la série Phitanie de Tiphaine Croville (qui atterrira finalement chez Rebelle Éditions suite à la fermeture de Mosésu).
Et comme si cela ne suffisait pas à remplir son emploi du temps, Wonder Jomain baigne jusqu’au cou dans l’événementiel littéraire, comme organisatrice de salons du livre avec Orcus Événements (Nuit des Livres d’Esquelbecq jusqu’en 2016, Envie de Livres jusqu’en 2018, Halliennales, Festival du livre romantique).
Aujourd’hui, Sophie Jomain vit dans les Hauts-de-France, sauf que chez nous on appelle toujours ça la Picardie. (Petite concession à l’académisme, vu le nombre de biographies en quatrième de couverture qui se terminent sur “l’auteur vit aujourd’hui à tel endroit”, comme s’il s’agissait de l’info du siècle, primordiale pour comprendre son œuvre.)
Bibliographie
- Les Étoiles de Noss Head
- Vertige (2010)
- Rivalités (2011)
- Accomplissement (2012)
- Origines, 1ère partie (2013)
- Origines, 2ème partie (2014)
- Felicity Atcock
- Les anges mordent aussi (2011)
- Les anges ont la dent dure (2012)
- Les anges sont de mauvais poil (2013)
- Les ange sont sans merci (2014)
- Les anges battent la campagne (2015)
- Les anges voient rouge (2017)
- Les anges ont la mort aux trousses, crossover Orcus Morrigan (2016)
- Trilogie du conte de fées
- Cherche jeune femme avisée (2014)
- D’un commun accord (2015)
- Gâteau d’amour (2019)
- One-shots (the sheriff)
- Pamphlet contre un vampire (2011)
- Quand la nuit devient jour (2016)
- Apocryphe (avec Fleurine Rétoré) (2017)
- Thérapie du crime (avec Maxime Gillio) (2018)
- Témoignage
- Je suis migrant et je souris (2017)
- Nouvelles
- La belle est la bête, Artbook raconté (avec Fleurine Rétoré) (2013)
- Luxe et châtiment, L’exquise nouvelle saison 3 (2013)
- Les yeux du troll, Anthologie trolls et licornes des Imaginales (2015)
- Mon choix, c’est toi, magazine Elle (avril 2018)
Interviews
- Entretien Les Étoiles de Noss Head version illustrée
- Entretien Et tu entendras le bruit de l’eau
- L’Eldorado des Halliennales 2019
L’ensemble de la documentation iconographique (photos, dessins, montages…) de cet article est issu des ateliers Un K à part. Merci de citer la source si vous les repostez à droite à gauche (ainsi qu’en haut, en bas, au milieu ou dans n’importe quelle direction).
Hello, bravo pour ce portrait rigolo. J’en ai appris plus sur Wonder Sophie et apres avoir lu Noss Head et Felicity, j’ai encore plus envie de la lire et la rencontrer.
Belle continuation
Bisous ( sans trace..)
Merci ! Ce portrait a été un plaisir à écrire et j’espérais bien qu’il donne envie de lire Sophie et de la découvrir, tout comme les prochaines victimes sur ma liste. ^^