J’ai profité du long week-end de Pâques pour me livrer à la chasse aux infectés. En pleine pandémie, il eût été dommage de ne pas sauter sur l’occasion, n’est-ce pas ? Le safari fut riche en péripéties, rebondissements et coups de théâtre. Une aventure rocambolesque digne d’un livre ou d’un film… ce qui m’épargne un long récit détaillé, douze mille milliards de romanciers et scénaristes l’ont déjà raconté.
Or donc, après une série d’expériences que je ne détaillerai pas davantage pour éviter les ennuis avec la justice, il semblerait que les infectés du COVID-19 ne soient pas les créatures cannibales que nous ont vendues la littérature et le cinéma. Soi-disant des zombies super rapides et très, très forts, que dalle ! Tu leur tousses dessus, ils s’affalent, et à la course, ils crachent leurs poumons au bout de dix mètres. On est loin du compte…
Pour les soigner, j’ai testé un large panel de remèdes. Une balle dans la tête, ça marche. Remarquez, viser une autre partie du corps aussi – bonne nouvelle pour les tireurs du dimanche. Par acquit de conscience, j’ai essayé les balles en argent, mais à l’usage n’importe quel autre métal moins bling-bling fait l’affaire. Les classiques, comme la décapitation, le feu, la dynamite ou la sarbacane à turboscope gyrométrique, fonctionnent nickel. Même l’ail permet d’obtenir des résultats probants : une simple gousse peut les repousser, en tir tendu à bout portant avec un LBD 40 (ou un lance-patates bricolé maison pour les MacGyver en puissance).
Les infectés, on s’en faisait une montagne. En réalité, ils ne sont pas si terribles.
Pas une raison pour baisser la garde, mieux vaut se préparer pour le jour où la planète se trouvera confrontée à un vrai virus dangereux et envahie de monstres affamés de chair humaine.
Guide de survie en territoire zombie
Max Brooks
Calmann-Lévy