La palme du meilleur salon que j’ai vécu dans mon parcours de lecteur revient au cru 2019 des Halliennales ! L’édition Eldorado aura été particulière et ça tombe bien, parce qu’ici, on kiffe ce qui est à part.
Cette année, j’aurai battu l’ensemble de la classe politique en matière de cumul des mandats. Blogueur partenaire, juré du prix, bénévole pour la mise en place, exposant, mécène… une collection de casquettes à rendre fou un chapelier. Ça a l’air fun comme ça sur le papier et en pratique ça l’est au-delà de tout ce qu’on peut imaginer, par contre tu ne dors pas beaucoup et faut avoir la santé. Une année pleine à préparer l’événement, un rush de trois nuits sans sommeil… et j’ai adoré ça !
A long time ago on a blog far, far away
Sur le déroulement des préparatifs, je vous renvoie à la page récapitulative pleine de liens vers les articles, photos et vidéos qui ont balisé le chemin pour nous conduire à la journée magique du 5 octobre.
Bilan de cette masse de travail : ça valait le coup de se dépenser sans compter, c’était du temps et de l’énergie bien employés. Je me suis éclaté aussi bien sur l’organisation logistique que les fantaisies délirantes à base de Lego et de Photoshop. Très fun et très enrichissant !
Tiphaine, Olivia et Stéphane n’ont pas fait que me suivre dans cette opération, chacun de mes trois mousquetaires a apporté sa pierre à l’édifice au long des derniers mois. Parce qu’on bosse mieux dans une excellente ambiance, leur enthousiasme a facilité les préparatifs et permis d’aborder les quelques imprévus techniques avec l’esprit détendu. L’implication de mes trois muses a aussi été une grande source d’inspiration (i.e. Les Aventuriers de l’Eldorado et la bande-annonce du festival). Les avoir vus cogiter sur leurs costumes, préparer leurs goodies, rédiger avec six mois d’avance leur liste d’affaires à emmener (mon côté Monk a déteint…), ça faisait plaisir et c’était motivant. Tu te dis que tu n’es pas le seul à t’investir et que tu as misé sur les bons chevaux/pégases/licornes plutôt que sur des glandouillos qui se contentent de glisser les pieds sous la table en regardant bosser les autres.
En prime, des tonnes de remerciements et pas juste une fois le salon terminé. Oh non, depuis que j’ai lancé les invitations, dans chaque échange, j’ai eu droit à un mot de reconnaissance de la part de Stéphane “merci pour cette occasion inespérée” Melin, Olivia “merci de m’avoir donné ma chance” Lapilus et Tiphaine “merci pour [liste de 50 items]” Croville. Si on pouvait convertir la gratitude en pognon, avec toute celle qu’ils m’ont offerte, je ferais passer Bruce Wayne pour un miséreux.
Le jour K
Quand on est le fils caché de Rain Man et Adrian Monk, on vit en décalage avec le reste de la planète. L’odyssée ne démarre donc ni samedi (jour du salon) ni vendredi (jour de l’installation) mais jeudi.
Départ de la Batcave pour rejoindre la première étape : la base secrète de Wonder Woman. Icelle a déroulé le tapis rouge (au sens figuré) et mis les petits plats dans les grands (au sens littéral). Histoire de ne pas arriver les mains vides, El Culinador a joué les maîtres queux et apporté une tarte aux pommes sur lit de frangipane. Une seule part ayant survécu au repas, je laisse à chacun le soin d’en déduire qu’elle était délicieuse (attention, cette phrase contient un piège).
Excellente soirée, accueilli comme un prince et entouré d’une chaleur qui ne venait pas que des radiateurs, voilà ce qui s’appelle avoir le sens de l’hospitalité ! Je reviendrai, pour citer Chouart… Schvartz… Terminator.
Une fois sorti de table, tout le monde se couche tôt, comme le commandant. Réveil prévu avant l’aube et le blanchiment de la campagne qui va avec. Enfin, “réveil”… c’est beaucoup dire vu que je n’ai quasiment pas dormi à cause de l’excitation préliminaire au salon.
Vendredi matin, départ pour Hallennes-lez-Haubourdin en fanfare dans tous les sens du terme. Deux petites heures de route au son des génériques de Goldorak, Dallas, Albator, Inspecteur Gadget… Ça met en train, un comble vu qu’on voyageait en voiture. Pas n’importe quelle bagnole en plus : la Jomainmobile ! Eh ouais, excusez du peu. Cette virée musicale figure parmi le top des temps forts des Halliennales 2019, ça donne une idée de l’ambiance complice et rigolarde.
Merci Sophie, pour tout ça et pour le reste, tu as été parfaite.
Une fois sur place, les choses sérieuses commencent. Va falloir remplir cette salle qui pour l’heure est plus vide qu’un programme électoral. On en aura jusqu’à 18 heures à métrer les emplacements, monter des tables, napper, disposer chaises et chevalets, corriger 72 fois le plan de répartition des stands, dispatcher des centaines (milliers ?) de bouquins… et endurer la vision d’un machin immense en papier mâché, plus proche de la thématique LSD que de l’Eldorado…
Le pire, c’était autour de 14 heures, parce que, comme tous les ans, j’ai bouffé des rognons-frites en sauce à midi et, dans la catégorie “léger à digérer”, on a vu mieux (mais qu’est-ce que c’est bon !). Pas de sieste, du travail, encore du travail, et une pensée solidaire pour les péons orcs de World of Warcraft.
Le top : voir le stand surgir de terre. Deux tables, quatre chaises, une nappe en papier, deux fois rien au plan matériel mais du lourd pour ce que ça représente. Du concret ! Un projet fou devenu réalité.
Au moment de déposer le chevalet aux armes du blog sur la table, je me suis senti le roi du monde (sans Céline Dion pour me brailler dans les oreilles, ce qui ne gâche rien, au contraire).
En fin d’après-midi, on voit le bout du big bazar, mission accomplie. Direction Lille et l’hôtel. Entendre Sophie imiter la sirène de Starsky et Hutch pendant que ses pneus crissent dans le parking souterrain, je me tape une barre de rire rien que d’y repenser. Épique !
Douche express mais pas le temps de souffler davantage, je récupère mon premier auteur, Stéphane, arrivé un peu en avance aux rendez-vous de nos promesses (15h30 pour 19h, niveau marge, tu as vu large).
Première rencontre en live après quelque chose comme deux ans à échanger via Facebook. Choc des cultures quand son accent franc-comtois rencontre mon accent picard. Et d’un.
On s’en jette un vite fait derrière la cravate et on enchaîne avec le rencard à l’hôtel où toute la bande commence à se rassembler. Retrouvailles avec ma deuxième tête d’affiche, Olivia qui me sort “mais qui êtes-vous ?” et le pire, j’ai douté l’espace d’une seconde. Et de deux.
Maxime nous refile son bâton de berger à Patrick McSpare et moi. À charge pour nous de piloter le troupeau jusqu’au resto… ce qui revient à donner une boîte d’allumettes à des pyromanes, mais pourquoi pas ?… À peine le groupe parachuté sur l’objectif, demi-tour pour choper le dernier membre de mon commando à sa descente du train. Gare pleine à craquer, histoire de faciliter la tâche. Grâce au pouvoir de la Force (et un peu du téléphone), je retrouve l’aiguille Tiphaine au milieu de la botte de voyageurs. Et de trois.
Les photos parlent d’elles-mêmes et donnent une image fidèle de l’ambiance au sein du groupe : le salon n’a pas commencé que c’est déjà festival ! Youhouhou !
Un repas et trois verres de kérosène mei kwei lu plus tard, direction l’hôtel pour le dodo (sauf moi et mes insomnies pré-salon). Encore un trajet mémorable, escorté de deux adorables petites couilles (private joke).
Le jour J
La nuit fut courte, je me lève lessivé comme une serpillère un lendemain de tsunami. Petit déjeuner en compagnie de Maxime qui a repoussé les limites de la chemise bariolée. Déjà l’an dernier il avait placé la barre très haut, mais là y a pas de mots pour décrire sa liquette et l’état de mes rétines. Après, vu la suite de la journée, pas sûr que je sois le mieux placé pour oser les remarques vestimentaires…
Tiphaine est du voyage et, sitôt arrivés, nous démarrons l’installation du stand et enfilons nos habits de lumière. Elle en pyjama (licorne), moi en peignoir (Jedi), nos tenues concordent avec l’heure matinale.
La navette pilotée par Stéphane pour amener Olivia et une bénévole (coucou Émilie) arrive à l’heure dite et voilà la fine équipe au complet et en grande tenue sur le champ de bataille. Dans ma tête un grand TADA a résonné.
Le lendemain des Halliennales 2018, une idée d’invitation lancée comme ça à Orcus. Un an plus tard, une réalité. Et une fierté, je peux vous le dire ! Une chance que je portais des Rangers, parce que je sentais mes chevilles gonfler pire que si j’étais Pierre Richard piqué par une guêpe.
Excellente ambiance sur le stand toute la journée avec grimaces, bonbons, fous rires, licornes, pain d’épices cuisiné par Stéphane, festival de vannes… Une franche réussite, puisque c’était l’objectif de cette journée.
Ma seule angoisse avant le salon : ne pas voir grand monde venir rencontrer le trio foufou. Stand indépendant d’un petit blog, je craignais de ne pas attirer les foules avec le rayonnement limité d’Un K à part.
Je me serais encore inquiété pour rien (mais bon, quand tu organises, flipper est l’essence même de ton taf).
Le festival dans son ensemble a cartonné, Maxime m’a parlé de 8000-9000 visiteurs et Sophie a chopé une ampoule à force de dédicacer ! Notre stand a pu profiter de cette affluence et n’a pas désempli. Les trois cocos ont assuré, toujours occupés à faire l’article, échanger, signer… Les filles ont terminé le salon à la limite de la rupture de stock, Stéphane a fait mieux que sur ses autres dédicaces, Tiphaine a explosé son record de ventes, on ne les arrêtait plus ! Même si le trio n’était pas venu dans l’optique de faire du chiffre mais juste de s’éclater au salon, un beau score est un plus appréciable et représente autant de lecteurs touchés par leurs bébés de papier.
Quand je baguenaudais dans les allées du salon, tel Sauron, je gardais un œil sur eux, de loin. Je les voyais turbiner, avec la banane jusqu’aux oreilles. J’étais super content pour eux comme jamais je n’ai été content pour quelqu’un et j’ai trouvé là ma plus belle récompense.
Pendant ce temps, à Vera Cruz dans le reste de la salle, j’ai recroisé pas mal de têtes connues, fait des coucous aux potes de salon, souvent trop courts parce qu’on cavale toujours dans tous les sens. La bise aux bénévoles Émilie, Dorinne, Delphine, François, Jean-Seb… Amitiés à Patrick Mc Spare, Anthelme Hauchecorne, Adeline Dias (tu étais radieuse !), Astrid Lafleur, Gabriel Katz, Morgane Caussarieu, avec qui j’aurais aimé passé plus de temps. Mes excuses à tous les gens que je n’ai pas pu voir, trop occupé à courir dans tous les sens et chouchouter mes ouailles. Très chouette rencontre avec H. Roy au détour d’une citation, j’ai hâte de te recroiser. Bisou à Valérie d’Onirik et sa sœur Marie, les mitrailleuses de photos, ainsi qu’à Aurélie, la clownette infernale.
Il semblerait que cette année, la date de Noël ait été avancée du 25 décembre au 5 octobre. Mon sac de voyage pesait beaucoup plus lourd au retour qu’au départ grâce à Olivia (verre Batman), Valérie (bracelet Batman), Tiphaine (tome 1 relooké de Phitanie et bougie parfumée), Walkyrie (Où s’imposent les silences qu’elle m’a fait parvenir depuis Les Aventuriales de Ménétrol !), Astrid (mug Rebelle), Adeline (Comtesse Bathory en prêt et des mots gentils plein la musette), Stéphane (Le roman de la Belue) et Anthelme (Moitiés d’âme). S’ajoute à cette liste le triple cadeau de mes invités qui ont un sens bien à eux des mathématiques (vous vous êtes concertés ou quoi ?).
Jamais vu une telle avalanche de cadeaux, je me sentais comme Numérobis couvert d’or dans Astérix et Cléopâtre, pile dans le thème richesses de l’Eldorado.
Ce festival était une réussite, aussi bien dans son ensemble qu’à l’échelle du stand. Ambiance au top, organisation aux petits oignons, bravo à Maxime, Sophie et toute l’équipe qui gravite autour (Patricia, pioupious bénévoles, staff technique, libraire, etc.).
Mais les meilleures choses ont une fin et il a fallu remballer le barda à 18 heures pétantes, en urgence pour foncer à la gare. Alors si quelqu’un a des nouvelles de ce fameux embouteillage entre Hallennes et Lille, je suis preneur. Sur l’air du raccourci que jamais David Vincent ne trouva, la team K n’a pas vu la queue d’un bouchon (ni d’un cheval, mais c’est un autre sujet).
Tiphaine embarquée dans son train (snif), le reste de notre équipe a posé les fesses au bistro pour se rafraîchir après avoir cuit dans son jus toute la journée. Les costumes, c’est joli, mais ça tient chaud…
Dernière ligne droite pour la bouffe entre organisateurs, auteurs et bénévoles rescapés, avec des échanges intéressants autour de l’écriture… et beaucoup de fatigue dans les pattes. Dernier trajet pour reconduire Olivia dans ses pénates (snif) et moment d’émotion quand il a fallu se dire au revoir (j’avoue avoir un certain talent pour faire pleurer les filles). Et enfin retour à l’hôtel pour une troisième nuit à ne pas dormir en attendant de rentrer au bercail, à la fois sur les rotules et en train.
Mon seul regret, je l’ai eu en arrivant à la maison. Ma mère m’a appris qu’elle voulait passer nous faire un coucou surprise, sauf que pas de bol, elle a été malade dans la nuit et n’était pas en état de faire la route samedi. Elle mérite une ovation pour la confection du combo costume/Yoda/perruque, qui a de la gueule et qui a fait sensation. T’es la meilleure, maman !
Verdict de la mouture 2019 : ce week-end a dépassé mes espérances, aussi bien le salon en général que le stand en particulier. Mon moi-lecteur, mon moi-exposant, mon moi-blogueur et mon moi tout court sommes repartis enchantés, des souvenirs en or plein la tête, de la fatigue plein les guiboles et de la fierté plein les chevilles.
Remerciements
À Maxime Gillio et Sophie Jomain, qui ont rendu l’opération possible… et joué les garde-fous (n’empêche, je maintiens qu’inviter Stephen King sur mon stand était une idée tout ce qu’il y a de raisonnable).
À Tiphaine, Olivia et Stéphane pour m’avoir accompagné dans cette aventure au péril de votre santé mentale. Vous êtes des auteurs et des personnes en or, c’est vous l’Eldorado !
Au carré de dames qui ont apporté conseils, savoir-faire et folie douce à cette entreprise : Typh (département communication et accessoires capillaires), Sophie la girafe (conseils techniques et sushis), maman (pôle couture et confection), ma chère et tendre Catwoman (cellule psychologique).
À tous les gens, internautes, visiteurs, qui ont contribué à faire de cet événement au long cours une réussite, à travers la diffusion sur les réseaux sociaux, et en venant nous voir sur le stand pour rencontrer mes trois chouchous, papoter, prendre des photos rigolotes, jouer au père Noël…
Bisou affectueux à mes deux couilles en or, vous êtes des amies précieuses.
Si je ne devais retenir qu’une chose des Halliennales 2019 parmi la tonne d’images marrantes, de moments épiques et de souvenirs aussi inoubliables que ma coiffure, ce serait cette photo.
D’une, à part Carrie Fisher, qui reste le modèle parfait, personne n’a jamais porté cette coupe de cheveux avec une telle décontraction.
De deux, cette aventure autour du stand représente l’âme du blog : rencontres, rigolade, amitié.
Très chouette bilan ! Une belle aventure tout ça et c’est reparti pour un nouveau périple pour le millésime 2020 ? 😉
Le millésime 2020, c’est en réflexion pour la partie « stand du blog ». Pour le festival lui-même, mon sac est déjà prêt pour y retourner. 😀
Je t’accompagnerai peut-être l’année prochaine avec mon costume de Catwoman……..
Excellente idée, j’espère bien te convaincre d’oser le bain de foule ! 😉
Super compte rendu, on a bien discuté avec les copains et aussi bien embêté Gabriel Katz et Anthelme Hauchecorne