World of Warcraft

Ah, World of Warcraft… Que de souvenirs !
J’avais pratiqué Warcraft 2 quand j’ai mis les pieds dans le monde du jeu vidéo sur PC et je me suis bien éclaté sur WoW pendant des années. Le jeu n’a jamais été trop un MMORPG pour moi, qui suis resté non guildé pendant toute ma carrière. Je l’ai vécu la plupart du temps comme un grand jeu solo d’heroic fantasy.

Sylvanas Coursevent pour la Horde
Pour la Horde !

Quand même, il reste quelques noms de la grande époque. Je repense à mes débuts où j’ai pas mal joué avec mon frangin et son Tauren Infectious, à la période Norfendre avec ses raids hebdomadaires en compagnie du trio Aùron, Persaune, Noctisia et la chasse aux hauts faits avec Manserk, aux tribulations dans la neige avec Stéphanie et Nicolas, à la chasseuse gobeline Shaka avec laquelle j’ai beaucoup baguenaudé en Pandarie…
Mais dans l’ensemble, j’aurais surtout joué seul. Quand on est autiste, quelque part on est toujours seul, même au milieu d’une foule d’autres gens.

WoW, j’ai mis les pieds dedans quand mon frère m’a offert le jeu pour un anniversaire a long time ago. À l’époque, on était sur la fin de Vanilla, mon premier personnage était un démoniste mort-vivant. Avec l’arrivée de Burning Crusade est né mon main définitif, un mage feu elfe de sang. Un vrai survivant, logique quand on fait tout tout seul, y compris les quêtes qui demandent deux, trois, quatre joueurs : y a intérêt à être capable de se sortir de toutes les situations.
Je me suis assez vite retrouvé à la tête d’une famille nombreuse de rerolls, moitié pour tester les différentes classes, moitié pour être autonome en matière de crafts en disposant de tous les métiers (ce dernier point ayant fait l’objet d’une formidable quête perso consistant à acquérir pour chaque métier TOUS les patrons, recettes, schémas du jeu).
En ces temps jadis, là où beaucoup ne voyaient que les instances et les raids, je jouais pour les quêtes, une manie héritée de mon passé de rôliste sur table. Et j’adorais explorer le monde. Je pouvais passer des heures à galoper dans la forêt des Pins argentés, arpenter les Tarides et Strangleronce, faire le tour d’Arathi et d’Un’Goro, me promener dans les rues de Lune d’Argent juste pour écouter la musique, traîner mes guêtres dans Fossoyeuse et Orgrimmar et aller faire des coucous à Sylvanas et Thrall… Le soir, j’aimais bien me poser dans le marais des Chagrins, regarder le soleil se coucher en miroitant sur le lac bourbeux autour du temple d’Atal’Hakkar.
Mon frère m’emmenait souvent en expédition pour découvrir le monde d’Azeroth. Sauf que lui avait commencé le jeu avant moi et me devançait d’une vingtaine de niveaux. Combien de fois il m’a embarqué dans des virées à Strangleronce, dans les Hinterlands, les Steppes ardentes ou les Maleterres alors que j’avais pas du tout le niveau pour m’y aventurer sans aggro les mobs à 300 kilomètres à la ronde et me faire one-shot dans la foulée… Je crevais beaucoup, mais on a bien rigolé.
Mon meilleur souvenir de cette période, c’est la série de quêtes qui démarrait dans le cratère d’Un’Goro, quand on tombait sur une vieille photo initiant une grande aventure autour du personnage de Linken (clin d’œil à Zelda). L’épopée menait à l’autre bout de la carte jusqu’à Berceau de l’Hiver, on traversait le monde dans tous les sens, on voyait du pays. Cette mini-campagne m’a marqué, parce qu’on ne le faisait pas pour le stuff ou l’XP mais parce qu’elle racontait une histoire.

Burning Crusade, j’ai eu un peu de mal au début, l’esthétique de l’Outreterre étant pour le moins spéciale et certaines zones tranchaient beaucoup avec ce à quoi on était accoutumé. Avec le temps, j’ai appris à l’aimer, BC est même devenue mon extension préférée avec Wrath of the Lich King.
Outre son environnement différent qui changeait tout en restant du WoW, BC avait le grand mérite, comme WOTLK, de t’emmener dans une histoire, dont la découverte au fur et à mesure a su m’intéresser à l’extension, là où Cataclysm et Warlords of Draenor échoueraient des années plus tard, la première en ne racontant rien, la seconde en racontant nimp. ‘Fin voilà, le lore de BC et son environnement m’auront peu à peu emporté et j’ai pris un plaisir fou à y quêter et à visiter ces lieux torturés.
Je me rappelle des bastons contre les Allys en compagnie de mon frangin à Moulin-de-Tarren, à s’échauffer pour le PVP avant d’entrer en BG à Alterac. C’était fun !

Détournement Arthas son of a lich par Un K à part

Wrath of the Lich King aura été MON extension, celle où je me suis le plus éclaté. Mon mage était au top de sa forme, je maîtrisais ma classe à fond, je farmais comme un dingue, j’engrangeais les hauts faits, je faisais des trucs complètement fous (comme boxer en caleçon des mobs à Gangrebois pour monter la compétence de combat à mains nues). Je me suis marré comme jamais pendant cette période, celle où j’ai acquis les titres dont je suis le plus fier, comme le Maître des Traditions, qui demandait d’avoir rempli à peu de choses près la totalité des quêtes du jeu, et le Grand Malade, qui demandait un farming de fou. De cette grande époque de WOTLK, je garde des tonnes de souvenirs des raids avec Aùron sur Naxxramas, Ulduar et la Couronne de Glace et des fantaisies dans la toundra avec Steph et Nico.
Mon meilleur souvenir, celui dont je ris encore, c’est le haut fait “Bonne lecture” en compagnie de Manserk. Fallait aller cliquer sur des bouquins dispersés dans tout Azeroth, ce qui paraît simple comme ça à vue de nez, mais certains étaient paumés dans des coins improbables, des donjons et… des patelins de l’Alliance, ce qui pose toujours problème quand on est Hordeux. En duo, on a donc ravagé un paquet de villages du camp adverse, juste pour quelques pages et pour la rigolade. Sauf que… À force de voir poper des messages d’alerte sur le canal général, les Allys ont fini par mener une expédition punitive dans les Tarides où ils ont tout déglingué. Là-dessus, avec Manserk, on s’est dit qu’on pouvait tenter dans la foulée le haut fait consistant à buter tous les chefs de l’Alliance pendant que les Allys étaient occupés à ravager les Tarides. On a donc monté un raid complet avec quarante gugusses et on est parti rien qu’à trois à Hurlevent. Où on s’est bien sûr fait buter. On a attendu le temps que les quelques Allys du coin cessent de camper nos cadavres. Un repop et on a repris notre course folle à travers la ville jusqu’à aller se camoufler au fin fond d’une cave. Là, le démoniste a invoqué un portail et on a infiltré la totalité du groupe, encore mieux que Marcus Furius Camillus lors du siège de Véiès ! Quarante Hordeux assoiffés de sang ont déferlé à partir d’une pauvre cahute en désintégrant tout sur leur passage jusqu’à la salle du trône. Et paf ! Ensuite, on a recommencé la combine pour chaque boss de l’Alliance. Pas en reste, les Allys ont réagi un peu plus tard en attaquant à leur tour nos capitales. Donc c’est parti de deux mecs qui à 14 heures voulaient bouquiner et à 20 heures, tout Azeroth était à feu et à sang avec des raids dans tous les sens, les capitales assiégées, des Hordeux et des Allys qui se tabaissaient dans toutes les régions du monde.

Thrall Orgrimmar World of Warcraft WoW
Lok’tar Ogar !

J’ai commencé à décrocher avec Cataclysm, extension qui de mon point de vue portait bien son nom, puisque c’était une catastrophe. Les nouvelles régions étaient sympas, notamment Uldum qu’on attendait depuis les débuts du jeu. Par contre, la refonte du monde connu m’a écœuré. Censé être plus beau, le résultat était discutable. Le système de quêtes sur les anciennes régions te prenait par la main et balisait le parcours à un point tel que tu te sentais pris pour un enfant de trois ans un peu débile sur les bords. L’histoire de l’extension ne m’a pas emballé plus que ça. Et pire, Thrall a cessé d’être à la tête de la Horde. C’est bête à dire, mais je l’ai mal vécu. Voir disparaître ainsi mon chef de faction a causé un grand vide. Jamais compris pourquoi Blizzard avait procédé à ce choix de virer un des personnages les plus iconiques de la licence, celui sur lequel reposait la notion même de Horde, le cœur de l’univers de WoW.
Comme j’avais moins de temps aussi, j’ai lâché l’affaire au bout de quelques mois pour me consacrer à autre chose.

J’ai repris quelque chose comme deux ans plus tard, quand l’extension Mists of Pandaria en était à peu près à la moitié de sa durée de vie.
Mon serveur s’était dépeuplé, les quelques joueurs que je connaissais avaient raccroché les gants, une paire de guildes que j’avais fréquentées par la bande à souvent traîner avec sans jamais y entrer s’étaient dissoutes. L’ancien monde était mort et je n’ai pas eu l’impression qu’un nouveau ait pris sa place, vu le peu de joueurs que je croisais sur ma route.
Alors la Pandarie, oui et non. Le cadre et le lore local, super. C’était beau, y avait du fond, un monde complet, une ambiance asiatique d’inspiration chinoise dépaysante, l’ensemble formait un tout cohérent. Bien fichu. Mais c’était tellement pas WoW, quelque part. Cet univers fonctionnait très bien sur son île en vase clos, mais le rattachement à toutes les bisbilles de la Horde et de l’Alliance sonnait très artificiel. En tout cas, j’ai pris grand plaisir à découvrir et visiter la Pandarie pour son très chouette cadre, mais je m’y suis toujours senti un touriste, jamais chez moi comme le reste du monde de Warcraft. Et à côté de ça, certaines choses ne m’ont pas convaincu comme l’espèce de jeu dans le jeu à base de combats de bestioles qui faisait moins RPG que dresseur de Pokemon.

Illidan Hurlorage Lego World of Warcraft Wow

Warlords of Draenor aura sonné la fin. Pas accroché à cette histoire improbable de monde parallèle du passé qui sentait trop le Burning Crusade du pauvre à mon goût. Tout avait un air de réchauffé et de déjà-vu. Et là où farmer ne m’avait jamais dérangé, la flemme de m’y recoller pour les quêtes journalières, les réputations, les donjons, les compos, les métiers, les ci, les ça…
C’est un peu le drame du jeu et la difficulté pour les développeurs : trouver le juste milieu entre la continuité (donc les joueurs qui se plaignent que c’est toujours pareil) et le renouvellement (donc les joueurs qui se plaignent que c’était mieux avant). Et le problème de WoW, c’est que les joueurs sont gourmands (et Blizzard aussi). À XP comme des malades en atteignant le max level en quelques jours, torcher les instances et le premier raid dispo en quelques semaines, c’est sûr que certains ont vite “fini le jeu”, avec des guillemets, puisqu’ils passent à côté du reste : l’exploration, le plaisir de la découverte, les quêtes et les histoires autour. Sauf que c’est cette frange de joueurs qu’on entend le plus, celle qui en réclame toujours davantage. D’où des extensions avec des durées du vie assez courtes au final, et de là une frénésie de sortie, donc une difficulté sans cesse croissante pour Blizzard à trouver du neuf tout en restant dans les clous de l’ancien, à ménager la chèvre et le chou entre les briscards à garder dans le giron du jeu tout en conquérant un nouveau public de joueurs. C’est pas tenable sur le long terme en termes aussi bien de lore que de contenu de jeu. Mais bon, Blizzard a aussi intérêt à enchaîner les add-ons, parce que chaque sortie, c’est du pognon à vendre un nouveau bout d’univers.
Enfin bref, Warlords of Draenor ne m’a pas convaincu, et comme j’avais déjà fait le tour du jeu tout au long des extensions précédentes, j’étais arrivé au bout. En tout cas au bout de mon envie de poursuivre l’aventure.
J’ai arrêté. Sans regrets. Parce que mieux valait stopper quand il était encore temps qu’en être dégoûté à mort. Parce que j’avais de toute façon une kyrielle de super souvenirs et que je préférais rester sur une bonne impression d’ensemble. Parce que j’avais d’autres hobbies pour prendre le relais. Et puis parce que le jeu ne correspondait plus à mes attentes, donc ça n’aurait servi à rien de s’obstiner.
J’y repense souvent, avec nostalgie. Mais jamais je n’ai repris ni eu envie de m’y remettre, parce que je sais que ce ne sera jamais comme avant. Pas dans le sens où ce serait tout pourri maintenant sur l’air de “c’était mieux avant”, le jeu reste sans doute très bon à l’heure actuelle, je suppose. Mais parce qu’il n’aurait plus à mes yeux la même saveur qu’avant, celle d’une aventure où la découverte occupe une place majeure. Et comme la découverte n’a qu’un temps, forcément, ça paraît moins bien après.
Donc beaucoup de nostalgie mais pas de regrets. C’était le bon vieux temps. Aujourd’hui, je m’éclate autrement et c’est bien aussi.

Guide World of Warcraft & Guide Burning Crusade
BradyGames

J’aurais peu lu dans l’univers de WoW. Jamais mis le nez dans les romans tirés de la licence, pas intéressé.
Je me suis enfilé deux guides de chez BradyGames récupérés d’un Battle Chest, le premier sur WoW Classic et le second sur BC. L’un et l’autre sont dépassés depuis un bail tant le jeu a évolué, mais j’aime bien à l’occasion remettre le nez dedans pour une séance souvenir. Des conseils à foison, une présentation du jeu et de ses éléments (raids, donjons), des factions, des classes, des peuples, des métiers, une carte pour chaque zone. Seul regret, tout est axé sur le jeu en tant que tel et le résultat manque un peu de background. Les régions, par exemple, sont décrites en trois lignes, et ça aurait été sympa d’avoir un peu de matière en termes de description de l’univers. Mais bon, tout ça, on le trouve dans le jeu, on apprend les infos en visitant les lieux, en rencontrant les PNJ, en remplissant des quêtes, donc à l’arrivée, ça ne manque pas vraiment, ces bouquins n’ayant pas vocation à être des encyclopédies.
En tout cas, ils étaient bien foutus et très utiles à l’époque.

L'art des cinématiques de World of Warcraft Wrath of the Lich King Alain Guerrini Panini Books

L’art des cinématiques de World of Warcraft : Wrath of the Lich King
Alain Guerrini (dir.)
Panini Books

Un livre offert par mon frère à l’occasion de mon anniversaire, qui tombait dans les mêmes eaux que la sortie de WOTLK. C’est l’archétype même du beau livre gadget, ultra pointu quant à son contenu (les cinématiques de WOTLK), très circonstancié (la sortie de l’extension). Sympa pour ce qu’il propose, à savoir parler du travail sur les cinématiques de jeu vidéo, le dessin, la vidéo, la musique, la réflexion en amont, les techniques… Bourré comme on peut s’y attendre d’illustrations, croquis, captures d’écran, photos…
À l’arrivée, l’utilité du machin est quand même très relative. C’est joli, surtout. Enfin, c’est ce que ça fait sur le moment.
Des années plus tard, je suis content de posséder ce bouquin, moins pour ce qu’il raconte que pour ce qu’il m’évoque : toutes les réminiscences de ma période WoW. Un album souvenir, en quelque sorte.

Publié le Catégories Critiques express

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *