Stephen King en bref

Le gars aura occupé pas mal de temps de lecture depuis le collège et occupe toujours une place conséquente dans ma bibliothèque.
Chroniquer par le menu chacun de ces titres est un travail de longue haleine dont je suis loin de voir le bout, ne serait-ce que parce qu’il y a beaucoup de relectures préalables à assurer. Les chroniques de mémoire d’ouvrages lus il y a plus de trente ans pour certains, ça serait un peu trop ambitieux et surtout très flou.
En attendant, tour d’horizon rapide de ce que j’ai lu de la biblio du bonhomme, histoire de débroussailler le terrain…

Collection Stephen King

Carrie
Un de ses meilleurs, autour du passage à l’âge adulte, du harcèlement scolaire, de l’ostracisme, du fanatisme religieux, le tout en 250 pages (nostalgie du temps où King savait faire court et percutant…).

Salem
Très marquée par le Dracula de Stoker et le Nosferatu de Fritz Lang, une bonne histoire de vampires, classique dans son déroulement mais originale dans sa situation (une petite ville tranquille plutôt que l’éternelle mégalopole).

Rage (Bachman)
Quand King écrit ce roman, les fusillades en milieu scolaire sont déjà un fléau aux USA. Un demi-siècle plus tard – parce que oui, ce bouquin a presque cinquante ans –, c’est toujours le cas. En pire. Le bouquin n’est plus édité aujourd’hui et c’est bien dommage, parce que King a réussi là un excellent thriller avec un traitement parfait du sujet.

Shining
Excellent ! À compléter avec l’adaptation de Kubrick, qui est à la fois moins bonne sur certains points (l’alcoolisme, central dans le roman, est secondaire dans le film, qui y perd sur son personnage principal) et bien meilleure sur d’autres (la symbolique).

Le Fléau
Lu en version “courte” (qui pèse quand même 500 pages) et en version intégrale (deux fois et demi plus longue). La première est à mon sens la meilleure. Certes, on perd un certain nombre d’éléments qui approfondissent les personnages principaux, mais même sans le roman marche bien quand même. Surtout, on évite tout un tas de passages dispensables qui rallongent la sauce sans apporter de réels bonus à l’histoire. Dans tous les cas, un de ses meilleurs romans par l’ampleur de la fresque qu’il raconte.

Danse macabre (nouvelles)
Du bon, du très bon, du moins bon qui aurait pu être meilleur, on trouve de tout dans ce recueil, qui reste un des meilleurs de King.

Dead Zone
Un de mes préférés de King (cf. chronique détaillée).

Marche ou crève (Bachman)
Métaphore de l’esprit de compétition, de la fuite en avant, de la sélection et d’une société qui laisse crever ceux qu’elle abandonne sur le bord de la route. Une réussite (le roman, pas la société en question).

Charlie
Un genre de Carrie 2 dont le thème central est la défiance envers les institutions gouvernementales. Bonne mouture malgré quelques longueurs.

Cujo
Des bonnes idées, des maladresses, des longueurs (cf. chronique détaillée).

Anatomie de l’horreur
Censé être une analyse du genre horrifique, ce bouquin est un fourre-tout où King parle d’horreur (bon, jusque-là OK), de cinéma, de littérature, de radio, de télé, de monstres, de société, de son propre rapport au genre, de tout un tas de trucs… On a donc un survol intéressant du sujet, dont les gros défauts sont de rester superficiel sur certains points (notamment la symbolique, la thématique et tout ce que l’horreur exprime de la société qu’elle dépeint) et de partir dans tous les sens. Donc pas très académique, parfois trop léger sur l’analyse, mais avec un contenu qui reste en même temps très riche.

Différentes Saisons (nouvelles)
Quatre récits entre nouvelles et mini-romans, trois sont excellents (dont Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank), le dernier dispensable.

Chantier (Bachman)
Chantier, c’est un peu Rage mais avec un adulte. Un type lambda qui, de goutte d’eau en goutte d’eau, finit par péter les plombs. Roman bien fichu.

Running Man (Bachman)
Marche ou crève dans une version en solitaire et sous forme de jeu télévisé. Pas mal mais sans plus. Écrit avant l’avènement de la télé-réalité, le roman a mal vieilli et gagnerait à être réécrit et modernisé. Le fim avec Schwarzie est un nanard tout nase mais très rigolo.

Christine
Les affres de l’adolescence… J’aime beaucoup. (Voir chronique détaillée.)

L’année du loup-garou / Peur bleue
Une merde. (Voir chronique détaillée.)

Simetierre
C’est plein de clichés, c’est trop long, mais c’est bien quand même. (Voir chronique détaillée.)

Les yeux du dragon
Un conte de fées classé en fantasy, genre que King connaît manifestement très mal en le résumant à des histoires pour les gamins, simplistes et pleines de clichés. Résultat pas bien terrible avec le méchant le plus caricatural de l’histoire de la littérature : le Randall Flagg du Fléau grimé ici en sorcier de carnaval.

La peau sur les os (Bachman)
Des bonnes idées et beaucoup de maladresses dans le traitement. (Voir chronique détaillée.)

Brume (nouvelles)
Vingt nouvelles d’un peu tous les niveaux, de passable à excellent.

Ça
Le chef-d’œuvre de King !

Misery
Très bon (et le film aussi d’ailleurs).

Les Tommyknockers
Pas le meilleur de King, mais j’ai une tendresse particulière pour ce bouquin. Alors oui, il est trop long, bourré de défauts d’écriture et de trucs délirants vu que l’auteur était défoncé à la coke (et ça se ressent). Mais il brosse aussi le portrait d’une petite communauté, son évolution, ses déchirements face à un élément nouveau venu pertuber la routine du petit patelin. Le brouillon de Bazaar en quelque sorte.

La part des ténèbres
Malgré ses nombreux défauts, je l’aime bien, celui-ci, plus pour ce qu’il aurait pu être (un roman sur le cantonnement d’un auteur à un genre) que pour ce qu’il est (un récit gore bourrin). (Voir chronique détaillée.)

Minuit 2 & Minuit 4 (novellas)
Un volume en VO, deux en français, astuce éditoriale pour te vendre un bouquin deux fois son prix… Quatre romans courts qui sont bien mais qui auraient été meilleurs au format nouvelle, sans les scories narratives qui sont devenues la marque de fabrique de King.

Bazaar
Superbe peinture des habitants de Castle Rock et des liens qui les unissent ou les opposent. Un bon roman qui aurait été excellent avec un final moins grand-guignol et ridicule. (Voir chronique détaillée.)

Jessie
Roman moyen, très bon dans ce qu’il raconte, très mauvais dans sa façon de le faire, à savoir que le texte est trois fois trop long et qu’on n’en voit pas le bout. Au format nouvelle ou novella, ce serait un must, là c’est juste interminable.

Dolores Claiborne
Comme Jessie. Un formidable portrait de femme noyé dans un récit beaucoup trop long.

Rêves et Cauchemars (nouvelles)
Un recueil de vingt nouvelles “fond de tiroir”. Quelques récits sympas, mais le plus souvent on se demande à quel moment King a pu penser que son idée de départ était bonne. Un doigt géant qui sort d’un lavabo, un dentier claqueur castrateur, une maison qui décolle comme une fusée, des godasses hantées, des pastiches/plagiats/hommages et autres travaux de consistant à copier sur le voisin (Ring, Invasion USA, Lovecraft, Sherlock Holmes…) pas super intéressants ni super inspirés.

Insomnie
Moins un roman indépendant qu’un spin-off qui ne dit pas son nom du cycle de La Tour Sombre. Donc quand t’as pas lu le cycle en question, ça te parle pas trop. En plus, c’est pas l’histoire du siècle.

Rose Madder
Faudra que je le relise, je n’en garde aucun souvenir.

La ligne verte
Un de ses meilleurs récits !

Désolation (King) & Les Régulateurs (Bachman)
Doublé mettant en scène les mêmes personnages dans deux univers différents. Bon… Désolation, bof, pot-pourri de Ça et du Fléau en moins inspiré ; Les Régulateurs, c’est encore un soupçon de Ça avec cette fois une pointe de Shining. Deux romans complets pour un simple exercice de style, soit beaucoup de bruit pour pas grand-chose, quand deux novellas regoupées en un seul volume auraient pu en raconter autant en moins longuet.

Sac d’os
Sac d’os était censé parler d’inspiration dans le domaine de l’écriture. C’est raté. Par contre, King livre une excellente histoire de fantômes et un récit de deuil qui rend très bien le processus.
Plus ou moins le dernier grand roman fantastique de King, en tout cas de ce que j’ai lu ; à partir d’ici, c’est le début de la fin avec une majorité de déceptions pour une poignée de bonnes lectures.

Écriture : mémoires d’un métier
Comme Anatomie de l’horreur, ces mémoires partent dans tous les sens, à mi-chemin entre tuto sur l’écriture et autobiographie. Fouillis mais intéressant. (Voir chronique détaillée.)

La tempête du siècle
La daube du siècle. (Voir chronique détaillée.)

Dreamcatcher
Un étron. (Cf. chronique détaillée.)

Tout est fatal (nouvelles)
Recueil moyen. (Voir chronique détaillée.)

Roadmaster
Le dénouement laisse sur la faim (comme souvent avec King qui ne sait pas finir ses histoires autrement qu’avec des pirouettes ou de la table rase en mode on crame tout et on bute tout le monde). Mais sinon j’ai bien aimé dans l’ensemble. (Lire la chronique détaillée.)

Colorado Kid
Pas encore lu.

Cellulaire
Nase. L’adaptation en vidéo est pire. (Voir chronique détaillée.)
C’est là que j’ai décroché de King pendant près d’une dizaine d’années, après avoir enchaîné les déceptions Tempête du siècle, Dreamcatcher et Cellulaire.

Juste avant le crépuscule (nouvelles)
Recueil moyen. (Voir chronique complète.)

Joyland
Excellent roman sur la nostalgie, peinture réussie des fêtes foraines, on regrettera l’excroissance policière-fantastique à la Scooby-Doo posée là comme un cheveu sur la soupe. (Voir chronique détaillée.)

Revival
Pas encore lu (et pas pressé de le faire).

Le bazar des mauvais rêves (nouvelles)
Recueil très, très moyen… (Voir chronique complète.)

Gwendy et la boîte à boutons (avec Richard Chizmar)
La brièveté de ce texte est sa seule qualité. Tout le reste est à réécrire de A à Z. (Voir chronique complète.)

Ces avis très généraux et le trou chronologique dans mes lectures parlent d’eux-mêmes : vous pouvez acheter les yeux fermés à peu près tout ce que King a écrit avant l’an 2000. Après cette date… Entre les bouquins que j’ai lus et qui sont pour la plupart pas terribles et ceux que j’ai pas achetés tellement ils font pas envie, ben ça laisse pas grand-chose de valable.
Stephen King, c’était mieux avant.

Publié le Catégories Critiques express

2 réflexions sur « Stephen King en bref »

  1. Je suis d’accord avec quasiment tout sauf La tempête du siècle que j’aime beaucoup. Un huis clos et une bonne peinture de la mesquinerie des gens qui se disent solidaires selon moi. Sinon je valide totalement Ça qui pour moi est vraiment son chef d’œuvre. Je viens d’acheter Mr Mercedes. A voir…

  2. La tempête du siècle, dans mon cas, c’est le format inabouti qui y est pour beaucoup, mais sinon je vous rejoins sur les rapports entre les personnages, qui sont comme toujours chez King bien rendus.

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