Ma gamme préférée en son temps… alors qu’en fait, en jetant un œil à l’ensemble des sets sur Bricklink, je me suis rendu compte que j’en avais eu très peu étant gamin : six boîtes, dont une en double, soit in fine cinq références, deux d’entre elles étant en plus à mon frère (donc en moins pour moi). C’est fou de se dire que cette gamme m’aura autant marqué avec si peu…
Le fait est qu’elle est arrivée sur le tard quand j’ai commencé à m’éloigner des petites briques. Pis y avait pas mal de gros navires dedans, pas trop dans les moyens de ce que ma mère pouvait m’offrir, d’autant qu’elle s’était déjà saignée pour le bateau pirate Playmobil. Et enfin, fallait encore que les boîtes arrivent jusqu’à ma petite ville pas bien riche en magasins de jouets. Avant le temps béni d’Internet et des commandes aux quatre coins du monde, on devait faire avec ce qu’on trouvait sur place et y avait pas tout, loin de là.
Bref, une petite collection pas très fournie dans mon inventaire de l’époque – avec quand même une belle pièce, faut reconnaître – mais qui nous a valu de sacrées heures de jeu avec mon frangin. À lui les pirates, à moi les troupes impériales, tout ça au milieu d’un joyeux fourre-tout anachronique de Castle, Space et City.
Petites boîtes d’antan
Alors ces références, c’étaient :
– Harbor Sentry (6245), en double
– Pirate Minifigures (6251)
– Castaway’s Raft (6257), à mon frère
– Shipwreck Island (6260), à mon frère
– Eldorado Fortress (6276)
Les quatre premières, c’était typiquement de la petite boîte pas chère qui permettait à maman de nous faire plaisir souvent sans laisser à chaque fois un rein au marché noir. Et les gros sets comme la forteresse, c’était pour les Noël et anniversaires.
Harbor Sentry (6245)
Un Impérial, une barque, un canon. Minimaliste. Irréaliste. Je suis déjà pas persuadé que la barque ne coulerait pas sous le poids d’un canon de 36 livres pesant 4 tonnes, mais ce qui est sûr c’est qu’au premier tir, le recul de l’engin fracassera l’embarcation en deux. Quant à manier tout seul une pièce qui nécessite dans les douze, quinze servants, bon courage…
Mais bon, gamin, on s’en foutait, cette petite boîte offrait de quoi patrouiller sur les mers, organiser des poursuites et des batailles navales avec les esquifs des pirates.
Pirate Minifigures (6251)
Tous les thèmes avaient leurs boîtes contenant une poignée de figurines, en général six. Ici, elles ne sont que cinq, la dernière étant remplacée par un coffre au trésor. Le déséquilibre des forces avec trois flibustiers pour deux Impériaux ne gênait pas, puisque ceux-ci avaient l’avantage du nombre dans ma collec’ de l’époque avec la forteresse de l’Eldorado. À noter la présence d’une pirate qui devait être une des seules femmes en armes toutes gammes confondues.
Castaway’s Raft (6257)
À défaut d’avoir galions, frégates et autres bâtiments XXL, nos pirates devaient se contenter d’aligner des embarcations de bric et de broc, parfois une simple plate figurant un radeau, ce qui faisait de celui-ci, le radeau des naufragés, un navire amiral classieux en comparaison. Par je ne sais quel miracle, je le possède toujours, mis à part que je n’ai plus les figs. Il reprendra la mer et du service quand j’aurai mis la main sur un équipage. Point sympa de cette boîte et de beaucoup d’autres d’ailleurs dans la gamme, l’élement de faune local. Ici, un requin, ailleurs on trouve des singes ou des perroquets.
Shipwreck Island (6260)
Un îlot minuscule au point que l’édifice, pourtant bien grand, dépasse l’imprimé sable pour mordre un chouïa sur la mer. On peut juste glisser un canon et un coffre, même pas la place pour y mettre les figs, soit une de ces constructions sommaires dont le thème regorgeait. Et encore, là, c’est une des plus élaborées par rapport à certaines micro-boîtes contenant un bonhomme, un coffre et trois briques et demi pour bricoler une cachette. Mais bon, ça faisait le taf, l’imagination et la bidouille permettant de tirer beaucoup à partir de pas grand-chose.
Aujourd’hui, tout ce qu’il m’en reste, c’est un radeau en ruines, trois barques et un fond de mini radeau dont je viens de découvrir qu’il n’est même pas du Pirates mais du Castle (Forestmen’s River Fortress 6077, une boîte que je n’ai jamais eue, donc je suppose que le machin a été chouravé à l’époque par mon frère chez un pote à lui), plus quelques babioles (coffres au trésor, un petit étendard impérial aux clips pétés, un requin).
Si vraiment j’ai un seul regret depuis que je me suis remis aux Lego, c’est la vente de l’Eldorado Fortress. Mais bon, c’est la vie et si j’ai l’occasion de la trouver un jour complète et à un prix pas trop délirant, je la rachèterai.
Eldorado Fortress (6276)
Bon ben, j’ai eu l’occasion et je vous renvoie à la review dédiée à cette forteresse iconique.
Armée impériale
J’aimerais bien bidouiller un petit diorama autour de ce bastion impérial de l’Eldorado sur le thème de la piraterie ou, pourquoi pas, celui des guerres napoléoniennes, vu que les uniformes collent pile à la période Révolution-Empire.
Pour le moment, je gratte des pièces ici et là pour la troupe : shakos, torses, tricornes, sabres et mousquets…
Et c’est ainsi que, quelques mois plus tard, je me retrouve à la tête d’une petite armée impériale : un état-major de trois pontes accompagnés de deux aides de camp ; deux pelotons d’infanterie, l’un en uniforme rouge, l’autre bleu, composés chacun de quatre troufions, un sous-off et un officier ; une escouade d’anachroniques conquistadors portant cuirasse et morion ; une pièce d’artillerie accompagnés de ses servants. Soit vingt-quatre bonshommes pour renforcer la maigre garnison de la forteresse du gouverneur qui n’en comptait que six à l’origine.
Collectible Minifigures
En face, les pirates sont pour l’heure en sous-effectif, l’Eldorado Fortress ne comportant qu’un capitaine et son acolyte. En tapant dans les figs à l’unité que je récupère ici et là, je peux doubler l’effectif grâce à des renforts sortis des rangs des Collectible Minifigures : la pirate (col362), ainsi que le malandrin (col301) qui quittera son sous-bois pour devenir un bandit de grands chemins maritimes. Ce sera toujours insuffisant pour affronter les Impériaux, mais c’est toujours ça de pris pour étoffer l’équipage.
Eldorado Fortress Icons (10320)
Rééditée en 2023, c’est finalement la forteresse de l’Eldorado version Icons qui a failli servir de base pour mon diorama. À l’inverse de celui de mon enfance que j’avais quelques scrupules à bidouiller, pas d’attachement affectif particulier à ce remake que je pouvais donc modifier sans vergogne… sauf que sa structure modulaire spécifique rend compliquées les modifications lourdes.
Troupes impériales custom
Des soldats impériaux, des vrais ! Enfin, façon de parler, il s’agit de figurines qui ne sont pas des Lego mais du compatible sans marque made in China. En tout cas, ce sont bien de véritables soldats de l’Empire. Napoléon contre-attaque ! Parce que c’est ce que l’Empire sait faire de mieux !
Deux séries de figs magnifiques, d’excellente qualité et pas chères trouvées sur AliExpress. Cf. review des figs et de l’aventure.
Pack d’accessoires VIP Pirates et trésor (40515)
Davantage axé pirates que troupes impériales, j’ai pu récupérer le polybag VIP 40515 aka “le polybag de la honte”, surnom dû à la foirade totale qu’a occasionné sa sortie.
Pour vous situer le contexte, la réédition du Château des chevaliers du Lion (10305) sortait en pré-commande le 3 août 2022 pour la modique (sic) somme de 400€… et Lego a eu l’idée géniale (sic bis) de proposer son polybag pirate… le lendemain, une fois les commandes passées. J’aime autant vous dire que ça a gueulé chez les fans de la petite brique danoise. Pour donner une idée du foutoir total lié à ce polybag, quand vous appeliez le SAV pour demander qu’il soit ajouté a posteriori à votre commande de la veille, vous obteniez d’abord comme réponse “non, c’est pas possible”, sans doute parce que les commandes sont gravées sur marbre et impossibles à corriger et sans doute aussi parce que Lego n’en a au fond rien à branler de ses clients qui pourtant laissent dans leurs produits des sommes pharaoniques. Deux augmentations des tarifs dans les mois précédents, un calendrier de sortie foireux (il était évident que les acheteurs de la veille, surtout ceux du château vu son prix, allaient réclamer le polybag du lendemain) et Lego trouve quand même le moyen de mégoter pour une poignée de dollars de briquettes.
Cela dit, quand vous rappeliez une seconde fois et tombiez sur une autre personne du SAV, on pouvait tout aussi bien vous dire “oui, oui, pas de souci”, parce qu’ils avaient conscience d’avoir merdé le coup bien comme il faut.
Et globalement, on vous disait surtout “alors on peut pas en temps normal, mais pour vous on va faire une exception”. Je me suis livré à la tournée des sites et forums d’AFOL où chacun racontait sa mésaventure du polybag : j’ai compté plus d’exceptions qu’il n’y en a dans la langue française. Brosser (trop tard) les clients dans le sens du poil a eu, en termes d’image, l’effet inverse du but recherché : les “exceptions” se sont moins senties valorisées que prises pour des jambons. Avouer avoir chié dans la colle sur le timing aurait eu meilleur effet.
‘Fin bon, sacré Trafalgar pour un petit lot de pièces fort sympathique mais sans qu’il y ait non plus de quoi se rouler par terre.
La chasse au trésor des pirates (10679)
Petite boîte de la gamme Juniors (aujourd’hui rebaptisée 4+) sortie en 2015, que j’ai eu l’occasion de dégotter quelques années plus tard pour une bouchée de pain sur une brocante. Un bout d’îlot très symbolique, un pan de mur dont on ne sait pas trop ce qu’il fout là, rien de bien transcendant niveau décor et construction, même si la grosse brique tampographiée avec les fenêtres pourra toujours être recyclée dans une construction impériale. S’ajoutent un requin, un squelette et un capitaine pirate dans sa barque pour peupler le tout. Le pirate a le mérite d’arborer une tenue différente et plus décontractée que celle du Red Beard classique et j’aime bien le Jolly Roger au dessin irrégulier qui change des autres drapeaux tout propres tout nets de la gamme pirate, en plus de coller au niveau de dessin du public cible de la boîte.
Le fort des soldats (70412)
Petit set sympathique trouvé sur une brocante, c’est finalement lui servira de point de départ à mon diorama. Cf. review du set.
Le navire amiral impérial (10210)
Fleuron de la flotte impériale, ce clone chinois ne démérite en rien et vaut l’original pour vingt fois moins cher. Cf. review du bestiau.