Petite boîte de 200 pièces et 5 personnages sorties en 2015, le fort des soldats voit sa cote grimper d’année en année pour atteindre des prix délirants (c’est arrivé dans une fourchette de 100 à 200€ en 2023). Ce set m’a coûté 12 balles sur une brocante, complet et en parfait état.
Rien dans l’inventaire ne justifie une cote pareil. Les pièces nécessaires à la construction sont toutes faciles à trouver. Si la gamme Pirates a cessé d’être suivie par Lego depuis un bail, il en sort une boîte de temps en temps qui permet de gratter des flibustiers et des soldats impériaux. Le marché secondaire regorge de figurines de la grande époque (années 90) à tous les prix, y compris abordables. Les seuls éléments rares de la boîte sont le drapeau impérial grand format qui ne court pas les rues, encore moins avec les clips neufs, et la minifig de la fille du gouverneur, unique à ce set avec sa jaquette bleue (il en existe une autre version en robe à bord du navire amiral impérial 10210). Deux raretés, ça fait peu pour étayer un tarif aussi démentiel.
D’autant que le contenu du set est certes fort sympathique mais pas non plus à se rouler par terre. Un mini bastion, très symbolique au final, une barque, un canon, quelques personnages…
Pour des gamins, la boîte assurera le taf. Grâce à la dotation en figs, il y a de quoi ménager une opposition qui se tienne et divers scénarios de capture et évasion des pirates, vol du coffre au trésor, kidnapping de la princesse ou de son paternel en échange d’une rançon, canonnades et fusillades endiablées… Ce set est une mine de jeu. Il se marie très bien avec le reste de la gamme, anciennes boîtes de mon enfance ou d’autres plus récentes.
Le fortin en est toujours à l’époque magique de Lego, celle où on accède aux niveaux supérieurs grâce à la lévitation faute d’escaliers ou d’échelles. L’époque aussi du tenon apparent, qui a petit à petit laissé sa place au lissage à coups de tiles qui permettent aujourd’hui un rendu plus joli (et aussi de gonfler sans se fatiguer le nombre de briques et par contrecoup les tarifs des boîtes).
La photo en tête d’article n’est pas très contractuelle, j’ai procédé à pas mal de modifs d’agencement et de coloris.
Le socle du canon a été étoffé sur les côtés pour lui donner un aspect plus solide. Vu le recul d’une pièce de 36 livres, faut au moins ça pour que la structure ne vole pas en éclats au premier tir.
En ce qui concerne la prison, je ne m’explique pas pourquoi elle n’a que trois murs et pas de fond. Elle ne va pas retenir grand-monde derrière ses barreaux… Qu’on ne vienne pas me dire que c’est pour pouvoir y accéder et y loger des figurines, il y a déjà une porte et un pan de mur éjectable qui remplissent cet office. J’ai donc ajouté une paroi supplémentaire, amovible, qui permettra de briser le quatrième mur au sens littéral. Les éléments noirs de la cellule n’étaient guère convaincants, je les ai remplacées par leurs équivalents dans d’autres couleurs (gris pour les barreaux, blancs pour la base du mur, sable foncé pour les cadres de portes).
Premier étage de la tour, même topo, la balustrade frontale, noire, est devenue marron pour correspondre au ton bois de son matériau et raccorder avec le plancher ainsi que la tile posée dessus. J’ai ajouté une autre balustrade à l’arrière, histoire que la pièce soit un peu moins ouverte aux invasions. Le cadre gauche a sauté pour être remplacé par un vrai mur avec une fenêtre.
Au même niveau, l’environnement du treuil a subi son lot de retouches : éjection de la balustrade noire et moche pour mettre à la place un pan de mur, étoffement de la section arrière de la muraille qui n’était pas terminée, lissage des créneaux et merlons.
Le dernier niveau de la tour ne ressemblait à rien avec des bouts de briques perchés au-dessus du vide et appuyés sur rien. Désormais, le sommet de l’édifice est pourvu d’un crénelage qui tient un peu plus la route. J’ai viré le lance-bidule tout droit sorti de Star Wars pour mettre un mousquet davantage dans le ton. Il fait écho à celui qu’on trouve devant les appartements du gouverneur de l’Eldorado Fortress (6276).
Le résultat final reste assez loin de ce qu’on est en droit d’attendre d’un fort – qui se résume en vérité à une tour de guet – mais fournit une bonne base pour étoffer la construction en lui adjoignant d’autres bâtiments, avant de ceindre le tout d’une muraille bardée de canons et gardée par une copieuse armée de sentinelles impériales.