Mon fonds de commerce, les chroniques de livres. Prévoyez du temps de lecture, j’aime les longs formats qui permettent d’entrer dans le détail d’une œuvre et en explorer toutes les facettes (intrigue, narration, style, personnages, univers, intentions de l’auteur…).
Un Corse à Lille Leoni, tome 1 Elena Piacentini Au-delà du raisonnable
Souviens-toi, l’an dernier, j’avais chroniqué le tome 4 des enquêtes de Pierre-Arsène Leoni, l’excellent Carrières noires. Aujourd’hui, on revient au premier volume.
Je n’avais pas donné de nouvelles depuis un moment, en voici en voilà avec un recueil de vingt textes sous la plume de Jacques Saussey, ses “premières histoires noires” écrites entre 1988 et 2007.
Il est de notoriété publique que Jomain et Gillio font des choses ensemble. À quatre mains en plus ! C’est dégoûtant ! Presque autant que croiser les effluves. Après Les anges ont la mort aux trousses que tu trouveras au rayon des fournitures scolaires, les deux arsouilles remettent le couvert avec Thérapie du crime. Moi, tu me connais, le lecteur de l’extrême, l’infatigable aventurier de la chronique, le courage (et la modestie) incarné. J’ai allongé mon corps d’athlète sur le canapé rouge en me disant qu’au fond je n’étais pas si mauvais en dessin.
Thérapie du crime Sophie Jomain & Maxime Gillio Pygmalion
La soirée avait démarré sous les meilleurs auspices, au lit. Tranquille, peinard, tout nu, j’allais attaquer ma première lecture en prévision d’Envie de Livres. J’attrapai le bouquin, l’ouvris. Il tombit… un signe du destin… je le ramassus et le lisa. J’ai tenu quatre pages avant de succomber sous les adverbes, les participes présents et les enfilades de conjonctives ! Q U A T R E pages… mon record ! Enfin là, je fais le malin, mais sur le moment je rigolais moins. Convulsions, hémorragies oculaires, météorisme apocalyptique, du vomi partout… Mon épouse a dû appeler les pompiers et un exorciste. Je te raconte pas le bazar pour déployer la grande échelle dans la chambre et me déloger du lustre. Ouais, ça ne paraît pas, mais c’est vachement haut de plafond chez nous. Bref, on n’est pas là pour un état des lieux. D’après ma femme – donc ça vaut ce que ça vaut – j’aurais mis tout ce petit monde dehors à coups de pompe dans l’oignon. Avec en prime une pensée pour la génitrice du baltringue aux livres saints. “Ta maman pratique des caresses bucco-génitales dans les profondeurs infernales.” Je n’y crois qu’à moitié, jamais je ne l’aurais formulé en ces termes. En plus, pas du tout mon genre de manquer de respect à un connard de prêtre. Le calme revenu, j’ai changé mon fusil d’épaule, sans passer pour autant l’arme à gauche (alors que je suis droitier, notez bien). Quitte à bouquiner pour EdL, pourquoi ne pas commencer par le taulier ? Avec lui, au moins, on sait où on va, aucun risque de se retrouver embarqué au festival du bronze. À tout seigneur…
Le cul, c’est un art. Et une loterie : on ne gagne pas à tous les coups qu’on tire. Florilège de titres moyens du label Media 1000 (La Musardine), qui traînent dans ma bibliothèque, de ces récits pornographiques écrits au kilomètre par des gens qui devraient apprendre à tailler leur plume…
“Spécialiste de la littérature vampirique”, dixit la quatrième à propos de Caussarieu. Le fait est que sa biblio regorge de vampires. Chéloïdes, le seul bouquin d’elle que j’ai lu, est aussi le seul à n’en comporter aucun. Qu’est-ce que tu veux ?… C’est un talent, mon pouvoir de super-zéro : toujours en dehors des clous. En même temps, c’est logique, je suis une bille en bricolage.