Mon fonds de commerce, les chroniques de livres. Prévoyez du temps de lecture, j’aime les longs formats qui permettent d’entrer dans le détail d’une œuvre et en explorer toutes les facettes (intrigue, narration, style, personnages, univers, intentions de l’auteur…).
Je t’arrête tout de suite, il n’est pas question de Christophe “Greystoke, Highlander, hin hin hin” Lambert mais de Christophe “pas l’acteur, l’autre” Lambert. Du prolifique Lambert, j’ai lu La Brèche, Le Commando des Immortels et Zoulou Kingdom ; Aucun homme n’est une île traîne dans ma pile à lire. Les quatre ont un point commun : l’uchronie.
Le gars aura occupé pas mal de temps de lecture depuis le collège et occupe toujours une place conséquente dans ma bibliothèque. Chroniquer par le menu chacun de ces titres est un travail de longue haleine dont je suis loin de voir le bout, ne serait-ce que parce qu’il y a beaucoup de relectures préalables à assurer. Les chroniques de mémoire d’ouvrages lus il y a plus de trente ans pour certains, ça serait un peu trop ambitieux et surtout très flou. En attendant, tour d’horizon rapide de ce que j’ai lu de la biblio du bonhomme, histoire de débroussailler le terrain…
Par certains côtés, Le clan rappelle ces vieilles séries des années 80 pleines de gens pétés de tunes qui occupaient leur oisiveté à se friter avec d’autres richards du même acabit. Dallas et Dynasty ont marqué leur époque de leurs interminables sagas fleuves. En France, la réplique ne traîne pas pour commencer à produire de la copie de ces fresques familiales, avec moins d’ambition, moins de budget, moins d’épisodes. Ainsi Châteauvallon vient pourrir les écrans télé en 1985 et trois ans plus tard, Le vent des moissons inaugurait le concept de la “saga de l’été”, ces mini-séries au canevas identique de rivalités claniques sur fond de château, vignoble, domaine agricole ou autre propriété au parfum tant de terroir que de droite, avec tout l’arsenal des grosses ficelles narratives et du bling-bling (passion amoureuse, grosses bagnoles de droite, secrets de famille, héritage à six chiffres), le tout rehaussé d’un titre pondu par Météo France (Le vent des moissons, Tramontane, Orages d’été, Les grandes marées, Dans un grand vent de fleurs, Un été de canicule). La BD n’est pas en reste, puisqu’au milieu des années 80, celui qui avait œuvré pour Pilote en tant que Jean Pailler, connu aussi comme Jo Cordès et Jean Pignar dans l’érotisme, se lance dans Le clan (sous le nom d’Alan Davis, parce qu’il aime de toute évidence collectionner les noms de plume). Les quatre tomes qui forment cette fresque du Clan, c’est Dallas avec du cul. Beaucoup de cul.
Caméra Café Georges Van Linthout, Didgé & Stibane Jungle
Six tomes parus ( T’en veux t’en veux ?, Ça va bien faire chier la direction, Ça va déchirer ce soir, Et qui plus outre, C’est nous qui offre et Tout baigne) plus un best-of (Plus best que ça…). J’ai arrêté le tir au bout du troisième. On sent trop le produit dérivé qui voulait surfer sur le succès de la série TV et prolonger les rentrées d’argent. Le calendrier est explicite : une série s’arrête, une BD s’éveille.