Warhammer 40,000, ou Warhammer 40 000 numéroté à la française, ou Warhammer 40K en version courte, ou WH40K, voire 40K pour les plus fainéants, on finit par se demander ce qu’il va rester du nom dans quelques années.
Perso, je m’en moque – comme de l’an quarante, ajouterais-je si j’étais du genre à faire des jeux de mots pourris. Je viens d’être promu à la tête de ma propre escouade de Space Marines !
Or donc, sur la photo ci-dessus, chacun aura reconnu des Space Marines appartenant au chapitre des Blood Angels. De gauche à droite, on a trois marines lambda d’une escouade tactique, un Devastator à arme lourde identifiable à son casque bleu, un sergent sans casque – une grande manie de la licence, parce que pourquoi on se protègerait la tête sur un champ de bataille ? – armée d’une épée tronçonneuse, un marine issu d’une escouade d’assaut reconnaissable à son casque jaune, et enfin un marine en armure Terminator équipé de griffes éclair.
Avouez que si on les compare à leurs modèles, la ressemblance est frappante !
On s’y tromperait !
Ou pas.
C’est un peu le drame de vouloir reproduire en Lego cet univers avec son esthétique spécifique : on n’a pas toutes les pièces à disposition, à commencer par les casques (Space Marines et Eldars en tête).
Dommage, parce que c’est un monde que j’aime beaucoup, comme j’aimais déjà Warhammer tout court pour le versant médiéval-fantastique. En fantasy, Warhammer propose tant pour le jeu de rôle que le wargame avec figurines un cadre avec une patte bien à lui, qui marie à merveille le classique (Nains, Elfes, Orcs), l’historique (l’Imperium est inspiré du Saint Empire romain germanique des XVe-XVIe siècles, plein de chevaliers, arquebusiers, lansquenets et bombardes ; la Bretonie descend de la Bretagne arthurienne, les Rois des Tombes de l’Égypte pharaonique version morts-vivants, les Slanns de l’empire aztèque, Kislev des principautés slaves, etc.) et les apports maison (Chaos, Skavens).
Transposé dans le futur au 41e millénaire, Warhammer devient Warhammer 40,000. Games Workshop a eu le bon goût de ne pas se contenter de filer des pistolets laser et des vaisseaux spatiaux à tout le monde. L’univers a été réinventé. Enfin, pas tout… On retrouve les Orcs et les Elfes, et dans une moindre mesure les Nains, en tant qu’Orks, Eldars et Squats. Une faction de “morts-vivants”, les Necrons, est très pompée dans son design sur le T-800 du film Terminator. Parmi les nouveaux peuples extraterrestres, les Tyrannides sortent du lot, très copiés aussi à leurs débuts sur le voisin, en l’occurrence le film Alien, qui a vu son xénomorphe recyclé en genestealer dans le jeu de plateau Space Hulk. Plus anecdotiques, les Taus ont de faux airs de Protoss de Starcraft. Space Crusade, autre jeu de plateau qui fut un succès au début des années 90, contenait quant à lui des mini-méchas, les dreadnoughts, aux airs d’Ed-209 dans Robocop.
Mais WH40K n’était pas que du recyclage de Warhammer et du copier-coller de ce qui marchait ailleurs. Même si limité pendant longtemps au wargame et à une paire de jeux de plateau – le jeu de rôle WH40K a été une des grandes arlésiennes des années 90 – avant de se développer surtout dans les jeux vidéo et les romans pour enfin devenir un JdR en 2008 (soit vingt ans d’attente pour in fine adapter le système de jeu de Warhammer fantasy…), le titre a développé son background.
De la dark SF bien dystopique où il n’y a pas de gentils. Les Orks sont des pillards de l’espace, les Eldars magouillent des machinations en veux-tu en voilà, les Tyrannides bouffent toute forme de vie sur leur passage, le Chaos cherche à annihiler l’univers entier. Face à ces périls, l’Imperium est là pour sauver l’humanité… au sein du modèle ultime de la dictature, l’Empereur-dieu dirigeant une théocratie totalitaire, obscurantiste, xénophobe et raciste avec l’aide de ses Space Marines fanatiques adeptes de la sélection génétique.
Ça pose l’ambiance…
C’est ce qui rend cet univers intéressant. Pas de manichéisme, on ne peut même pas parler de nuances de gris comme dans le western spaghetti où les protagonistes louvoient au gré de leur amoralité entre le noir et le blanc. Dans WH40K, tout n’est que ténèbres. “Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir”, chantait en son temps Johnny Halliday.
Mon parcours Warhammer aura démarré à la fin des années 80 avec Warhammer Fantasy Battle pour le wargame avec figurines et un peu de JdR dans le contexte méd-fan. Dans l’univers futuriste, j’avais adoré Space Crusade étant ado. J’ai pratiqué un peu Warhammer 40,000 (la 2e édition de 1993), mais pas autant que j’aurais voulu, faute de partenaire et de budgets pour les figurines autres que celles de la boîte de base. Côté jeux vidéo, Final Liberation: Warhammer Epic 40,000 m’avait bien plu à la fin des années 90 et je replonge encore aujourd’hui assez souvent dans Dawn of War II et ses extensions (Chaos Rising et Retribution), rien que pour la BO qui envoie la sauce. J’ai vu le film Ultramarines il y a quelques années et c’est tout ce dont je me souviens : l’avoir vu. Pour le reste, il ne m’a pas marqué plus que ça.
Depuis ma reprise des Lego, j’ai bien sûr des tas d’idées qui me travaillent sur le sujet (mais pas les pièces pour le moment).
Alors en Lego, c’est bien compliqué de rendre tout ce petit monde. En tous cas, la piétaille des combattants. On manque de figurines et d’accessoires appropriés. Les casques et bolters des Space Marines sont sans équivalents en pièces Lego, les casques Eldars aussi. Les armures, pas évident de trouver la bonne teinte, les chapitres des Space Marines étant très portés sur les couleurs vives et pas trop sur les tons classiques (gris, métal, noir). Pour les épées tronçonneuses, il existe bien une lame appropriée qu’on peut monter sur un manche de sabre-laser. Sans surprise, la gamme Star Wars est encore celle qui offre le plus de possibilités avec pas mal de minifigs et matériels qui peuvent permettre de monter des unités de la Garde Impériale. Les Orcs du Seigneur des Anneaux et de Castle Fantasy Era peuvent servir de base pour une reconversion SF.
Pour les engins divers et variés, pas de problème pour les reconstituer et je m’y attellerai un de ces quatre (entre autres Land Raider et dreadnought impériaux, ainsi qu’un mécha Eldar). C’est vraiment au niveau des figs que le challenge n’est pas une mince affaire à relever. En tout cas à cette date. À voir ce qui sortira plus tard en Lego Star Wars recyclable, en personnages custom, pièces et accessoires de contrefaçon made in China, voire, si on se prend à rêver, en gamme officielle et légale sous licence dans une marque compatible. Sûr qu’on ne verra jamais Lego se lancer là-dedans (trop sombre, trop guerrier, même si Star Wars, bon, dans le genre pacifique, on a vu mieux que cette gamme au nom qui parle de lui-même et aux boîtes pleines de flingues et d’engins de guerre), mais d’autres pourquoi pas ? Certaines grosses marques concurrentes n’hésitent pas à acheter des licences aussi, comme Cobi ou Mega Bloks, donc sait-on jamais…
Figurines impériales
Quelques mois plus tard…
Le rêve est devenu réalité, on trouve des figs WH40K sur AliExpress.
Je me retrouve ajourd’hui avec une escouade de Space Marines où j’ai panaché Ultramarines, Blood Angels, Imperial Fists, Dark Angels, Black Templars, Blood Ravens, Space Wolves, Iron Hands et Raven Guards.
Côté garde impériale, j’ai acquis huit figurines du Death Korps de Krieg (les sept de la photo ci-dessus plus une psyker).
Pour le détail de mes figs Adeptus Astartes et Astra Militarum, voir l’article qui passe tout ce petit monde en revue.
Wraithknight eldar
Conversion d’Arishem du set 76155 en Wraithknight eldar. (Cf. articlé dédié à ce bidouillage.)
Warhaddock 40,000
L’improbable croisement entre le véhicule lunaire de Tintin et un char d’assaut Leman Russ… (Cf. article consacré à cette machine de l’extrême.)