On s’embarque pour un voyage à travers les deux univers de Warhammer, celui de la version fantasy et celui, futuriste, de la version 40K.
Accrochez vos ceintures et en route pour la gloire !
Warhammer 40,000
Codex Imperialis
Rick Priestley & Andy Chambers
Games Workshop
Cas particulier que ce Codex Imperialis, qui n’est pas une publication indépendante mais un des livrets de la V2 de Warhammer 40,000 sortie en 1993. Il passe en revue les factions et armées de l’époque. Trente ans et huit versions plus tard, tout ce qui touche aux mécaniques de jeu est obsolète comme pas permis, je ne vais donc pas m’attarder dessus. Reste une bonne entrée en matière pour l’univers de 40K et ses protagonistes principaux. Même si là aussi, le lore a pas mal évolué, les grandes lignes restent valables.
On commence avec un portrait de l’Imperium et de son organisation, le gros morceau des Space Marines et de la Garde impériale, qui étaient les deux grosses armées humaines, les sous-factions qui étaient moins des armées complètes que des auxiliaires (Chevaliers Gris, Adeptus Arbites, Adepta Sororitas, Adeptus Mechanicus, Officio Assassinorum). Viennent ensuite les xénos (Orks, Eldars, Squats – ces derniers rebaptisés par la suite Ligue de Votann – et enfin Tyranides, relégués à la toute fin de l’ouvrage sans qu’on sache trop pourquoi), suivis du Chaos autour des quatre dieux majeurs (Khorne, Nurgle, Slaanesh et Tzeentch).
La part de règles spéciales d’unités est réduite à la portion congrue et on a surtout un bouquin très narratif sur la présentation des factions majeures et de leurs troupes, ce qui le rend toujours sympa à parcourir des décennies plus tard. Si les illustrations intérieures sont nombreuses et de qualité, on regrettera tout de même le peu de photos de figurines, limitées aux volets intérieurs de la couverture et à la quatrième. Pour présenter les unités d’un jeu de figurines, dommage d’en montrer si peu.
Codex Eldars (V2)
Rick Priestley
Games Workshop
Si la V1 n’a pas manqué de suppléments de règles, les Codex ont été la grande nouveauté de la V2 pour devenir avec le temps les seules extensions du jeu. Un livre, une armée, tel est le principe. Frustrant pour tout le monde, tel est le résultat aujourd’hui. Parce que soit t’as ton Codex qui sort vite, tu peux jouer ton armée à fond tout le long de l’édition, mais ton bouquin finit truffé de dizaines de post-it au gré des correctifs, patches, mises jour et autres dataslates ; soit ton Codex sort tard et t’en profites pas longtemps vu la courte durée de vie de chaque version (pour des changements in fine pas révolutionnaires sur l’air de tout change, rien ne change).
Rien ne ressemble plus à un Codex qu’un autre Codex. Peu importe l’armée présentée, peu importe l’édition, les grandes lignes sont les mêmes depuis trente ans. Et les prix toujours trop élevés (130 francs en 1994, ça piquait le cul ; près de 50€ aujourd’hui pour ce qui n’est jamais qu’un Index++, c’est trop cher de 15-20 balles).
On démarre sur la présentation de la faction, ici les Eldars, qui sont l’équivalent des Elfes dans Warhammer 40,000. Histoire, civilisation, mode de vie, place dans l’univers de 40K, soit un portrait d’une vingtaine de pages bienvenues à l’époque, vu qu’on n’avait pas Internet. De nos jours, tout ça, tu peux le trouver gratos sur n’importe quel Wiki dédié à WH40K. Viennent ensuite 70 pages dédiées à la présentation des unités et personnages, de leurs armes, de leurs règles spéciales, de leurs caractéristiques en jeu. La partie technique est bien sûr périmée depuis belle lurette à l’heure actuelle (c’est un peu le principe de la frénésie de versions à outrance qui t’oblige tôt ou tard à racheter un Codex que t’avais déjà). Reste le texte descriptif et narratif qui vaut toujours le coup pour saisir la philosophie de la faction, ses méthodes de combat, tout ce qui relève de l’ambiance et du lore de l’univers (mais ça aussi, on le trouve gratos sur les Wiki). À noter en milieu d’ouvrage, un très joli encart d’une dizaine de pages de photos de figurines, utile à l’époque pour les schémas de couleur (là encore, beaucoup moins aujourd’hui, vu l’abondance de photos sur le web).
Ce Codex antique a les mêmes qualités et défauts que les tout derniers parus pour la toute dernière version du jeu en attendant la prochaine. Il a le mérite de condenser l’ensemble des infos d’une faction en un seul volume, avec du background et les règles spécifiques de l’armée et de ses unités. C’est son seul point positif. Sinon, c’est trop cher pour ce que c’est, d’autant plus cher que l’achat est indispensable pour jouer l’armée concernée et que le contenu n’apporte pas grand-chose qu’on n’ait déjà par ailleurs : le background, on peut le trouver ailleurs pour rien, le gros des unités est déjà dans l’Index, ça laisse trois règles et demi inédites et hors de prix.
Codex Adepta Sororitas (V6, V8 et V9)
Games Workshop
Quiconque a deux, trois notions d’histoire sur les ordres militaires (Templiers, Teutoniques et compagnie) ne sera pas dépaysé à la lecture du Codex Adepta Sororitas. Bras armé de la foi en l’Empereur, l’Adepta Sororitas regroupe plusieurs ordres de fanatiques religieuses dont la seule vocation est de cramer l’hérésie au lance-flammes.
Les Sœurs de Bataille représentent la seule armée féminine de Warhammer 40,000, univers où les femmes brillent par leur absence (de rares persos dans telle ou telle faction, quelques unités chez les Eldars et Drukhari, les Sœurs du Silence chez les Custodes). Là où on aurait attendu comme faction la plus atypique du jeu un peuple extraterrestre hors du commun ou une armée disposant d’une technologie incroyable, ce sont in fine des humaines avec des flingues qui tiennent le rôle.
Ayant un penchant pour l’atypisme, les sœurs de la tatanne étaient destinées à devenir mon armée préférée.
D’une édition l’autre, leur Codex fait son taf de Codex. On démarre avec une quarantaine de pages de lore : présentation de l’Adepta Sororitas, son histoire, son credo, sa place et son rôle dans l’organigramme impérial, la description des principaux ordres militaires, un mot sur les ordres mineurs et les ordres non-combattants. Vient ensuite la description des unités, personnages et véhicules sur une vingtaine de pages, liste qui sera ensuite reprise sur vingt autres pages de fiches techniques avec les caractéristiques et règles propres à chaque entrée. Le Codex se conclut sur une dizaine de pages de règles spécifiques à l’Adepta Sororitas en tant qu’armée (détachements, coûts en points des unités, stratagèmes, dés de miracle…).
L’ensemble est illustré en abondance et les figurines ne sont pas en reste avec pas mal de photos des modèles pour accompagner les fiches techniques, ainsi qu’un encart central d’une douzaine de pages qui leur est dédié. On a donc tous les schémas de couleur nécessaires à la peinture, tant pour les unités que les différents ordres, avec quand même une grosse lacune : ça aurait été bien de lister les couleurs employées qu’on ne devine pas comme ça, d’un simpe coup d’œil (à plus forte raison dans le cas de Citadel avec sa nomenclature à coucher dehors).
Indispensable si on joue Sœurs de Bataille, inutile sinon sauf à être fan du lore de la faction (via les romans de la Black Library, le comics Sœurs de bataille de Marvel, le jeu vidéo Warhammer 40,000: Battlesector). Cher pour ce que c’est dans tous les cas (le lore se trouve gratos sur n’importe quel Wiki dédié à 40K, on trouve des photos de figurines pour les schémas de couleurs plein les Internet et les caractéristiques techniques ne sont qu’une version améliorée de l’Index).
Codex Adepta Sororitas (V10)
Codex Adeptus Mechanicus (V10)
Codex Aeldari (V10)
Codex Agents de l’Imperium (V10)
Codex Astra Militarum (V10)
Codex Blood Angels (V10)
Codex Cultes Genestealers (V10)
Codex Emperor’s Children (V10)
Codex Tyranides (V10)
Pour les Codex de la V10 que j’ai pu m’enfiler, vous reprenez ce que je viens de dire pour l’Adepta Sororitas en changeant juste le nom de la faction. On retrouve le même type de contenu : du lore, des illustrations, les datasheets des unités, les règles propres à l’armée. Chaque bouquin fait le taf qu’il est censé faire par rapport au contenu proposé. Au niveau des mécanismes de jeu, là, c’est plus aléatoire pour ce qui est de la qualité d’écriture… Mais je vais pas m’aventurer dans le détail, qui n’est pas le sujet ici. En plus, ça n’arrête pas de changer au gré des corrections apportées par GW en cours de version.
Un an et demi après la sortie de la V10, les plus anciens Codex sont déjà pas mal obsolètes avec beaucoup de changements. On en attend encore certains de factions majeures (côté Chaos notamment) quand le folkorique Codex Agents de l’Imperium est disponible alors qu’il tient plutôt du poisson d’avril que de la liste d’armée. Dans l’ensemble, rien de fifou au niveau de l’écriture avec une foirade dans les grandes largeurs au niveau des détachements, dont la moitié sont injouables, ce qui fait quand même beaucoup à l’échelle du jeu. Par exemple en Adepta Sororitas, sur quatre détachements de Codex, on joue surtout les deux mêmes Pas mal de problèmes d’équilibrage interne au sein de chaque faction font que certaines figurines ne sont jamais joués, idem avec certains modèles dont la règle du jeu de base est foireuse et pas corrigée dans les Codex (les aérodynes…).
Bilan des courses : pour tout ce qui touche au lore, les bouquins sont bien fichus ; en ce qui concerne le jeu, le constat est plus mitigé : Codex Adepta Sororitas, très bien à sa parution, déglingué par la suite ; Codex Emperor’s Children, excellent ; Codex Aeldari, pété ; Mechanicus, Astra, Blood Angels, Genestealers et Tyranides, mouais ; le Codex Agents de l’Imperium est une plaisanterie qui n’amuse personne.
The Art of Warhammer 40,000
Black Library
Ce bel artbook de plus de 200 pages regroupe les travaux d’une quarantaine d’artistes qui ont dessiné du WH40K entre la naissance de l’univers en 1987 et la publication de l’ouvrage en 2006.
Sans surprise, les aliens doivent se contenter de 85 pages quand l’Imperium a droit à 130, dont la moitié pour les seuls Space Marines (protagonistes très iconiques de l’univers, certes, mais perso j’ai jamais fantasmé sur les gugusses qui passent les trois quarts de leur temps à tout cramer et le quart restant à se vanter de leur pureté génétique).
Autre regret, le peu de place laissé à la parole des illustrateurs. Sur leur vision de l’univers grimdark et leur façon de le rendre, faudra se contenter d’une phrase par-ci par-là et d’une très brève introduction par John Blanche.
Cela étant, le bouquin, sans être un incontournable, vaut le détour, davantage que les versions ultérieures, où les illustrations sont beaucoup plus lisses et moins stylées avec le passage au graphisme en numérique. On retrouve ici les dessins des débuts, ceux qui ont marqué et conquis la première génération de joueurs. Good old times…
Index Astartes: Apocrypha
Black Library
En 2016, à l’occasion des 30 ans de la licence Warhammer 40K, sort l’Index Astartes: Apocrypha, une compilation d’articles tirés du magazine White Dwarf. Tout est très ancré dans la fin des années 80 et les années 90, en témoignent les casques à pif pointu qui étaient monnaie courante quand je jouais au siècle dernier mais n’existent plus dans la version actuelle de 40K (les nostalgiques peuvent les retrouver dans The Horus Heresy, la version 30K). Si beaucoup de choses ont évolué dans le jeu (au revoir, les escouades tactiques) et dans le lore, ce bouquin dédié aux Space Marines mérite quand même toujours le coup d’œil, tant pour la nostalgie de ceux qui ont connu les premières versions du jeu que pour les éléments de background dont une part non négligeable reste d’actualité. Historique des SM, épisode de l’Hérésie d’Horus, insignes, Terminators, évolution des modèles d’armures, Raven Wing, engins de guerre (dreadnought, Land Raider, Predator et Rhino), médics, schémas de couleurs… On trouve de tout avec des mini exposés qui partent dans tous les sens, soit plutôt un ouvrage à picorer qu’à lire d’une traite faute de fil directeur et d’organisation dans le propos.
On regrettera que les articles aient été recyclés à l’identique avec des caractéristiques et stats en jeu dépassées depuis des lustres à la parution de cet Index et condamnées à être encore plus obsolètes dès l’année suivante avec la sortie d’une nouvelle édition du jeu.
Beaucoup d’illustrations, ce qui est bien, mais on aurait aimé davantage de photos de figurines, vu que le contenu bouquin est plus orienté sur le jeu de figurines que sur une présentation de l’univers en général indépendamment du support (romans, jeux vidéo…).
Xenology
Simon Spurrier
Black Library
Sous-titré Notes and dissections from the alien bestiary of Biegel, and studies of its vile specimens, by those present at its destruction, ce bouquin se propose de décortiquer – littéralement – les peuples non-humains de l’univers de Warhammer 40,000.
On va ici lire le compte-rendu d’un inquisiteur de l’Ordo Xenos, une branche de l’Inquisition chargée d’étudier les aliens, pas pour mettre en place un programme Erasmus ou des échanges commerciaux mais pour les pulvériser, puisque c’est tout ce que sait faire l’Imperium, l’incarnation parfaite (si l’on peut dire) de l’État fasciste, obscurantiste et raciste dirigé par une bureaucratie de fanatiques bellicistes.
Au menu, du Tau, de l’Eldar, du Tyranide, de l’Ork, quelques artefacts extraterrestres, des espèces mineures qui le resteront faute de devenir des factions jouables dans le jeu de figs, et pour finir un aperçu général de ce que bricole au quotidien l’Ordo Xenos.
Intéressant pour les infos qu’il contient, même si beaucoup relèvent de l’anecdotique, et pourvu de belles et nombreuses illustrations, l’ouvrage ne dépasse pourtant pas le stade de la curiosité. Avoir choisi le prisme d’un énième regard humain – bien raciste en plus parce que celui de l’Imperium – sur les aliens plutôt qu’une présentation plus neutre, ça se défend comme choix de narration mais il manque un contrepoint des xénos vus par eux-mêmes. Donc sympa à lire une fois, frustrant dans les mêmes proportions, pas sûr qu’on y revienne ensuite.
Warhammer Battle
Uniforms and Heraldry of the Empire
Neil Hogson & Jeremy Vetock
Games Workshop
Avec son tour d’horizon complet des uniformes, blasons et bannières de l’Empire, ce bouquin de niche intéressera en priorité les fans hardcore de l’univers de Warhammer et surtout les peintres de figurines. On se situe dans le même esprit que la série culte L’uniforme et les armes de… écrite et illustrée par Liliane & Fred Funcken.
L’ouvrage passe en revue les couleurs des différentes entités de l’Empire (comtes électeurs, cités et tout en haut de l’organigramme l’empereur Karl Franz). Tous les types de troupes sont présentés (archers, arquebusiers, arbalétriers, piquiers, Reiksguard, artilleurs, etc.), ainsi que quelques régiments de renom. Le versant fantasy et imaginaire n’est pas oublié avec les collèges de magie et le tank à vapeur à la Léonard de Vinci.
Bien fichu mais frustrant, on regrette que les auteurs n’aient pas davantage développé le texte comme c’est le cas dans les livres d’armée. Faudra donc acheter celui de l’Empire pour en savoir plus sur les grades, l’organisation, les effectifs… Dommage que les deux n’aient pas été combinés en un seul volume complet. On sent un peu trop que l’idée est de distiller les infos pour forcer la main à l’achat de plusieurs bouquins.
Uniforms and Heraldry of the High Elves
Neil Hogson & Mat Ward
Games Workshop
Même chose que le précédent avec cette fois la tournée des royaumes elfes d’Ulthuan. Un peu moins emballant vu que les différentes armées elfes partent toutes d’un schéma commun à base de longue armure d’écailles et de casque allongé, l’une et l’autre argentés. Les différences de couleurs propres à chaque royaume jouent le plus souvent sur des détails, ce qui fait que chaque illustration a un air de ressemblance avec toutes les autres. Comme pour l’Empire, on regrettera que l’héraldique elfique n’ait pas été intégrée directement dans le livre d’armée des oreilles pointues.