On savait qu’Actarus avait une sœur, Venusia ; ce qu’on sait moins, c’est que Goldorak en a quant à lui rien moins que trois. La preuve en photo :
Or donc, il est question aujourd’hui de trois mechas en briques compatibles trouvés sur AliExpress. La bunny girl, au centre, je l’avais vue passer sur je ne sais plus quel forum de MOC ; ses deux collègues – d’un même MOCeur qui en a produit plusieurs déclinaisons – traînent parmi le portfolio des utilisateurs de Bricklink. On a donc ici affaire à du MOC piraté et revendu en briques génériques sous le label Blocks Brick.
Les engins ont le mérite de ne pas coûter bien cher (dans les 15-20€ pièce), parce que pas de licence, pas de boîte en carton, pas de livret d’instruction. Des briques dans un sachet, un carton avec un code pour aller télécharger la notice en pdf, et hop, roulez jeunesse.
Côté pièces, aucun problème à signaler, on se situe sur une qualité à peu près équivalente à celle de Lego. Le plastique est un chouïa plus rigide, ce qui a l’avantage de mieux faire tenir les briques ensemble et l’inconvénient de les rendre quelque peu reloutes à démonter.
Les instructions sont identiques à ce qui se fait chez la marque danoise, à savoir claires et d’une invraisemblable longueur puisqu’on n’avance que d’une brique ou deux à la fois.
La différence vient surtout de la finition des modèles, beaucoup plus aboutis que chez Lego, qui ne se foule en général pas beaucoup sur le dos de ses mechas. Ici, l’arrière vaut l’avant, avec un travail soigné sur les détails.
Après, tout n’est pas rose non plus, il y a plus ou moins de défauts sur chacun des engins.
Chez les trois, la stabilité pose problème, la faute aux arpions inadaptés pour des machines de cette taille (entre 29 et 36 cm). Le mecha à tronche bleue avec ses faux airs de Rei Ayanami dans Evangelion et l’ange inspiré de je ne sais quel manga, anime, jeu vidéo ont certes de jolis petons mais beaucoup trop fins et trop courts. Faut trouver le juste positionnement pour les faire tenir debout et même comme ça, les donzelles oscillent au moindre déplacement d’air pour peu qu’on passe en coup de vent à côté. Dans le cas de l’ange s’ajoute la question des ailes qui peuvent aussi bien stabiliser le modèle en faisant contrepoids que le déséquilibrer selon comment elles sont déployées. Chez la bunny girl, la forme tarabiscotée des pieds est classe mais pas un modèle d’équilibre non plus, loin de là. Les deux premières, je leur bidouillerai les pieds à l’occasion pour les épaissir un peu, ça devrait aller.
C’est le seul défaut chez Rei et l’ange, on n’en dira pas autant de leur acolyte à grandes oreilles. À moins que vous ne soyez très bricoleur, je déconseille de l’acheter : le modèle présente des défauts structurels majeurs. C’est bien simple, rien ne tient et faut tout refaire. Passons sur les boobs, censés être blancs comme le reste du corps et à l’intérieur du justaucorps rose et qui se retrouvent transparents, à déborder par-dessus (faudra que je remette ça en bon ordre un de ces quatre). Au niveau des jambes, j’ai dû caler les genoux qui tournaient tout seuls à 360°, parce que le choix d’articulation était merdique. Lesdites guiboles sont reliées par une brique centrale et jusque-là pas de problème ; par contre, toute la partie supérieure est placée sur cette brique en ne reposant que sur deux tenons sans autre fixation et se décroche donc sous son propre poids. En l’état, le robot est incapable de demeurer en un seul morceau. Vous posez le haut sur le bas, paf, pété en deux aussi sec. Et le problème se reproduit sur plus ou moins tout le tronc, composé de mini-structures à peine solidaires les unes des autres. Les éléments du torse tiennent par l’opération du Saint-Esprit et partent dans tous les sens à la moindre manipulation. Il a fallu restructurer TOUT le squelette et l’habillage extérieur pour fixer le tronc au bassin et pour que chaque partie du torse reste à sa place.
Quant au plateau prévu pour être posé sur une des mains, mission impossible. Détail que je rectifierai tantôt, pas compliqué, mais en attendant, le plateau, tintin.
Au moins, le résultat a de la gueule, on ne peut pas lui enlever ça. Mais faut être prêt à y passer le temps et à se creuser la soupière pour trouver des astuces de fixation, et en plus disposer en réserve des pièces nécessaires pour les corrections.
À noter aussi dans le cas de la bunny girl un souci d’inventaire avec plusieurs pièces manquantes. J’ai pu en remplacer la plupart en piochant dans ma musette mais pas toutes (d’où la différence entre les deux oreilles visible sur les photos : un seul slope curved inverted 4×1 fourni au lieu de deux et j’avais pas ça en stock).
Au final, trois jolis mechas pour 50 balles alors que le même trio, si les modèles avaient existé chez Lego, aurait coûté dans le triple. Leur présence va changer la physionomie de mes étagères où jusqu’ici ne trônaient que des robots bardés de flingues et de missiles.