Hollywood Buvard (3) Bourrineries

Florilège de films d’action en vrac, pleins de bourre-pifs, explosions et fusillades. Ça tatane sévère, pour le meilleur et pour le pire.

Affiche film SF Looper

Looper
Rian Johnson (2012)

Looper aurait mérité une longue chronique, parce qu’il y a beaucoup à en dire… raison pour laquelle je ne dirai rien. En parler, c’est le spoiler.
Tout simplement excellent ! Sans être tiré d’une nouvelle ou d’un roman particulier, Looper est à ce jour une des meilleures adaptations de l’univers de Philip K. Dick à l’écran. On y retrouve nombre de ses thèmes de prédilection (pouvoirs psy, manipulations, double/simulacre, voyage dans le temps).
Amateurs de paradoxes temporels, ce film est fait pour vous ! En plus, il réussit à ne pas tourner en rond (en dépit de son titre) et à rester cohérent sur un thème à s’arracher les cheveux. Bien sûr, un lecteur averti d’anticipation et autres histoires de voyage dans le temps devinera sans peine le comment et le pourquoi de la fin, mais ça vaut le détour et ça reste de la superbe science-fiction !

Affiche film Le dernier rempart Arnold Schwarzenegger

Le Dernier Rempart
Kim Jee-woon (2013)

Film qui a marqué LE grand retour de Schwarzenegger à l’écran dans un premier rôle d’action. Bourrin, drôle, un divertissement basique mais bien foutu, une bonne série B.
On sent bien la patte de Kim Jee-Won (Le Bon, la Brute et le Cinglé) qui sait à la fois respecter le cahier des charges et jouer de certains codes et clichés du genre. Schwarzie en shérif plus tout jeune, revenu de tout, fatigué de tout, mais encore capable de manier un arsenal digne de Commando, s’intégrait à merveille dans la vogue des papis flingueurs au début des années 2010 (Die Hard énième du nom, Expendables, Red…).
Le Dernier Rempart n’aurait pas dépareillé dans sa filmo des années 80-90 et parvient dans le même temps à ne pas sembler anachronique aujourd’hui.

Le Temple d'Or Chuck Norris Lou Gossett Jr

Le Temple d’Or
John Lee Thompson (1986)

Du lourd annoncé dès les premières images : Chuck Norris, Louis Gossett Jr et Melody Anderson dans une production des inénarrables Golan et Globus. Un Indiana Jones du pauvre ô combien nanar, réalisé par John Lee Thompson, qui avait déjà commis l’année précédente Allan Quatermain et les Mines du roi Salomon.
Dialogues pourris mais drôles, acting foireux, scénar timbre-poste et gruyère, décors en carte-pâte, rebondissements téléphonés, situations incohérentes, moustaches à toison foison… tout ce qu’il faut pour un bon gros nanar qui tache.

Affiche film Red

Red 1 et 2
Robert Schwentke (2010) ; Dean Parisot (2013)

En 2010, les vieux avaient le vent en poupe. Plus que pendant la canicule de 2003 en tout cas…
Or donc, Red met en scène une poignée de vieux tromblons retraités des services secrets dans un esprit voisin d’Expendables, fruit du même effet de mode consistant à ressortir les pépés de la naphtaline.
J’étais dubitatif. Très. Quelque part, je n’avais pas tort, le scénar est un gruyère bourré de raccourcis et autres “hop, c’est magique pour faire avancer l’histoire”… et on s’en fout en fait. Alors que je suis le premier à gueuler sur ce genre de facilités, notez bien. Mais là, ça passe, sans doute parce que l’astuce permet au rythme de ne jamais faiblir. À l’arrivée, j’ai même préféré Red à Expendables. Festival d’humour à deux balles, Red ne se prend jamais au sérieux. Pas besoin de le mater au second degré, il s’en revendique. Là où Expendables premier du nom manquait de recul avant de corriger le tir dans sa suite.
Red 2, on prend les mêmes et on recommence. En soi, la suite n’est pas mauvaise, mais réutilise des recettes identiques au premier, d’où impression de redite. Peu de nouveautés, on connaît les personnages et leurs relations depuis l’opus précédent. Moins drôle et moins péchu aussi. Mais il se laisse regarder et reste un bon moment de détente cinéma, même si pour le coup, c’est Expendables 2 que je lui préfère. Comme ça tout le monde est content.

Affiche film Expendables 3

Expendables 3
Patrick Hughes (2014)

Grosse déception. Un casting long comme un jour sans pain… qui n’est au final que de la poudre aux yeux. Jet Li et Schwarzie se contentent de passer, Harrison Ford est vaguement là sans trop qu’on sache pourquoi ni comment, le grand méchant Mel Gibson fait figure de parent pauvre, Antonio Banderas fait de la déco. Au lieu de l’habituelle pléthore de têtes d’affiche vieillissantes, on nous colle quatre jeunes connards insipides en renfort des papys. Y en a pas un à jouer autrement que comme une tanche (la palme revenant à Harrison Ford). Dialogues à l’avenant de ceux qui les débitent : pourris et cliché à mort, pour ainsi dire au premier degré donc loin de l’autodérision du second volet.

Affiche film Non-stop Liam Neeson

Non-Stop
Jaume Collet-Serra (2014)

Aller simple vers les frontières du nanar et bidonnage assuré devant la crédibilité zéro, les rebondissements prévisibles, les incohérences, le déjà-rererevu…

Affiche film Jack Reacher Tom Cruise

Jack Reacher
Christopher McQuarrie (2012)

Tom Cruise incarne Jack Reacher qui a tout du super-héros, le costume en moins. Doté d’un QI de 12000, de capacités physiques qui le rendent aussi dangereux qu’increvable, il excelle en tout et ressemble au fils caché de Rambo et Sherlock Holmes. Un vrai saut temporel vers le cinéma d’antan avec ses héros omniscients, tout-puissants et invincibles. Le rôle serait tenu par un Chuck Norris ou un Stallone jeunes, ça ne choquerait pas.
Jack Reacher a pour seule qualité de reposer les neurones. Les méchants sont méchants et le portent sur la gueule, les stéréotypes abondent, l’intrigue prend le spectateur par la main pour tout lui expliquer de A à Z.
Du divertissement regardable mas pas génial du tout.

Affiche film Sabotage Arnold Schwarzenegger

Sabotage
David Ayer (2014)

Si l’intrigue n’a pas grand rapport avec un sabotage, en ce qui concerne la relance de la carrière de Schwarzy, le titre est on ne peut plus approprié. Aucune chance d’aller où que ce soit après ça. Le démarrage prometteur s’enlise vite dans les longueurs et l’ennui. Mal écrit, mal filmé, mal joué, mal dialogué. Une purge.

Affiche film Machete Danny Trejo

Machete
Robert Rodriguez & Ethan Maniquis (2010)

Film parti de pas grand-chose : une fausse bande-annonce diffusée entre les deux volets du diptyque Grindhouse. C’est bourrin, drôle, que demander de plus ? Si Machete avait été tourné au premier degré, il eût constitué un formidable nanar (rien que la présence de Steven Seagal, déjà…). Sauf que Rodriguez se montre malin et accouche au final d’une série B très efficace. Références, jeux sur les codes et les clichés, trucs hénaurmes : un gros délire, certes, mais assumé et réfléchi.
J’avais une petite appréhension vis-à-vis de Danny Trejo. Les excellents seconds couteaux ne font pas souvent les meilleurs premiers rôles. Mais c’était pile le genre de film et de rôle taillé pour lui, la consécration d’une filmographie pour laquelle le terme “éclectique” a été inventé.

Affiche film peplum Jason et les Argonautes

Jason et les Argonautes
Don Chaffey (1963)

Excellent péplum mythologique, un des meilleurs avec Le Choc des Titans (celui de 1981, pas la bouse sortie en 2010). Les deux sont des bijoux d’animation image par image, du temps où il fallait du talent et pas juste un bon ordi. La scène des squelettes dans Jason affiche presque soixante ans au compteur et n’a quasiment pas pris une ride. On a vu pire avec moyens beaucoup plus modernes…

Affiche film Runaway Michael Crichton Tom Selleck

Runaway l’Évadé du Futur
Michael Crichton (1984)

Un film entre navet et nanar, réalisé et scénarisé par Michael “Dents de scie” Crichton, capable du meilleur comme du pire.
L’histoire est à chier, pleine de… rien, en fait. L’intrigue tient en trois lignes, un comble pour un romancier ! Bilan, rythme mou du genou que quelques scènes d’action pataudes ne parviennent pas à animer. Le casting “joue” en roue libre, au choix pas crédible (la fliquette), cabotin (le méchant) ou monolithique (Tom Selleck). Les dialogues nases n’aident pas, plombés en plus par une VF foireuse. Rien que le titre qui sent bon le voyage dans le temps… escroquerie ! Je n’ai vu aucun évadé qui viendrait du futur. J’avoue, le regarder aujourd’hui permet tout de même un sacré saut dans le temps tant ce film a vieilli. Il sent bon les années 80, les coupes de cheveux improbables, la haute technologie mi-Meccano mi-Tupperware…
Une bouse. Si on vous propose de la voir : run away !

Affiche film Clones Bruce Willis

Clones
Jonathan Mostow (2009)

Surrogates en VO. Au revoir les clones, j’ai bien recompté, le film en comporte zéro.
Aurait pu donner lieu à une réflexion intéressante sur les otaku, les joueurs de WoW, les no-life, et de façon plus globale les technologies de communication qui mettent des tas de gens en relation sans que  personne ne sorte de chez soi, sans vrai contact, sans humanité. Sauf que non, Clones préfère les poursuites. Chaque scène est aussi conventionnelle que  prévisible jusqu’à son twist final à deux ronds qu’on voit arriver à des kilomètres. On dirait une énième adaptation ratée d’une nouvelle de Philip K. Dick.

Affiche film Riddick Vin Diesel

Riddick
David Twohy (2013)

Tout ça pour ça.
Des années qu’on avait attendu un troisième opus pour se retrouver à l’arrivée devant une resucée du premier opus, Pitch Black, en moins bien. C’est pourtant pas le temps qui a manqué pour accoucher d’un scénar en béton, Les Chroniques de Riddick remontent à 2004. Mais non. Pomper/coller. Sentant le coup venir, je n’avais aucune attente particulière, donc pas de réelle déception. Une chance. À choisir, mieux vaut remater Pitch Black.

Affiche film Casshern

Casshern
Kazuaki Kiriya (2004)

2 heures 20 de spectacle visuel qui t’en colle plein les mirettes.
2 heures 20 de foutoir narratif.
À voir ou pas, selon qu’on s’attache à l’histoire (décevante) ou à l’esthétique (flamboyante).

Affiche film Du plomb dans la tête Sylvester Stallone

Du plomb dans la tête
Walter Hill (2013)

Tout semble sorti d’une autre époque mais en trop vieux. Que des idées originales : un duo de gars que tout oppose, un soupçon de vengeance, une pincée de flic ripou, une ch’tite trahison. Le cocktail aurait pu fonctionner dans les années 80. En 2013, la recette avait pas mal de plomb dans l’aile.
Stallone se montre aussi monolithique et inspiré que Steven Seagal, affublé en prime d’un binôme transparent. Les dialogues fleurent bon le nanar. Ça sent le “mauvais film sympathique en puissance” !

Hollywood Buvard, l’intégrale :
– épisode 1 : polars
– épisode 2 : morts-vivants
– épisode 3 : action
– épisode 4 : monstres
– épisode 5 : fourre-tout
– épisode 6 : super-héros
– épisode 7 : Asie
– épisode 8 : film noir

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