Lorette & Harpye
Crisse (dessin) & Goupil (scénario)
Vents d’Ouest
Voilà une courte série de BD qui tient en trois tomes, ou plutôt deux et demi.
À l’origine, Lorette et Harpye sont deux sorcières qu’on croise dans la saga L’Épée de Cristal des mêmes Crisse et Goupil. Je ne connais pour ma part que les duettistes de la sorcellerie, n’ayant jamais mis le nez dans la série originelle (mais ce sera réparé sous peu, l’intégrale est commandée).
J’ai rencontré le binôme de donzelles dans les pages de Dragon Magazine, parution des années 90 centrée sur les mondes imaginaires et le jeu de rôle. On y voyait Lorette et Harpye se livrer à leurs clowneries dans des gags d’une page, comme Kroc le Bô le faisait dans la revue Casus Belli dédiée au wargame et au JdR, ainsi que Monghol et Ghota dans des strips de trois cases.
À l’époque, j’aimais bien (j’étais jeune, très jeune). Le côté répétitif des gags ne transpirait pas trop : à raison de deux planches par numéro et d’un numéro tous les deux mois, on avait le temps de souffler.
Ces planches éparses ont fini par se retrouver regroupées dans un premier tome en 1993, puis un second en 1994. Plus ou moins le même gag décliné à l’envi : Lorette en a marre d’être une sorcière vieille et moche et se lance dans la fabrication d’un élixir de beauté, expérience qui va bien sûr foirer sous l’œil goguenard de sa consœur Harpye. Donc répétitif, oui. L’humour est inégal. L’ambiance de fantasy a pris un léger coup de vieux entre les années 90 où le genre était cantonné à une niche d’initiés et maintenant où il est beaucoup plus grand public avec en plus pas mal d’évolution tant dans les codes que dans les représentations.
Un troisième tome dispensable a vu le jour en 1997, intitulé Lorette et Harpye, les Sorcières de l’Épée de Cristal pour bien marquer le spin-off. Pas grand-chose de nouveau sous le soleil de cet album qui ne propose qu’un best-of des deux précédents assorti de quelques planches originales qui peinent à masquer la redondance de cette parution. Je ne dirai rien sur la couverture hideuse où Lorette ressemble moins à une sorcière sexy qu’à une sœur cachée des frères Bogdanov.
Il n’en reste pas moins que j’aime toujours cette série sans prétention qui, à défaut de faire des étincelles et de rester dans les annales de la bande dessinée, éveille la nostalgie de mes vertes années rôlistes. On ne va pas se le cacher : l’attachement est on ne peut plus subjectif et pas trop qualitatif.
Enfin quand même, Lorette en pin-up, ça reste quelque chose.