Florilège en vrac de films avec des sales bêtes dedans. Venues de l’espace, des tréfonds océaniques, de labos où des savants fous ont foiré leurs expériences, elles envahissent les écrans pour le meilleur et pour le pire.
Critters 1 à 5
(1986-2019)
Le premier (Stephen Herek, 1986) veut marcher sur les traces de Gremlins. Aurait pu être sympa, mais l’ensemble manque de moyens et pue la pauvreté. Rate son coup pour le côté gremilinien par manque d’humour. Manque de gore donc ne peut fait même pas un bon film à hémoglobine. Reste la nostalgie des années 80…
Le deuxième (Mick Garris, 1988) est dans la lignée du premier, un peu plus marrant, peut-être. Le troisième (Kristine Peterson, 1991) est sans intérêt et le quatrième (Rupert Harvey, 1992) une sombre bouse.
Pour avoir loupé le coche d’entrée dans son créneau de comédie horrifique, la franchise n’aurait pas dû poursuivre au-delà du premier, à la limite du second. Mais les producteurs étant ce qu’ils sont, ils ont poussé le vice jusqu’à la ressusciter en 2019 avec un cinquième opus, Critters Attack!, reboot réalisé par Bobby Miller. Une copie conforme du premier, actualisée aux années 2010, avec les mêmes défauts.
The Thing
John Carpenter (1982) ; Matthijs van Heijningen Jr. (2011)
Deux films portant le même titre, que c’est pratique. Pour la commodité, j’appellerai The Thing le film original et The Truc la bouse récente.
The Thing est un film de John Carpenter sorti en 1982 avec entre autres Kurt Russell. Il est bien et je vous conseille de le visionner.
The Machin, c’est tout l’inverse. Cette préquelle à The Thing, sortie en 2011, est tellement peu inspirée qu’elle ne fait même pas l’effort de se trouver son propre titre, même tout moisi (genre The Thing Zero ou The Thing: The Prequel…). Dans The Thing, un extraterrestre ravage un camp américain. Dans The Bidule, un extraterrestre ravage un camp norvégien… qui sera visité par les Américains de The Thing. Le spectateur avait bien deviné ce qui était arrivé aux Norvégiens. C’était suggéré par Carpenter, inutile de faire un film entier pour tout montrer, surtout qu’il s’agit exactement de la même chose. Limite The Trucmuche aurait raconté l’arrivée de l’alien, d’où il vient, pourquoi, comment, bon d’accord, ça aurait peut-être apporté un plus. Mais là non, à part mettre des Norvégiens à la place des Yankees, on a affaire à un copier-coller qui ne brille par rien (originalité zéro, réalisation moyenne, acteurs moyens).
Planète Terreur
Robert Rodriguez (2007)
Vaste fourre-tout abondant en références, festival de grand n’importe quoi mené avec maîtrise, cet hommage de Rodriguez au cinéma d’exploitation et aux séries B est un régal.
Grabbers
Jon Wright (2012)
Un météore s’écrase en mer et des créatures tentaculaires attaquent les habitants d’un village irlandais. On ignore si ces monstres, tout droit sortis de L’Appel de Cthulhu, ont muté à cause de la météorite, sont arrivés à son bord ou ont été réveillés par sa chute (hypothèse qui cadrerait avec le fameux “Ph’nglui mglw’nafh Cthulhu R’lyeh wgah’nagl fhtagn”), toujours est-il qu’elles sont là et pas contentes du tout.
À la suite des Shaun of the dead, Dead and Breakfast, Cockneys vs zombies, et cetera et cetera, Grabbers entre dans la catégorie de ces comédies d’horreur qui pullulent outre-Manche depuis une bonne quinzaine d’années. Sans voler très haut – la meilleure défense contre les bébêtes lovecraftiennes consiste à se bourrer la gueule – mais sans avoir la prétention de le faire, Grabbers mêle joyeusement monstres, alcool, humour, action et paysages irlandais qui-n’en-jettent. Pas impérissable mais sympatoche.
Hidden
Jack Sholder (1987)
Un alien débarque sur Terre pour goûter aux joies du rêve américain : grosses bagnoles, flingues et hard rock. L’occasion de scènes d’anthologie comme le téléscopage d’un fauteuil roulant avec une bagnole, le passage de la créature d’un corps à l’autre ou, lorsqu’elle pénètre (sic) une strip-teaseuse, sa découverte candide de la seule chose qui pourrait me faire croire à l’existence d’un Dieu génial et bienveillant : les seins.
Pour l’arrêter, qui mieux qu’un duo de flics-que-tout-oppose, très à la mode dans les années 80 ?
À grand renfort de poursuites et fusillades, Hidden offre un spectacle hybride de SF, d’horreur et d’action, qui n’a pas pris une ride ou presque.
Hollywood Buvard, l’intégrale :
– épisode 1 : polars
– épisode 2 : morts-vivants
– épisode 3 : action
– épisode 4 : monstres
– épisode 5 : fourre-tout
– épisode 6 : super-héros
– épisode 7 : Asie
– épisode 8 : film noir