Mon fonds de commerce, les chroniques de livres. Prévoyez du temps de lecture, j’aime les longs formats qui permettent d’entrer dans le détail d’une œuvre et en explorer toutes les facettes (intrigue, narration, style, personnages, univers, intentions de l’auteur…).
Y a des bouquins qui marquent, d’autres qui se démarquent. Pis y en a aussi qui ressemblent à des ardoises magiques. Tu les lis, tu secoues un peu et il n’en reste rien, limite si tu te rappelles le titre. Parfois, t’es même plus sûr de les avoir lus, c’est dire s’ils sont dispensables.
Au menu : – La cathédrale de haine (Guy des Cars) – Les apparences (Gillian Flynn) – Si je te retrouvais (Nora Roberts) – Mako (Laurent Guillaume) – Pavillon 38 (Régis Descott)
Le mot “secret” m’a toujours fait rigoler. Surtout dans les contextes où il n’a aucune espèce de sens. Comme quand la presse te balance un article sur un “accord secret”. Si c’est dans le journal et que tout le monde est au courant, c’est plus trop secret, hein. Ou alors la définition du terme a changé, elle aussi en secret, mais un vrai pour le coup, vu que dans le dico il est toujours question de quelque chose de caché et d’inconnu. Les “livres secrets”, même combat. Y a de quoi avoir de gros doutes sur la préservation d’un secret disponible en librairie et accessible au public. M’enfin, c’est le genre de titre qui fait vendre, surtout si tu repasses une couche en quatrième de couv’ avec du “mystérieux”, des “révélations”ou tout autre vocable racoleur et pseudo-sulfureux pioché dans le champ sémantique de la presse people. Le pire, c’est que ça marche…. et en dit long sur le niveau et la maturité intellectuels de la majeure partie du lectorat. S’il reste à ce jour des gens pour croire que la lecture ouvre l’esprit et rend intelligent, on ne peut plus rien pour vous. Mais on vantera les mérites de l’euthanasie une autre fois. Aujourd’hui, on va parler sorcellerie, c’est parti pour une chronique secrète !
Le livre secret des sorcières Katherine Quenot Albin Michel
Le printemps approche, les jours rallongent, les jupes raccourcissent, la sève sévit, les températures remontent et il fera bientôt aussi chaud dehors que sous la couette d’Un K à part, agitée d’ébats torrides entre madame K et moi-même. À défaut de pouvoir vous inviter à la fête en ces temps de distanciation sociale, voici quelques idées de lecture pour apporter de la chaleur dans vos foyers et vos culottes.
Après les Mérovingiens, Patrick McSpare poursuit son bonhomme de chemin historique et s’attaque à la dynastie suivante, celle des Carolingiens, avec Le testament de Charlemagne. Si deux les romans sont indépendants et ne constituent pas une série au sens canonique du terme, ils n’en forment pas moins à leur façon un diptyque où se mêlent Histoire et esprit d’aventure. L’Histoire avec un grand H, on la connaît. Mais tout ce qui s’est passé derrière, en douce, à l’abri du regard de l’historien, reste un mystère propice à toutes les inventions romanesques pour remplir les blancs, un domaine dans lequel McSpare excelle, même s’il n’a aucun lien de parenté avec le célèbre tableur. Ce que j’avais appelé l’écriture “en creux” dans mon papier sur Comtesse Bathory, “là où les sources font défaut, là où la trame chronologique est pleine de trous, c’est-à-dire là où l’imagination prend le relais”, dixit le gars moi-même qui n’a honte de rien, ni de s’auto-citer, ni de parler de lui à la troisième personne. Mais on n’est pas là pour parler de mon ego, revenons-en à notre bon vieux Karolus Magnus, l’empereur à la barbe fleurie qui a inventé l’école, au détail près qu’il n’avait pas de poil au menton et que l’institution scolaire ne l’avait pas attendue pour naître. Or donc, ouvrons ce fameux testament pour découvrir si le colonel Moutarde va hériter de l’Austrasie avec le chandelier dans la bibliothèque ou s’il se fera carotter avec la vaseline dans le fondement.
Le testament de Charlemagne Patrick McSpare Bragelonne
T.1 Bible Black La Noche de Walpurgis -闇の聖書- T.2 The Bible Black Visual Art Works Sei Shoujo Kasakura publishing / Core Magazine
Il existe deux artbooks dédiés à Bible Black. Le premier, de son nom complet en VO バイブルブラック -闇の聖書- ゲーム&アニメーション公式設定資料集, paru en 2002, concerne le jeu vidéo originel et son adaptation en anime. Le second, sorti en 2009 et intitulé The Bible Black Visual Art Works (VO : バイブルブラック ビジュアルアートワークス) passe en revue l’ensemble des différents volets de la série d’animation. Qu’en dire ? C’est plein de dessins et croquis réalisés par Sei Shoujo, c’est joli, c’est gadget. J’ai une préférence pour le premier qui est très riche dans son graphisme et sa mise en page, là où le second est beaucoup plus épuré et se limite pour l’essentiel à enchaîner les planches avec tel ou tel personnage sur un fond blanc, donc d’une pauvreté abyssale. Et on a fait le tour du sujet, comme toujours avec les artbooks. On va quand même profiter de l’occasion pour développer un peu autour de l’univers Bible Black.
L’hiver est la saison rêvée pour se lancer dans la spéléogie, explorer grottes et cavernes où le soleil ne brille jamais, sombres cavités et boyaux sous tes reins. Bref, il fait froid et on s’encule pour se réchauffer. C’est bien légitime, dirait monsieur Manatane.
Qui dit sport extrême dit bonne préparation. Ce serait ballot de partir comme une fleur pour se retrouver coincé avec un penis captivus. D’autant plus ballot qu’il s’agit d’un hoax, le nombre de cas avérés rapportés dans les annales de médecine se situant entre zéro et aucun. M’enfin, c’est pas une raison pour zapper les révisions. Plutôt que des manuels aussi sérieux que chiants, je vous propose de réviser en bulles et en images par le biais de la bande dessinée.