Mega Bloks est sans doute une des marques de jeu de construction dites “compatibles” les plus connues et une des plus anciennes encore en activité. Compatibles avec quoi ? Lego, pardi !
Née au Canada, l’entreprise a répandu ses briquettes dans le monde entier, mais son principal terrain de jeu reste le marché nord-américain. Tout un pan de son catalogue est occupé par des partenariats (Hot Wheels) et des licences avec pas mal de références liées à différents univers issus du cinéma (Star Trek, Pokemon, Iron Man, Pirates des Caraïbes) et des jeux vidéo (World of Warcraft, Halo, Call of Duty, Skylanders).
Mega Bloks n’est pas une marque que j’achète, mais il m’arrive de récupérer des briques par-ci par-là mélangées à des Lego dans des lots de brocante et de solderie et, à l’occasion, des bouts de sets. J’avoue n’avoir jamais été emballé. L’apparence des briques fait très bon marché pour ne pas dire toc à mes yeux et les différences de coloris rendent compliquée la compatibilité avec les Lego.
Dans le lot des trouvailles, deux boîtes Skylanders:Giants, chopées en solderie par ma mère à 1€ pièce, le tank troll et la tourelle de Sprocket.
Skylanders: Giants – Troll Tank Gun Down (95420)
Mega Bloks
Le parcours de cette boîte semble pour le moins cosmopolite : la marque est canadienne, le contenu fabriqué en Chine, la boîte importée et vendue au Mexique par Mega Brands Europe (le Mexique, ce fameux pays européen…), qui est installée en Belgique. Je suis pas sûr que ce parcours soit le plus court chemin entre le Canada et le Mexique… Tout ça pour atterrir in fine dans une solderie de Picardie, où ma mère l’a dénichée pour une bouchée de pain.
Bref, on a donc ici une boîte sous licence tirée du jeu vidéo d’Activision Skylanders. N’y ayant jamais joué, je peux pas dire que je me sois senti très concerné. Le set se compose d’un personnage aux faux airs d’Illidan Hurlorage, Flameslinger, armé d’un arc (soit zéro cohérence avec son nom, vu que slinger signifie frondeur – imaginez, c’est comme si on tournait une série TV avec un héros armé d’une fronde et qu’on l’appelait Thierry l’archer) et d’un char d’assaut (troll d’après le nom de la boîte mais en vérité il n’a rien de troll du tout dans le rendu). Vouloir dégommer un Panzer à l’arc me semble très, très optimiste, mais dans les jeux vidéo tout est possible, donc pourquoi pas.
En tout cas, pas folichon l’engin. L’utilisation de la couleur dorée pour certains éléments du tank laisse perplexe. Idem le réservoir rouge vif pas discret, en totale contradiction avec la tentative de camouflage du reste de l’engin. Je dis “tentative”, parce que les marbrures ne sont pas assez marquées et donnent surtout l’impression que les briques sont sales ou que la couleur a déconné au moment du moulage. Et quand on regarde la machine de profil, on voit clairement que tout est vide à l’intérieur, ça fait cheap de chez cheap. Même en tenant compte du fait que le set n’a pas vocation à proposer un modèle réduit de blindé d’un réalisme fracassant, je trouve le résultat un peu léger. Avis d’adulte, donc pas le public cible ; après, pour un gamin, le tank fera sans doute le taf de jouabilité attendu.
Je recyclerai peut-être la base un de ces quatre – tant qu’à avoir des chenilles, autant en faire quelque chose – pour remonter un char avec un peu plus d’allure, sans doute en briques Lego plutôt, donc sans doute (bis) dans les gris.
Skylanders: Giants – Sprocket’s Heroic Turret (95421)
Mega Bloks
Même esprit que le précédent, même parcours invraisemblable entre Chine, Mexique et Picardie, même tarif de 1€.
La boîte contient une tourelle lance-roquettes aux couleurs sang et or du RC Lens, un coffre au trésor et la figurine de Sprocket, armée d’une clé à mollette et d’un bretzel, et ressemblant à une gobeline de World of Warcraft (ce qui n’a rien d’anodin, vu que WoW est développé par Blizzard, Skylanders par Activision et que les deux sociétés n’en forment qu’une seule).
Nonobstant une texture et une qualité de plastique qui ne me convainquent toujours pas de la part de Mega Bloks, j’aime assez l’allure générale de ce petit bidule. Après, il demanderait un peu de peaufinage sur les finitions.
Disons qu’un gamin trouvera à s’amuser avec : la tourelle pivote à l’horizontale, le corps de l’engin s’incline à la verticale, un bouton permet d’envoyer la roquette pour de vrai. Un petit machin rigolo qui ne dépareillerait pas dans Ninjago où il trouverait sa place parmi d’autres engins mariant le rouge et le doré, ou dans du Marvel pour défendre la base d’Iron-Man.
Parmi les pièces de rab, j’avoue rester perplexe devant la présence d’une brique rouge 2×4, figurant dans l’inventaire des pièces – donc elle est là exprès. La construction n’utilise aucune brique de ce type.