En dehors de ce blog, l’essentiel de mon temps libre se partage entre les voyages temporels et l’extermination des licornes. Mais pas que. J’appartiens à la prestigieuse Académie draconique impériale. Eh ouais, la classe, hein ?
Titre de gloire qui n’en est que la moitié d’un puisque j’y bosse comme palefrenier. Pendant que ces messieurs très doctes et très savants étudient les dragons – de loin sinon c’est trop dangereux –, je me coltine le ramassage des “échantillons”. Une pelle, une brouette… et un talent peu commun pour l’apnée. Mission prestigieuse si on aime collectionner les médailles de bronze…
Or donc, entre deux tâches qu’on écrira avec ou sans circonflexe, le doyen de l’académie m’a convoqué. Je m’attendais à un savon, mais non. Besoin, je cite, “d’un cobay… pardon, d’un émissaire” pour étudier Noces d’écailles.
Noces d’écailles. Un artbook, comme on dit dans la langue de Molière1. Illustré par Loïc Canavaggia et texté par Anthelme Hauchecorne. “Une romance sombre, à la lisière de l’humain et du bestial” (pour les noces) qui revisite la légende de la Vouivre (pour les écailles). Sortie prévue en février prochain aux éditions du Chat noir, une boîte qui s’y connaît en artbooks (cf. ma chronique d’Apocryphe).
Six mois que la page Facebook du projet tease sur le sujet à travers une démarche de communication intelligente. Plutôt que marteler ad libitum (et donc nauseam) “ça va sortir, ça va sortir” autour d’un “ça” aussi nébuleux qu’un programme électoral, la page propose du contenu. Textes et illustrations, on a de quoi se mettre sous la dent, on sait où on va. Le teasing n’a rien d’une publicité venteuse, il présente le projet avec du concret et rassemble ce faisant une communauté.
Communauté qui ne se limite pas à un vivier de futurs clients. Il y a de vrais échanges et une vraie écoute. Je pense par exemple au choix initial de la police de caractères, dans le ton mais pas idéale pour ceux qui n’ont pas pris gothique LV2 au collège. Depuis, elle a changé pour tenir compte des remarques des uns et des autres (et c’est ainsi que je me suis retrouvé à “collaborer avec la police” – quand on connaît mes tendances anars, on appréciera l’ironie…).
Projet bien mené au long cours, ne reste en suspens que la question du nerf de la guerre. Elle passera par du financement participatif via Ulule (deux qui le tiennent…). Lancement de la campagne le 16 novembre à 20h30.
1. John Molière (1622-1673), vague cousin britannique de Jean-Baptiste Poquelin. Réputé pour ses travaux de traducteur, il est aussi auteur de The Trickeries of Scapin, The Savant Women et The Ridiculous Precious.↑