Micro-trottoir Halliennales : paroles de festivalières

Lors des salons et festivals, la parole est souvent donnée aux organisateurs, auteurs, éditeurs. Qu’ils passent à la casserole de l’interview tombe sous le sens : sans eux, pas d’événement et sans œufs, pas d’omelette.
Et puis il y a tous les autres, les visiteurs, les bénévoles, les partenaires, des catégories toujours au pluriel, hydres aux têtes aussi innombrables que floues. On voit bien ce que chacune de ces entités représente et, dans le même temps, elles restent assez vagues pour inspirer Hokusai.
Cette foule de gens chouchoute les auteurs, apporte l’ambiance, donne à l’événement visibilité et ampleur, fait marcher le commerce… Ils sont le sel des festivals et pourtant on ne les entend jamais. Sans doute parce que l’illustre inconnu fait moins recette dans la presse et sur les réseaux sociaux que la tête d’affiche. Pour moi, les recettes, ça se limite à la pâtisserie, pas au droit à la parole. J’ai donc fait le trottoir, micro en main, pour cuisiner trois participantes aux Halliennales. C’est parti pour la triple interview aux petits oignons d’Aurélie, Émilie et Valérie !

Interview Les Halliennales Angelina Jolie au festival de Cannes Un K à part
Angelina Jolie au festival de Cannes (crédit photo Un K à part, qui a l’art d’être au bon endroit au bon moment).

Le casting

Dans le rôle de la visiteuse, Aurélie. Pourquoi elle ? Trois ans qu’on se croise aux Halliennales, elle vient en costume, repart avec une brouette de livres, fait de chouettes comptes-rendus du salon sur son blog Les victimes de Louve (2016, 2017), autant dire un modèle d’enthousiasme.

Interview Les Halliennales Aurélie blogueuse Les victimes de Louve Sophie Jomain Alice zombie
Halliennales 2016, Aurélie en Alice aux pays des zombies, avec Sophie Jomain et une autre zombie (crédit photo Les victimes de Louve).

Dans le rôle de la bénévole, Émilie. L’an dernier, je lui filai un coup de main pour trimbaler les affaires d’une auteure qu’elle véhiculait. Et c’est comme ça que j’ai fait la connaissance d’Olivia Lapilus, qui se retrouve invitée sur le stand du blog cette année. En plus d’être pioupiou bénévole aux Halliennales, Émilie est aussi blogueuse sur Emi Livres.

Interview Les Halliennales Emilie bénévole Emi Livres H Roy Dorinne Johnson
Halliennales 2018, Émilie en t-shirt jaune et H. Roy. Un mois plus tard avait lieu l’acte I des Gilets jaunes. Coïncidence ?… (crédit photo Dorinne Johnson, photographe attitrée – et talentueuse – du festival)

Dans le rôle de la blogueuse partenaire, Valérie, du webzine Onirik. D’une, elle a eu le bon goût de m’interviewer, ainsi que mes invités, c’est donc la moindre des choses de lui renvoyer l’ascenseur. De deux, elle ne se contente pas de glisser les pieds sous la table dans le cadre de son partenariat avec les Halliennales. Chaque année, elle publie des portraits d’auteurs présents au salon… quand elle ne se retrouve pas à éplucher des patates pour préparer les frites !

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Halliennales 2018, les fées de la frite (crédit photo Valérie pour Onirik)

L’Inquisition dans ses oeuvres

Depuis quand participez-vous aux Halliennales et qu’est-ce que vous aimez dans ce festival ?

Aurélie : Ma première fois aux Halliennales c’était en 2015, ça sera donc ma quatrième fois et autant dire que chaque année je trépigne avec la même impatience de m’y rendre. Je fais peu de salons/festivals, soit parce qu’ils sont loin, soit parce qu’ils se veulent de véritables pompes à fric. Les Halliennales, c’est différent. Déjà, parce que proche de chez moi, mais parce qu’on sent que l’organisation veut quelque chose de chaleureux et qui nous met des étoiles plein les yeux… Je pourrais rencontrer ma star favorite que je resterais pas marquée aussi longtemps qu’en me rendant aux Halliennales. Je ne sais pas si ce sont les auteurs choisis ou l’ambiance du salon, mais on s’y sent comme chez soi, on a envie de tailler la bavette avec les auteurs, les organisateurs, et même avec d’autres lecteurs.

Émilie : Je me rends aux Halliennales depuis 2015. Après deux ans en simple visiteuse, je suis venue prêter main forte aux bénévoles en 2017. Et j’espère pouvoir encore faire partie de cette chouette équipe aussi longtemps que possible. Ce que je préfère dans ce festival, c’est sa convivialité et sa taille humaine. Les organisateurs ont su y insuffler une ambiance chaleureuse, dynamique et aimante, à leur image. Les Halliennales restent pour moi LE rendez-vous des amoureux de la lecture fantastique, immanquable chaque année.

Valérie : C’est la troisième année que je m’y rends depuis Paris, et c’est un moment très attendu ! L’ambiance y est unique. Chaque festival apporte sa particularité, et celui des Halliennales rayonne de la bienveillance des participants, comme de la richesse des auteurs grâce aux organisateurs. Bref, c’est un événement pérenne, car il est bourré de qualités humaines. De plus, comme c’est un festival des littératures de genre, on navigue vraiment d’un univers à l’autre, en changeant de couloirs !

Halliennales 2018 Olivia Lapilus
Voyage dans l’imaginaire au programme avec Olivia Lapilus. (crédit photo Un K à part)

Racontez-nous une anecdote ou un fait marquant, toutes éditions confondues.

Aurélie : Chaque année, j’ai un souvenir atypique. Une fois ce fut ma rencontre avec Morgane Caussarieu, auteur que j’adore et tellement originale, elle est 100% naturelle et ça, j’adore. Une autre, un concours de grimace avec Alick et sa sœur. Mes rencontres avec Aurélie Wellenstein chaque année où on a l’occasion de parler de ses romans et où elle demande mes dernières lectures marquantes… Je peux pas te donner juste un fait marquant parce que chaque année, je suis déjà surprise que les auteurs que je vais voir continuent à se souvenir de mon prénom. xD

Émilie : Chaque édition est truffée de faits marquants, de rencontres et d’échanges tous plus mémorables les uns que les autres. Mais je pense que l’anecdote qui restera la plus mémorable pour moi : ma rencontre avec une autre lectrice, dans la longue file d’attente pour les dédicaces de Sophie Jomain. De fil en aiguille, nos papotages autour de nos lectures nous ont amenés à passer cette journée-là ensemble à aller et venir d’autrice en auteur. Aujourd’hui, cette jeune femme, une certaine Olivia L. pour ne pas la nommer, est devenue une amie comme on en rencontre peu et nous nous retrouvons au moins chaque année pour la nouvelle édition du festival, mais désormais, elle en tant qu’autrice, moi en tant que bénévole.

Valérie : J’ai toujours eu cette intime conviction, que dans le Nord, je mangerai les meilleures frites du monde. Je suis née à l’Est de l’Hexagone, j’ai vécu toute ma jeunesse dans le sud et j’habite maintenant à Paris. Les Hauts-de-France me font donc rêver. On m’a tellement parlé de l’accueil chaleureux, de la musique intime des gens du Nord… Donc dès la première fois, j’attendais avec grande impatience l’heure du déjeuner et je me suis jetée sur le cornet savoureux. Spoiler alert : j’ai a-do-ré et ça m’a prouvé que j’avais effectivement toujours raison. Mais l’année dernière, j’ai supprimé le quatrième mur en aidant à éplucher des tonnes de patates. On m’a promis mon cornet gratuit, cette année ! J’ai hâte !

Affiche Halliennales 2019 Nicolas Jamonneau
Affiche de l’édition 2019 (crédit photo Les Halliennales & Nicolas Jamonneau).

Quelles sont vos attentes pour l’édition de cette année ?

Aurélie : Cette année, je n’ai pas d’attentes parce que je sais que je vais être comme toujours plus que satisfaite de ma journée. Bon, ma seule attente ce serait que les auteurs arrêtent de réussir à me séduire et à me faire dépenser mon fric parce que dès le lundi mon banquier m’appelle en panique… il comprend pas, le pauvre, qu’on puisse dépenser autant pour des livres (lol). Ah si, j’ai une attente : que mon costume soit à la hauteur du tien ! Je planche dessus comme une dingue ! Juste pour le plaisir !

Émilie : Comme chaque année : profiter de chaque instant, échanger et partager le plus possible avec tous (auteurs/autrices, lecteurs/lectrices et aussi avec les pioupious). Mais cette année, j’attends surtout le retour de Paul Clément aux Halliennales !! Un auteur auto-édité qui mérite d’être connu, sa plume est extraordinaire. Il me tarde de pouvoir échanger avec lui au sujet de sa dernière saga mais aussi de ses futurs projets.

Valérie : D’abord m’éclater, car c’est l’occasion pour moi de revoir tout plein d’amis et de profiter de leur présence dans une ambiance unique. Manger des frites, prendre plein de photos compromettantes sur le stand Un K à part, et réussir à ne pas repartir en culotte de Hallennes-lez-Haubourdin parce que j’aurai tout dépensé en livres et goodies ! Et puis, j’anime une table ronde sur l’Eldorado avec des auteurs dont je suis en train de découvrir les œuvres, et j’espère t’y voir !

Halliennales 2018 Karim Berrouka
Karim Berrouka. Voilà le genre de photos compromettantes qu’on peut prendre aux Halliennales. (crédit photo Un K à part)

Votre Eldorado à vous, c’est quoi ?

Aurélie : Je ne sais pas… j’ai déjà l’impression de vivre dans mon eldorado à moi… je profite de la vie, je fais en sorte que tous autour de moi aient toujours le sourire et la patate peu importe la maladie et les mauvaises nouvelles. Mon véritable eldorado serait un monde de rire, où tout le monde apprend à positiver, à profiter du moment présent, et à boire de la bonne bière. Où personne ne se sentirait inférieur aux autres parce que comme le disait un sage que j’ai bien connu : « on a tous les mêmes trous de sortie pour les ordures ».

Émilie : Un grand classique de lectrice : un coin tranquille et confortable, un bon roman accompagné d’un bon café (et pourquoi pas d’un morceau de frangipane fait maison 😉) * message subliminal 1
Et si le roman est un nouveau quatre mains du duo Jomain/Gillio : on atteint le top du top !! (Oui ceci est le message subliminal 2, très discret n’est-ce pas ?)

Valérie : Une fermette au vert, avec un accès internet et des animaux ! Bon pas trop loin quand même de toute vie sociale, mais avec tous les livres que je n’ai pas encore eu le temps de lire, et ceux qui vont rejoindre ma pal en surpoids. Et des chats. Et des amis, avec des frites !

Halliennales 2018 Tiphaine Croville
Tiphaine Croville et “Phitanie”, les romans plein de fantasy d’une auteure pleine de fantaisie. (crédit photo Un K à part)

Les Halliennales
festival de l’imaginaire et des interviews

Maxime Gillio, co-organisateur des Halliennales
Olivia Lapilus, auteure invitée stand Un K à part
Stéphane Melin, auteur invité stand Un K à part
Tiphaine Croville, auteure invitée stand Un K à part
Sophie Jomain, auteure invitée Halliennales
Fred l’inénarrable, organisateur stand Un K à part

Halliennales 2018 Morgane Caussarieu
Morgane Caussarieu, entre vampires et techno. (crédit photo Un K à part)
Publié le Catégories Interviews

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