Croiseur Blacktron (Lego)

Au programme, un petit tour dans l’espace à bord du croiseur Blacktron 40580.

Croiseur Blacktron Lego 40580

Bon, déjà, faudrait que Lego se détende sur les noms de boîte et revoie sa copie. Le terme croiseur est on ne peut plus excessif pour ce qui s’apparente à un chasseur lourd. Monoplace en plus, on est donc loin d’une taille méritant une telle appellation. En équivalent maritime – pour rappel une partie de la nomenclature des vaisseaux spatiaux (croiseur, destroyer) est issue du vocabulaire naval –, un croiseur est un bâtiment intermédiaire entre le destroyer et le cuirassé, soit un bâtiment moyen, moyen plus, limite gros dans le cas des croiseurs de bataille et des croiseurs lourds. L’engin Blacktron, en comparaison, équivaut à une chaloupe, au mieux un PT boat si on se montre généreux. Si on réfère à l’autre source des noms de vaisseaux – l’arme aérienne –, on se trouve plutôt face à un profil de chasseur lourd dans sa version longue, ou de simple chasseur – l’équivalent d’un TIE-Figther – dans sa version courte.
Tout ça pour dire que le nom, il est pas bon.
On se demande aussi l’intérêt de réattribuer un nom à cette boîte qui en avait déjà un. En effet, ce set est une réédition d’une ancienne référence, l’Invader de 1987 (réf. 6894).

Lesgo Espace Invader Blacktron cruiser 6894

On se situe donc sur une boîte orientée nostalgie de la gamme Espace fin années 80, début années 90, et destinée en premier lieu aux gens de ma génération qui l’ont connue étant gamins.
Le hic, c’est qu’elle est toute seule, y a pas de gamme contemporaine autour, sauf à mélanger avec la mouture City de 2024 riche en sets sur le thème spatial mais avec des designs très différents. Il n’y a bien que le Galaxy Explorer réédité en Icons qui cadre avec feue la gamme Espace d’antan, mais le modèle original remonte à la fin des années 70 et on n’est pas du tout dans la même palette chromatique que du Blacktron.
Donc si vous rêvez de recommencer une collection Espace comme quand vous étiez petits, ben ça va être une toute petite collection faute de références disponibles.
À noter aussi que ce croiseur est un “cadeau” qu’on paie assez cher, puisqu’il faut en claquer pour 200 balles sur le site Lego si on veut se le voir offrir. Autant dire que passer commande exprès pour l’avoir ne vaut pas le coup du tout. Après, s’il vient en plus d’une grosse commande que vous auriez passée de tout façon (ce qui est mon cas), alors on ne crache pas sur une boîte “gratuite” tant que c’est bonus et pas une fin en soi. Sinon, on peut aussi le trouver sur le marché secondaire pour 30-40€, ce qui reste raisonnable sans non plus être l’affaire du siècle pour un set qui, en termes d’intérêt et d’inventaire, mérite dans les 20-25€ et pas davantage.

Croiseur Blacktron Lego Icons 40580

Le “croiseur” en lui-même est sympa sans non plus faire d’étincelles. À l’heure où les références Lego Star Wars sont légion, le machin est assez anecdotique. Une minifig de gugusse en combinaison spatiale, un robot, une boîte aux lettres (qu’est-ce que ça fout là ? on ne sait pas, c’est censé être un croiseur, pas une camionnette de La Poste), et donc un vaisseau avec des bidules articulés (cockpit, compartiment central, ailettes à l’arrière), vaisseau qui se peut se scinder en trois parties et se recomposer en chasseur en connectant les deux extrémités.

Croiseur Blacktron Lego Espace 40580

Le gros défaut de ce set tient surtout à la présence d’autocollants, aucune pièce n’étant tampographiée. Lego ne propose ici qu’une régression technique et qualitative par rapport aux briques imprimées de l’époque. Jusque pour les ordis, alors que les écrans et les consoles pleines de loupiotes et boutons ne manquent pas parmi l’inventaire des pièces tampographiées du fabricant. L’autocollant, c’est le truc qui ne supporte ni les températures sèches, ni l’humidité, ni la poussière, ni la manipulation, autant dire qu’aussi bien pour jouer que pour exposer, ça ne tient pas la route.
À partir de là, faut pas s’étonner qu’une partie de la clientèle s’oriente sur la contrefaçon, puisque tant qu’à investir dans de la qualité moyenne, autant le faire à tarif réduit plutôt que payer plein pot (i.e. la Batcave boîte à godasse 76252 vendue 400 balles en marque Lego versus son imitation en briques chinoises dans les 130€ sur AliExpress). Et côté offre légale, les concurrents n’hésitent pas, eux, à tampographier les pièces nécessaires en allant même jusqu’à déployer l’argument de vente “no sticker” sur les boîtes (i.e. Cobi).
Et puis pour une marque qui se positionne de plus en plus comme “de luxe” à proposer des sets d’exposition hors de prix en vantant la qualité de ses produits, on en est loin avec cette politique d’usage massif du sticker, qui sonne bas de gamme et bon marché, en donnant une image de pingrerie à rogner trois ronds cinquante de coût de production. Lego, si vous voulez faire des économies, réduisez la taille des cartons d’emballage de moitié (les boîtes sont à moitié vides, c’est pas comme si ça allait manquer).

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