Batignolles Rhapsody
Maxime Gillio
Krakoen
La soirée avait démarré sous les meilleurs auspices, au lit.
Tranquille, peinard, tout nu, j’allais attaquer ma première lecture en prévision d’Envie de Livres. J’attrapai le bouquin, l’ouvris. Il tombit… un signe du destin… je le ramassus et le lisa.
J’ai tenu quatre pages avant de succomber sous les adverbes, les participes présents et les enfilades de conjonctives !
Q U A T R E pages… mon record !
Enfin là, je fais le malin, mais sur le moment je rigolais moins. Convulsions, hémorragies oculaires, météorisme apocalyptique, du vomi partout…
Mon épouse a dû appeler les pompiers et un exorciste. Je te raconte pas le bazar pour déployer la grande échelle dans la chambre et me déloger du lustre. Ouais, ça ne paraît pas, mais c’est vachement haut de plafond chez nous. Bref, on n’est pas là pour un état des lieux.
D’après ma femme – donc ça vaut ce que ça vaut – j’aurais mis tout ce petit monde dehors à coups de pompe dans l’oignon. Avec en prime une pensée pour la génitrice du baltringue aux livres saints. “Ta maman pratique des caresses bucco-génitales dans les profondeurs infernales.” Je n’y crois qu’à moitié, jamais je ne l’aurais formulé en ces termes. En plus, pas du tout mon genre de manquer de respect à un connard de prêtre.
Le calme revenu, j’ai changé mon fusil d’épaule, sans passer pour autant l’arme à gauche (alors que je suis droitier, notez bien).
Quitte à bouquiner pour EdL, pourquoi ne pas commencer par le taulier ? Avec lui, au moins, on sait où on va, aucun risque de se retrouver embarqué au festival du bronze.
À tout seigneur…