Après Fiona, La vie parisienne de Fanfrelle, Nana, Odette, Tigrana et Vénéna, il est temps de s’attaquer au grand œuvre de Foxer : la série Stella, qui a droit à rien moins que cinq tomes consacrés au récit de ses aventures.
Stella
Foxer
Bédé Adult’
Tome 1 : Les nuits blanches de Stella
Dès la première case, Stella nous est présentée comme une assoiffée de sexe insatiable. Le ton est donné.
Après une masturbation expresse qui la laisse insatisfaite, elle décide passer la nuit dehors et part à la chasse au plaisir. On la verra ensuite virevolter de nuit en nuit et de partenaire en partenaire jusqu’à la fin de l’album. Inutile de chercher une quelconque histoire, il n’y en a pas, juste des scènes de boule qui s’enfilent au même rythme que leurs protagonistes. Sitôt que Stella a fini avec l’un, elle enchaîne avec l’autre, ou les autres, et ainsi de suite. Simple – simpliste même – mais efficace pour ce que c’est faire.
Tome 2 : Les nuits sadiques de Stella
À la fin du premier tome, Stella se mariait avec un auteur de romans SM grâce à une idée sortie de nulle part et dépourvue de sens (aka la magie du scénario). Pour s’occuper dans son château, elle a monté une secte avec laquelle elle organise des orgies, mettant au passage ses domestiques à contribution.
Partouzes à gogo tout le long de l’album, pas davantage de scénario que dans le tome précédent, sauf que ça ne fonctionne pas ici, la faute au manque de variété des scènes qui laissent un goût de redondance les unes avec les autres.
Tome 3 : Les folles nuits de Stella
Fatiguée de la vie de château, Stella part s’installer en ville… pour nous resservir la même purée que dans le premier tome. Sorties nocturnes et parties de jambes en l’air à foison, au cinéma, dans les toilettes publiques, au cimetière, pour atterrir dans une orgie SM de la haute société, soit encore une redite, cette fois avec le second tome. Rien de nouveau sous le soleil dans ce volume bien moins fou que ne l’annonce son titre.
Tome 4 : Les mille et une nuits de Stella
Kidnappée et embarquée à bord d’un bateau à la fin du tome grâce à un coup de baguette scénaristique, Stella se réveille dans un pays arabe fictif.
Foxer essaye pour une fois de raconter quelque chose et c’est un naufrage sans nom. Beaucoup de blabla, moins de boulard que d’habitude, des tonnes de clichés pour dépeindre un monde des mille et une nuits à la fois anachronique et hybride, mi-arabisant mi-indien, qui ne ressemble à rien.
Tome 5 : Les nuits secrètes de Stella
Alors que jusqu’ici chaque volume était relié au précédent et au suivant par un fil narratif certes artificiel et capillotracté mais tout de même présent, ici, que dalle. L’album démarre sans reprendre où Les mille et une nuits de Stella s’était arrêté. Nouvelle histoire sans lien avec le reste. Bon. La meilleure amie de Stella est assassinée, Stella se charge donc de mener l’enquête, parce que c’est dans le scénario plutôt que par vocation à devenir détective privée. Elle suit des pistes en copulant tout du long. On reste in fine sur le même schéma que le premier tome, si ce n’est que l’auteur tente, entre deux scènes de fion, de (mal) raconter une histoire (bancale).
Bilan des courses, la saga de Stella vaut surtout pour le style très particulier de Foxer, que j’affectionne. Si le premier tome reste sympa à lire pour son côté brut de décoffrage narratif, on en vient vite à tourner en rond. L’ensemble de la série se répète pas mal sans pour autant exploiter à fond les appétits de son héroïne. Dommage…