Souvenir de mes quelques années passées au Japon : la rivière Coin-Coin, puisque tel est le doux surnom dont j’avais baptisé la rivière Kamo qui coule à Kyōto.
La rivière Kamo, 鴨川 (Kamo-gawa) in ze text, doit ce surnom au kanji 鴨 qui signifie canard. Longue de 31 km, elle prend sa source au nord-ouest de la ville. Son cours a subi une déviation lors de la construction de Heiankyo au VIIIe siècle. Dans l’ensemble, son niveau est bas, sauf bien sûr pendant la période des pluies où on a parfois droit à quelques débordements.
Bref, une rivière normale, nonobstant le fait que je me perdais dans les trois mille milliards de noms qui lui sont associés. Parce qu’au Japon, il n’est pas rare qu’un même bras d’eau change de nom (prononciation et/ou orthographe) selon de quel morceau on parle. Au moins “coin-coin” a le mérite d’un certain côté pratique en unifiant les dénominations.
Il s’agit d’un lieu très apprécié à Kyōto. Les berges aménagées permettent aussi bien de s’y promener en famille/touriste/amoureux/autre, à pied comme à vélo. On y croise aussi pas mal de masochistes qui viennent pratiquer leur jogging, mais sans trop se crever quand même (puisque par définition les berges sont plates, donc une solution de facilité pour courir à moindre effort). Les glandeurs, moi le premier, y sont légion, vautrés dans l’herbe ou sur les parapets.
Je recommande la balade à vélo le long de la rivière, très sympa. Sans forcer, on descend jusqu’à l’embouchure, on traverse (sur un pont, hein, pas en se jetant dans l’eau) et hop, rebelote dans l’autre sens. En goupillant bien l’organisation de la virée, quand il est l’heure de manger, on arrive à hauteur du Gion, où la Kamo est bordée de restos, histoire de rattraper les calories perdues pendant la promenade.