Il y a eu la vie quotidienne du petit peuple dans ma bibliothèque, les aventures de la 7ème compagnie impériale. Bientôt, il y aura une tripotée d’auteurs et de personnages de romans convertis en Lego.
En attendant, voici un diorama inspiré par le roman Olangar, Bans et barricades de Clément Bouhélier. La grande attaque du train d’or ! Sans or, parce que c’est la crise, ma bonne dame.
Dans Olangar, Clément Bouhélier a emboîté des éléments de fantasy traditionnelle (nains, elfes, orques…), un décor de révolution industrielle qui prend des airs steampunk dans ce contexte (charbon, vapeur, armes à feu…), du thriller politique, du roman social (condition ouvrière) et du western. Je me cite : “C’est comme si Warcraft rencontrait Germinal et Il était une fois dans l’Ouest.”
Moi aussi j’aime mélanger des trucs. Une chance que je ne me sois jamais intéressé à la chimie, sans quoi je serais mort très très jeune en essayant des combinaisons tonitruantes (genre hydrogène, magnésium, phosphore, cobalt et sodium).
Bref.
Un passage du roman de Bouhélier met en scène une bagarre sur le toit d’un train : le duo Evyna et Torgend versus une palanquée d’hommes de main. Et vas-y que tout ce petit monde se cartonne à coups de pétoire, poignard et bourre-pif, mieux que Tom Cruise gambadant sur un TGV.
Il y eut un soir et, comme après tous les soirs, il y eut un matin. La lumière fut. La boule à facettes qui me sert de cerveau s’illumina comme Jeanne d’Arc au dernier jour de sa vie.
Tant qu’à mixer Lego et littérature, pourquoi ne pas reconstituer ce temps fort d’Olangar ?
Ce projet farfelu constructif rencontre très vite une pierre d’achoppement. Pas le format gravillon, le modèle rocher de Sisyphe XXL Premium Deluxe. Je ne possède pas de train Lego ni assez de briques pour en fabriquer un. C’est ballot.
Comme je suis fou dans ma tête super malin (pour avoir une idée de mon QI, tu te plantes quatre thermomètres dans le fondement et tu additionnes les résultats), j’ai opté pour un système D que n’aurait pas renié le MacGyver de mon enfance.
Bienvenue à Hall-en-gare !
– La locomotive vient de Star Wars, il s’agit d’un AT-AT amputé de ses guiboles. Et hop.
– Les trois wagons sont constitués de piles de livres, parce que ça, j’en ai en quantité industrielle. Comme j’aime bien que les choses aient un sens, j’ai tapé dans mes Annales du Disque-Monde en poche. L’univers de Terry Pratchett mêle des éléments de fantasy, un décor de révolution industrielle et une méga dose de critique sociale, tu vois le parallèle avec Olangar. L’art de transformer mon idée débile en formidable mise en abyme ! Si je n’étais pas la modestie incarnée, je m’impressionnerais moi-même.
– Du côté des gentils, les figurines de Lara Croft et Han Solo incarnent Evyna d’Enguerrand et l’elfe Torgend.
– Pour les méchants, le recrutement redéfinit la notion d’éclectisme : Albator, un ninja, un officier de l’Empire galactique affublé d’un tricorne, Michael Jackson avec un foulard sur le pif (ou ce qui lui en tient lieu après 270 coups de rabot) et Anakin Skywalker.
– Enfin, pour la mise en scène, j’ai fait appel à la fine fleur hollywoodienne en matière d’effets spéciaux, à savoir moi tout seul avec mon vieux Photoshop 7.0 et un peu d’astuce pour dynamiser la photo, image par définition fixe (merci du scoop, Fred). Source d’inspiration, la série Batman des années 60 et ses onomatopées colorées.
Et voilà le résultat…