Un mecha grand format inspiré par un personnage historique, c’est ce que propose Sluban sous la peu glamour référence M38-B1183.
Du Sluban, je n’en possédais pas jusqu’ici, je connaissais la marque de nom pour ses boîtes sur le thème de la Seconde Guerre mondiale avec leur design à la limite du cartoon. Bon ben maintenant je saurai que Sluban produit aussi autre chose, entre autres du mecha.
En ce qui concerne celui-ci, il n’a rien d’inédit. Il s’agit d’une reproduction d’un modèle d’exposition de la marque Moshow Toys, mi-métal mi-plastique.
En version briques, on se retrouve avec un peu plus de 900 pièces dans les mains pour monter un Takeda Shingen à la sauce Gundam. Shingen fut en son temps daimyō de la province de Kai à laquelle il doit son surnom (le Tigre de Kai) et chef du clan Takeda. Bourrin de première, il a, comme tous les seigneurs japonais du XVIe siècle, passé sa vie entière à faire la guerre… pour des résultats assez mitigés. Si ses capacités martiales et ses talents tactiques – dans l’emploi de la cavalerie notamment – sont indéniables, on n’en dira pas autant de ses compétences stratégiques. Il étend son domaine mais pas tant que ça non plus et, surtout, les batailles à répétition avec un joli lot de victoires à la Pyrrhus pèsent sur la démographie. Une grosse défaite de son successeur, qui voit la cavalerie Takeda désintégrée par des arquebusiers et dont le clan ne se remettra pas, exsangue des conflits précédents, et c’est terminé, baisser de rideau, au revoir messieurs-dames.
À noter que Shingen apparaît dans l’excellent roman Le clan des Takeda d’Inoue Yasushi.
Ce mecha, rien à redire, que du bon.
Le prix, déjà : 22 balles. On peut pas moins. Quand bien même le truc serait à chier et juste bon à démonter pour recycler les pièces, rien que 900 briques de vrac pour ce prix-là, ce serait très correct. Alors pour un robot de près de 40 cm de haut, de bonne qualité et qui a de la gueule, c’est une affaire en or.
Le matos tient la route. Les briques chinoises de Sluban n’ont rien à envier à leurs homologues danoises de Lego. Les techniques de construction sont les mêmes, donc on n’est pas dépaysé, et pour les quelques briques qui n’existent pas au catalogue Lego, ceux qui ont déjà mis le nez dans du Cobi seront en terrain connu. Les stickers sont nombreux, pas loin de 70, et collent bien. Par contre, quand on est habitué au format Lego, beaucoup plus petit que les pièces sur lesquelles ont doit les poser, achtung dans le cas présent : les autocollants sont pile aux dimensions des briques, y a même pas un micron de marge. Quant aux instructions, elles sont claires et compréhensibles sans problème.
Le montage occupe un bon moment. Tout l’engin étant symétrique, on ne coupera pas à la redite au moment d’assembler les jambes, les bras et les épaulettes. Deux options sont proposées pour les cornes du casque : longues et noires ou courtes et dorées.
En bonus, un présentoir pour poser les sabres de Shingen – sur lequel j’aurais fait figurer le mon des Takeda plutôt que cette espèce de shuriken dont on ne voit pas trop ce qu’il fout là, mais c’est un détail. Les sabres peuvent aussi être accrochés dans le dos ou placés dans les mains du guerrier.
Gros bestiau au final, assez stable même si la multiplication des articulations rend précaire l’équilibre de certaines poses, ce robot samouraï en jette ! Il aura fière allure aux côtés du robot samouraï Ninjago (réf. 70665), plus modeste dans ses proportions mais sans doute inspiré par le même personnage vu les coloris. À noter que le mini robot Lego coûte 15€ pour 154 pièces, le grand Sluban 22€ pour 924 pièces. Y a quand même une marque avec laquelle on en a pour son argent et l’autre qui se fout un peu de la gueule du monde niveau tarifs…