Degenerate Housewives / Housewives at Play
Rebecca
Dynamite / Eros Comix
Degenerate Housewives (titre original : Housewives at Play) comporte en VF cinq tomes regroupés en une intégrale chez Dynamite. Leitmotiv des séries XXX qui ne savent pas s’arrêter, celle-ci démarrait bien avant de partir en sucette.
C’est l’histoire de Catherine Mitchell, une gentille ménagère, américaine, au foyer, issue de la classe moyenne, qui se retrouve embarquée par sa meilleure amie Patricia dans des fantasmes lesbiens pleins de soumission, de vibromasseurs et de godes-ceintures.
Le premier tome est accrocheur, ça n’arrête jamais, ça se défonce dans tous les sens. Amateurs d’érotisme délicat et raffiné, passez votre chemin, ici on fait dans le bourrinage entre donzelles.
Les albums 2 et 3 restent dans le même esprit, un peu trop, puisque ça en devient répétitif dans les situations, les scènes, les dessins, les fantasmes. Donc bien, mais à ne pas lire comme je l’ai fait, tout d’une traite, sous peine d’overdose.
Le quatrième tome m’a semblé en demi-teinte, avec des scènes peu lisibles et plus de nu que de cul proprement dit. Bref, mou du genou.
Le dernier volume a été une déception, avec un pseudo scénar sans intérêt, des scènes de boule moins flamboyantes que dans les précédents et un dessin qui gagne en nuances de gris mais perd en finesse de trait, limite grossier par moments.
Donc un ensemble sympa dans ses deux premiers tiers, à lire en plusieurs fois pour éviter l’impression de tourner en rond. Degenerate Housewives a le mérite de ne pas s’encombrer de limites et se pose comme une bonne référence de gaudriole dans la catégorie des récits foufous. Parmi les titres de Rebecca, c’est le meilleur des trois, devant Hot Moms et Teens at Play.
À noter que la préface du bouquin est truffée d’erreurs. Il y est question de compiler les n°1 à 10 de la version américaine, le tout assorti d’illustrations bonus tirées du n°11. Alors non. En fait, l’intégrale contient bien les n°1 à 11, sauf que les histoires couvrent les n°1 à 5 et n°7 à 11, tandis que les illustrations proviennent du n°6 qui ne contenaient que ça (un genre d’artbook format comics).
Parmi les absents, on regrettera que Dynamite ait fait l’impasse sur le volume King Sized Special pour n’en retenir qu’une historiette de cinq pages intitulées Meltdown. Ce tome non numéroté fait office de n°4½ et assure la jonction entre le premier arc narratif, qui voyait Catherine découvrir les joies de la vie et s’embarquer dans une tempête de nymphomanie lesbienne BDSM pour finir enfermée chez les fous, et le second, qui démarre à sa sortie de l’asile, quand elle est redevenue en apparence une hétéro bien sage repentante de ses péchés, donc considérée comme “guérie”. Dommage que ce segment n’ait pas été repris dans la VF, il permettait d’étoffer la narration et, surtout, le choix du contexte médical n’était pas anodin.
En effet, Degenerate Housewives, c’est certes du cul, du fion, du porn qui tache, mais c’est aussi en filigrane une critique de la société américaine, son conformisme, son puritanisme, sa bien-pensance. Les petits pavillons de banlieue bien rangés le long de la rue, les ménagères à la maison pendant que le mari travaille, la famille propre sur elle sur le modèle un-époux-une-épouse-deux-enfants, la façade respectable, bref le carcan social. Aimer le sexe, c’est pécher, être lesbienne, c’est péché, et tout ça te vaut l’enfermement médical et la mise au ban de la société, parce que tu as rompu le contrat social en ne te conformant pas au modèle, peu importe que tu y correspondes ou pas.
Donc du cul, mais pas que, avec en toile de fond une certaine vision de la vie banlieusarde américaine, étouffante comme pas permis.
Parmi les autres absents de l’édition française, on citera aussi les n°12 à 20 sortis aux USA chez Eros Comix. Il existe même un épisode 21 autoédité en ligne par Rebecca, dont j’ignore s’il a été suivi par d’autres.
Le n°12 démarre plusieurs années après les événements des onze premières histoires et clôture de fait l’ensemble en faisant office d’épilogue des aventures de Cathrine Mitchell et son initiatrice Patty (là encore, dommage que Dynamite ne l’ait pas inclus dans son intégrale) ; le n°13 propose une histoire indépendante ; les n°14, 15 et 17 mettent en scène de nouvelles ménagères, sans Catherine, qui revient aux n°16 et 18 à 20 pour des flashbacks de ses turpitudes avec Patricia (donc situées dans la chronologie pendant ou juste après les tomes 1 à 3 selon les souvenirs évoqués Cathy). Si le n°12 apporte une conclusion sympa et mérite lecture, on n’en dire pas autant des n°13 à 20, qui ne présentent pas d’intérêt particulier et sont pour certains très moyens voire pas terribles niveau dessin.
Pour compléter le tableau, sache qu’il existe plus d’une vingtaine d’artbooks publiés par Eros Comix, contenant chacun dans les quarante pages de dessins. Pour les avoir tous feuilletés, ils sont chouettes et ont le bon goût de ne pas se répéter entre eux en évitant de recycler à l’infini les mêmes travaux.
Ce qui nous donne :
- Série principale (dans l’ordre de narration) :
1. That’s what friends are for (1999)
2. Happy birthday to me (1999)
3. Honey, i’m home (1999)
4. Like mother, like daughter (2000)
X. Housewives at Play: King Sized Special (2003)
5. Cunt krazy Cathy (2000)
7. My sister my slut (2001)
8. Buy one, get two free! (2002)
9. Spoiled Brat (2002)
10. In the hands of fate (2002)
11. Cathy’s back!! (2003)
12. I do, I do (2004) - Flashbacks de Catherine Mitchell (dans l’ordre de narration ) :
20. Inside and Wide (2011, entre la première et la seconde histoire du n°1)
19. The devil’s playground (2010, situé juste après le n°1)
16. An untold tale of Cathy (2006, situé entre les tomes 1 et 2)
18. Marinated m.i.l.f (2008, situé entre les tomes 1 et 2) - Histoires diverses et variées :
13. Rainy-day cooze (2005)
14. Still-life slut (2005)
15. Forbidden lust (2009)
17. The feast (2006) - Recueil d’illustrations :
6. My girl’s (2002) - Artbooks (dates de publication sans garantie qu’il s’agisse de l’année de la première édition) :
– Housewives at Play (1999, parfois titré Pin-ups, thème : hardcore lesbien)
– More Housewives at Play (2000 ; thème : hardcore lesbien)
– Housewives still at play (2002 ; thèmes : hardcore lesbien, fellation)
– Housewives and hot moms at play (2002 ; thèmes : hardcore lesbien, exhib)
– Mothers and Daughters (2003, thème : milfs & teens)
– The wedding album (2003, thème : mariage)
– Original Recipe (2004, thème : hardcore lesbien)
– All Access (2005)
– Ties that bind (2005, thème : bondage)
– Love Letters (2006)
– Sugar & Spice (2006)
– Friends and Neighbors (2007)
– “Lez” be friends (2007)
– Alone with me (2008, thème : masturbation)
– What a woman wants (2008)
– Working Moms (2009, thème : femmes au travail)
– Mother knows best (2010, thème : milfs & teens)
– Do as you’re told! (2011, thèmes : bondage, fessée)
– Do you work here? (2011, thème : femmes au travail)
– Kidnapped (2012, thème : exhib)
– Wide open spaces (2012, thème : exhib)
– Hanky Spanky (2013, thème : fessée)
– Where’s your mother? (2013, thème : exhib)
– Wifey See, Wifey Do (2014)
Merci! J’avais découvert cette série par hasard. Je souhaitais écrire là-dessus si j’avais acheté tout le catalogue, mais vous avez fait un excellent travail!