Cet article vient en complément des chroniques ciné sur les Sept samouraïs et Yojimbo, des ouvrages sur Miyamoto Musashi et l’art du sabre, des romans Le sabre des Takeda et Le parfum de Katsu, de l’essai La mort volontaire au Japon.
On l’aura compris, le sujet des amouraïs m’intéresse beaucoup.
B.A.-BA Samuraï
Bernard Marillier
Pardès
Comme son nom l’indique, la collection B.A.-BA de Pardès propose des bouquins de vulgarisation qui tracent les grandes lignes d’un sujet, ici le samouraï… avec un choix de graphie pour le moins original de samuraï, mélange de samurai (transcription du japonais, italique, sans signe diacritique) et samouraï (francisation, tréma, pas d’italique). Au moins, la couleur est annoncée d’entrée : on sera dans l’approximation (ce que coquilles, erreurs de typo et contenu fragmentaire viendront confirmer).
L’angle d’approche, s’il est documenté historiquement, reste très “romantique” : le samouraï est vu ici d’abord comme un archétype, et conçu comme tel tout du long, donc assez monolithique. Le traitement est pour l’essentiel militaire et guerrier, la dimension sociale est occultée. Soit une vision très partielle, figée dans sa représentation idéalisée d’un combattant des guerres féodales. Un peu comme si dans le cas de la France, on te sortait Galahad comme représentation historique de la chevalerie pendant tout le Moyen Âge (sauf qu’il s’agit d’une version fantasmée et parfaite du modèle chevaleresque, en plus à un instant T, vu que la classe a évolué au cours des siècles).
Bref, le bouquin donne un aperçu (très) général du samouraï, trop léger et lacunaire pour remplir son contrat. C’est le genre de titre qui avait son intérêt à l’époque de sa parution, en 1999, avant Internet et Wikipedia qui propose plus ou moins la même chose mais en gratuit.
Les samouraï
Jean Mabire & Yves Bréhéret
Balland
On continue avec les graphies farfelues : ici, le terme pas accordé au pluriel alors qu’il faudrait puisqu’il est francisé. Notez qu’aucun des deux auteurs n’est spécialiste du sujet, ceci explique cela.
Le contenu sera à l’avenant. Un genre de docu-fiction, qui prend des événements historiques impliquant des samouraïs ou l’esprit samouraï, et en sort une version romancée, plus proche du roman historique que de l’Histoire en tant que telle.
Le résultat n’est pas terrible, terrible, écrit avec les pieds, douteux dans son exaltation de la figure guerrière (ce qui n’étonnera personne de la part de Mabire, classé à l’extrême-droite). Rien à sauver de ce machin.
Un château samouraï
Fiona MacDonald
Deux coqs d’or
Ouvrage jeunesse conçu sur un modèle proche de la collection La vie privée des hommes de Hachette, Un château samouraï s’attache à décrire la vie quotidienne au sein d’un château japonais aux XVIe et XVIIe siècles. Choix du site, construction, architecture militaire et aménagement des lieux d’habitation, occupants du site, emploi du temps d’une journée type, visite guidée complète du château, en temps de paix comme en temps de guerre. Entre deux, des chapitres plus généraux sur les samouraïs (entraînement, armement, composition d’une armée) viennent replacer la bâtisse dans le contexte global des guerres du Japon féodal.
Bien conçu et illustré en abondance, un régal à lire et à regarder.