Infiniment polar

Du format court et ça fait du bien à l’heure où polars et thrillers suivent la tendance générale de la course à l’armement, pour raconter en six cents pages ce qui n’en prenait que trois cents au début de ce siècle. La même chose mais en plus long et donc en moins percutant, parce que délayé bien comme il faut avec du rien. Le constat vaut pour tous les genres. Drame du roman, format sans limites, ouvert à tous les bras cassés qui ne savent pas quoi raconter et pas davantage ce qu’il ne faut pas raconter.
Infiniment polar, c’est de la nouvelle. Et la nouvelle, c’est le bien. Parce que t’as un espace limité, dans lequel il faut se montrer capable de tout dire et de bien le dire. Pas de place pour le bavardage et les scories. La nouvelle, c’est l’obligation d’efficacité.
Pas pour rien si tous les meilleurs romanciers ont fait “comme par hasard” leurs premières armes en tant que nouvellistes. Ils ont juste appris à écrire en passant par la meilleure école, celle qui t’apprend à distinguer l’essentiel du superflu.
Alors après la meilleure école n’accueille pas que les meilleurs élèves…

Infiniment polar
Collectif

Flag

Recueil nouvelles Infiniment polar Flag éditions collection Lunettes noires
L’art de poser ses douilles sur la table
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Les neuf milliards de noms de Dieu – Arthur C. Clarke

Quelques révisions en maths pour la rentrée, avec un hors-série bonus qui vient compléter l’épisode dédié aux recueils de nouvelles parus en Librio. J’espère que vous savez compter, au moins jusqu’à neuf milliards…

Les neuf milliards de noms de Dieu
Arthur C. Clarke

Librio

Arthur C Clarke Les neuf milliards de noms de Dieu et autres nouvelles anthologie Librio
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Contes de terreur – Robert Bloch

Encouragé tout jeunot à l’écriture par Lovecraft, adapté par Hitchcock (Psychose), nouvelliste prolifique, romancier, scénariste pour le cinéma et la télévision, Robert Bloch aura eu une carrière bien remplie. Il reste pourtant un quasi inconnu en France jusqu’au milieu des années 70, période à laquelle il va déferler sur l’Hexagone pire qu’une vague épidémique, ce qui lui vaudra une quinzaine d’années d’heure de gloire.
Particularité de ces Contes de terreur, l’anthologie relève de l’exception culturelle française, conçue exprès pour le public franchouillard (et plus largement francophone, la Belgique subira aussi de plein fouet le tsunami Bloch).
Trente nouvelles, sélectionnées par Bobby himself, autant dire qu’il y a de quoi se mettre sous la dent.

Contes de terreur
Robert Bloch

Pocket Terreur

Couverture recueil nouvelles Contes de Terreur Robert Bloch Pocket
Éros et Tétanos
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Les Tuniques Bleues – Salvérius, Lambil, Cauvin

Stark Les Tuniques Bleues chargez

Raoul Cauvin au scénario, Louis Salvérius au dessin sur les quatre premiers albums, relayé par Willy Lambil à partir du cinquième, le tout pour une épopée qui a dépassé le demi-siècle d’existence et atteindra sous peu 65 volumes : Les Tuniques Bleues s’impose comme un monument de la BD dite franco-belge (ou, pour le coup, belgo-belge).
La série met en scène les aventures du sergent Chesterfield, grand benêt pétri d’héroïsme et de gloire militaire, et le caporal Blutch, petit tire-au-flanc antimilitariste, sur fond de guerre de Sécession. Ils servent dans le 22e régiment de cavalerie, décimé dans à peu près chaque album pour cause de boucherie fratricide. Pour les besoins du scénario, ils passeront par toutes les armes et on les verra tour à tour cavaliers, fantassins, artilleurs, aérostiers, marins, photographes de guerre, brancardiers, recruteurs, gardes du corps, espions, fourrageurs…
Nonobstant quelques erreurs et approximations, la série s’appuie dans l’ensemble sur une bonne base historique et propose un cadre qui se tient. Comme dans toute bande dessinée avec des personnages au nez patate énorme, l’humour est de la partie… pour mieux dénoncer l’horreur et l’absurdité de la guerre.

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Critiques express (37) Pas de nouvelles, bonnes nouvelles

Si les pavés vous assomment, si les sagas interminables vous gonflent, si votre rythme de lecture est aussi haché que le steak du même nom, sachez qu’il existe un remède : la nouvelle. C’est comme un roman mais en mieux, parce que plus court et concentré sur l’essentiel au lieu de se perdre en éléments narratifs dont on n’a pas grand-chose à glander.
Des recueils de nouvelles, on en trouve un paquet à pas cher en Librio (2€ de nos jours, 10 francs si vous possédez une DeLorean pour aller les acheter à la fin des années 90). J’en ai pas mal qui traînent dans ma bibliothèque, parce qu’à ce prix-là, on aurait tort de se priver. Certains ont été chroniqués (cf. anthologies SF et fantastique et péchés capitaux), mais il m’en restait sous le coude pour plus tard. Et plus tard, c’est aujourd’hui.
Au menu, les sept mercenaires de l’anthologie :
– Isaac Asimov : La pierre parlante
– René Barjavel : Béni soit l’atome
– Alphonse Boudard : Une bonne affaire
– Ray Bradbury : Celui qui attend
– Serge Brussolo : Soleil de soufre
– Clifford D. Simak : Honorable adversaire

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