Lara Croft m’avait valu dans ma jeunesse des émois turgescents devant les pyramides – pas celles d’Égypte, je parle de sa poitrine polyédrique dans le premier opus du jeu vidéo. Après m’être remis de mes émotions et avoir changé de caleçon, je me suis inscrit à ses cours d’archéologie. Mon diplôme de pilleur de tombes en poche, je l’ai interviewée sur ce blog à propos de l’Eldorado.
Il ressort des toutes ces aventures mises bout à bout que l’accorte donzelle fait partie de ces personnalités qui ont marqué ma vie (et mes draps) d’une empreinte ineffaçable. On en dira autant de la bien-nommée Angelina Jolie qui a incarné à l’écran et à deux reprises la plus célèbre archéologue.
Or donc, ceci posé, en route pour le berceau de l’avis sur le roman tiré du second film.
Lara Croft, Tomb Raider : Le berceau de la vie
Dave Stern
J’ai Lu
Quatrième :
Dans le temple grec de Luna, construit jadis pour abriter les biens les plus précieux d’Alexandre le Grand, se trouve l’objet le plus fatal de tous les temps : la boîte de Pandore. Caché dans un endroit que les pharaons appelaient “le berceau de la vie”, cet objet légendaire contient un virus mortel suscitant bien des convoitises. À commencer par celle d’un bioterroriste dangereux, qui parvient à s’en emparer.
Lara Croft accepte alors la mission du gouvernement : retrouver la boîte. Pour l’épauler, on lui adjoint un ancien de la Royal Marine, qui moisit dans une prison de haute sécurité en terres russes. Quelle déveine pour Lara ! D’autant que cet homme n’est autre que Terry Sheridan, une vieille connaissance qu’elle se serait bien passée de revoir.
Lara Croft, Tomb Raider : Le berceau de la vie est une novélisation du film du même nom, écrite par Dave Stern. Icelui avait déjà pondu l’adaptation du premier film Tomb Raider en roman ; on lui doit aussi une série de bouquins dans l’univers de Star Trek, la novélisation du Punisher de 2004 (étron filmique intergalactique) ou encore des companions autour du Projet Blair Witch et de sa suite, Le Livre des ombres (encore une méga daube cinématograhique).
Dans le cas qui nous occupe, la novélisation a été rédigée par Stern, je cite la couverture, “d’après une histoire de Kirk M. Petrucelli, Lloyd Levin et James V. Hart”, elle-même écrite “d’après un scénario de Dean Georgaris”. Vu le résultat, je sais pas s’il y avait tellement besoin de se mettre à cinq pour accoucher d’une souris, qui plus est boiteuse.
Le film avait ses défauts, à commencer par un scénar étique et des personnages stéréotypés et pas approfondis pour deux sous, mais il avait au moins le mérite d’assurer le taf pour lequel il avait été conçu : un divertissement simple et efficace, avec des voyages, de l’exotisme, de l’aventure, de l’action et Angelina Jolie.
Le bouquin retranscrit ce coktail ou du moins essaye, mais ça fait tout plat. Déjà parce que, quand on a vu le film, passer de l’image au texte retire le dynamisme propre au cinéma. Les mots, en tout cas ceux de Stern, sont incapables de rendre la dimension visuelle et animée de l’image. Ensuite, parce c’est mal écrit, on dirait une rédaction de collège. Enfin, surtout, parce que Lara Croft est juste Lara Croft dans le roman. Exit Angelina, qui était l’argument de vente majeur du film, les producteurs ayant tout misé sur ses boobs plutôt que sur l’écriture du personnage et du scénario. La Lara du roman s’en ressent : une coquille vide. On remplacerait son nom par n’importe quel autre, ça ne changerait rien à l’affaire, il n’y a rien de spécifique à l’univers laracroftien dans ces 290 pages.
À éviter, vaut mieux se rabattre sur les jeux vidéo et les deux films avec Angie.
Citation qui m’a fait marrer en ces temps de Covid :
— C’est une maladie qui se transmet par les vois aériennes. Je ne doute pas que la cabine soit remplie de ce virus. Cependant…
Il adressa un signe de tête aux deux hôtesses qui attendaient au fond. Elles s’avancèrent et déposèrent une petite pilule noire devant chaque invité.
— Comme toutes les maladies connues, il existe des stocks d’antidote en Occident, prêts à endiguer la moindre épidémie.