Je vois souvent passer sur Instagram des piles de bouquins dont les titres forment des cadavres exquis. L’idée est amusante… quoique répétitive à raison de cinquante par semaine. Drame de la lassitude liée aux effets de mode…
Plutôt qu’un énième macchabée délicieux à enchaîner des titres pour former des phrases plus ou moins approximatives, plus ou moins inspirées, je me suis dit “tiens, et si je racontais une histoire où chaque titre renverrait à une scène, une image, une action ?”.
Mon appétence pour la gaudriole étant connu, personne ne sera étonné d’apprendre que l’idée a très vite pris un chemin scabreux.
Première tentative, une micro-nouvelle qui s’arrête avant même d’avoir commencé, avec L’histoire raisonnée de la fellation (Thierry Leguay) et Casse-pipe (Céline).
Après cette mise en bouche qui donne un avant-goût des possibilités délirantes de l’opération, voici un récit complet autour du proverbe “quand la rivière coule rouge, emprunte le petit chemin boueux”. De quoi ébranler les fondements de la littérature érotique.
Avec l’aimable (?) participation de :
– Les Rivières pourpres, Jean-Christophe Grangé
– L’Appel de la Lune, Patricia Briggs (cycle de Mercy Thompson)
– La forteresse de la perle, Michael Moorcock (cycle d’Elric)
– La Brèche, Christophe Lambert pas l’acteur
– Le grand dieu Pan, Arthur Machen
– L’invasion des profanateurs, Jack Finney
– Le labyrinthe magique*, Philip José Farmer (cycle du Fleuve de l’Éternité)
– Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline
– Au cœur des ténèbres, Joseph Conrad
– Ceux des profondeurs, Fritz Leiber
– Orgasme, Chuck Palahniuk
– Le Styx coule à l’envers, Dan Simmons
* J’avoue que pour celui-ci, le choix fut difficile devant la pléthore de titres à ma disposition : La chambre des secrets (JK Rowling), La boîte à maléfices (Robert Bloch), L’Anneau-monde (Larry Niven), Le jardin des supplices (Mirbeau)…
Si vous ne savez pas quoi faire cet été, ce cadavre exquis vous propose à la fois une activité à pratiquer avec votre moitié et une pile de bons bouquins à lire. Coup double pour le corps et l’esprit. Mens sana in corpore sano.