Quatre bouquins étaient prévus au programme de cette chronique. Catwoman aura bénéficié d’un traitement particulier, vu que la miss est un cas à part, pour ne pas dire une K à part.
Reste un trio de livres pleins d’images, avec pour dénominateurs communs le cinématographe et la guerre :
– Vétérans Dunkerque / Dunkirk 1940 (Dahou et Ludovic Bertin)
– Sur la route de La Grande Vadrouille (Vincent Chapeau)
– le comics Skywalker passe à l’attaque
Vétérans, Dunkerque / Dunkirk 1940
Dahou (photos), Ludovic Bertin (textes), Guillaume Cappelle (traduction)
Abysses Éditions
Ramené d’Envie de Livres, Vétérans est sorti fin 2017, la même année que le Dunkerque de Christopher Nolan (monsieur Dark Knight).
Sur les 170 pages de l’ouvrage, les photos en occupent 140, ce qui laisse peu de place au texte. Celui-ci a la particularité d’être en français et en anglais. Si mes calculs sont exacts – et ils le sont –, on arrive à une quinzaine de pages en VF. C’est court, très court, mais ça dit l’essentiel sans se perdre en route à te détailler la position de chaque fantassin à la minute près. Bertin (La Lettre de Dunkerque, Le jour de ma mort) s’est montré synthétique comme une veste en polyester (et on sait tous qu’elle est polie, Esther). Contexte posé dans les grandes lignes (bataille de France, Dunkerque, opération Dynamo), un mot d’explication sur le rituel des commémorations, et hop, roulez jeunesse. Enfin “jeunesse”, pas trop vu la moyenne d’âge des vétérans.
La partie album photo regorge de Britanniques, ce qui s’explique par le dynamisme des associations de vétérans outre-Manche, de l’après-guerre à leur dissolution récente faute de combattants.
C’est là tout l’intérêt de ce bouquin : plutôt qu’un énième récit de bataille qui se perdrait au milieu d’une bibliographie déjà surabondante, s’attacher à l’après, aux vétérans, au souvenir et à la mémoire. Excellente initiative !
Sur la route de La Grande Vadrouille
Vincent Chapeau
Hors Collection
Une nouvelle édition a vu le jour en 2016 à l’occasion des cinquante ans du film. Je parlerai ici de la version 2004 (du livre, hein, pas du film).
La Grande Vadrouille fait partie de mes films cultes, quelque part entre Fight Club et Les Sept Samouraïs. Sans doute le premier film que j’ai vu à la télé tout gamin. Far far away a long time ago, il a même été projeté au cinéma de ma fac, j’y étais et je peux te dire que le lancer de citrouilles sur les bécanes de la Feldgendarmerie prend une autre dimension sur grand écran !
L’ouvrage marche sur les traces d’Oury, Bourvil, De Funès et toute la bande, passant en revue chaque étape et chaque lieu de tournage.
Le texte est, comme il se doit, truffé d’anecdotes. On aime, on n’aime pas, perso je m’en tamponne le coquillard. Savoir que Machin a repris deux fois des moules au resto Deméchoses m’en touche une sans remuer l’autre.
Deux points sauvent l’ouvrage et lui permettent de dépasser le stade de l’anecdotique. D’une part, une iconographie abondante, avec beaucoup de photos du tournage, donc un autre regard sur le film. De l’autre, une dimension documentaire, qui offre un panorama complet sur la façon de tourner un film dans les années 60 : l’écriture, le choix des comédiens, le rôle des techniciens, les changements en cours de route, l’impro, les figurants, les scènes en extérieur et en studio, les difficultés techniques…
À l’arrivée, un très chouette bouquin, autant sur le film en particulier que sur le cinéma en général.
Star Wars : Skywalker passe à l’attaque
Jason Aaron (scénario), John Cassaday (dessin), Laura Martin (couleurs)
Altaya
On conclut sur le canard boiteux de la chronique.
Le comics sort en VO sous le titre Skywalker strikes en 2015, la même année que le soporifique Réveil de la Force. Ça pue le marketing à plein nez et ça se sent dans le bouquin. Skywalker passe à l’attaque, comme l’épisode VII, patine dans le déjà-vu. Du “sympa mais”.
Le dessin est correct, même si Luke ne ressemble pas toujours à Luke, ce qui est quand même un comble vu que le titre tourne autour de lui. L’intrigue, je la cherche encore. Han Solo, Leia, Chewbacca et Luke veulent faire sauter une usine d’armements de l’Empire. Dark Vador assiste à une réception de l’ambassadeur chez Jabba le Hutt (sans Ferrero Rochers, un scandale !). Luke part fouiller la cahutte d’Obi-Wan, où il tombe sur Bobba Fett. Han croise son épouse (WTF ?) sur je ne sais quelle planète moisie. Lien logique entre tout ça ? Rien ou à peu près.
Le “récit” prend place entre les épisodes IV et V. On sait donc que tous les protagonistes importants vont survivre dans la BD. Résultat : tension dramatique zéro puisqu’ils ne sont jamais réellement en danger.
J’ai passé toute ma lecture à me demander pourquoi Dark Vador jouait les plénipotentiaires lors de missions diplomatiques de second ordre. L’Empire serait-il à court de sous-fifres ? Limite si on ne l’envoie pas régler les querelles de voisinage dans la banlieue de Coruscant.
Tout est du même tonneau. Ni fait ni à faire.