Le cul, c’est un art. Et une loterie : on ne gagne pas à tous les coups qu’on tire. Florilège de titres moyens du label Media 1000 (La Musardine), qui traînent dans ma bibliothèque, de ces récits pornographiques écrits au kilomètre par des gens qui devraient apprendre à tailler leur plume…
Comment je suis devenue dominatrice
Maîtresse Amina
Un porno quelconque, moyen en tout donc insipide. La première moitié du récit raconte l’histoire d’Amina au bordel. De la prostitution en club privé sans grand rapport avec le titre. Ensuite, la donzelle s’ouvre à la domination, moins par vocation que par opportunisme d’être confrontée à des mâles qui, eux, ont des fantasmes de soumission. Une découverte pas très palpitante, la faute à des chapitres de quatre pages qui enfilent les scènes en les expédiant sans jamais les exploiter à fond. Quand enfin Amina devient une maîtresse accomplie, on se dit que le roman va peut-être décoller et susciter l’intérêt… sauf qu’on arrive à la dernière page.
Les nuits de cuir
Jean-Charles Rhamov
Même genre de déception que le titre précédent. On nous annonce que… et à l’arrivée, que dalle ou à peu près. Le fétichisme du cuir se révèle le parent pauvre du roman, bien loin derrière l’échangisme et carrément à 12000 années-lumière de l’exhibitionnisme qui se taille la pipe part du lion. Scènes de sexe pas trépidantes, érotisme mou du genou, on est loin des Rêves de cuir et de Zara Whites.
Les collants en lycra ont changé ma vie sexuelle ! (Marie-Anne)
J’aimais beaucoup qu’on me retire mes jeans… (Julie)
Deux bouquins que je mets dans le même sac, puisqu’ils répondent à un cahier des charges ultra calibré, commun à plusieurs collections de La Musardine (Confessions érotiques, Les érotiques d’Esparbec, Les interdits d’Esparbec).
Une nénette en terminale/BTS/lycée se retrouve dans une situation excitante liée à un fétichisme (ici collants et jeans, dans d’autres ce sera l’uro, le scato, les bottes, le ligotage). Elle fricotte avec une autre donzelle, un peu plus sûre d’elle et dominatrice sur les bords, qui partage les mêmes goûts. Le binôme se livre à toutes les expériences possibles, repoussant chaque fois les limites (scènes lesbiennes génériques avec broutage de minou, gode-ceinture, fist-fucking, uro, scato). Leurs routes se séparent. La première nénette poursuit son chemin et croise un gars pour atteindre le quota de scènes hétéros. Sauf que ce n’est plus comme la première fois, donc le doute l’habite sur ses penchants fétichistes. Jusqu’au moment où elle croise la bonne personne, et à la fin ils vécurent heureux avec une sexualité épanouie.
Ce genre de texte est écrit avec les pieds, truffé de répétitions, redondances, lourdeurs, style rédaction de collège. Je cite Julie à propos de ses jeans: “Si jamais je le remettais, lui ou un autre, il me faudrait m’apprendre à me contrôler. A part ça, je me sentais comblée, et surprise en même temps. Je n’avais pas imaginé que cela puisse être aussi bien (rédaction de CM2). J’avais vraiment le regret de ne pas avoir essayé plus tôt (on dirait du Google traduction…).”
Après, le bon côté, c’est du sexe cru, qui ne s’embarrasse de chichis. Donc si tu veux du porno de base, c’en est, là t’es pas volé.
Enfin, le problème de ces deux titres, c’est qu’ils font très vite le tour du sujet avant de tourner en rond et de virer à la redite.
Les petites culottes japonaises
Carmen Ritz
Alexandra n’a peut-être pas été déçue du voyage, bibi si !
Pour les amateurs de fesse et les fétichistes, le Japon est un pays magique où l’on trouve love hotels, maid cafés, pink salon, soaplands, distributeurs de petites culottes, uniformes marins, shibari, zentaï, fantasmes tentaculaires… et je suis à peine au quart de la liste.
Pour avoir testé in situ un nombre négligeable de ces merveilles, on est loin du compte avec ce roman. Il les évoque plus qu’il ne les met en scène, la faute à des chapitres qui restent en surface. A vouloir tout dire, rien n’est vraiment exploité, on reste sur sa faim, tant pour la thématique que pour l’érotisme très frileux.
Le décor japonais manque d’exotisme, à la fois parce que l’histoire se déroule dans le Tokyo occidentalisé (donc interchangeable avec n’importe quelle métropole) et parce que les éléments nippons tiennent de l’image d’Epinal (les Japonais boivent du thé, les Français mangent des baguettes – du pain, hein, pas les ustensiles pour becqueter).
Bref, un roman qui passe à côté de son sujet et ne se rattrape même pas sur la qualité des scènes olé-olé, molles comme des nouilles udon. Un bide.
La Commandante
Carlo Vivari
Celui-ci a le mérite de se laisser lire, oscillant entre le cul gentillet et quelques passages bien hardcore. L’écriture n’a rien d’extraordinaire, cela dit certains passages atteignent un degré de délire hénaurme et de surréalisme que c’en est à se taper des barres (du moins si tu as comme moi une approche très second degré et clownesque de la pornographie). Pas impérissable mais rigolo à sa façon.
N’hésitez pas à aller caresser d’autres zones érogènes du blog :
– florilège Esparbec
– fantaisies inavouables
– né sous X
– pan-pan cul-cul
Hummm pas trop ma tasse de thé, je passerai mon tour.
Par contre, je peux te piquer l’image « -18 ans » ? Je dois rédiger un avis sur un manga un peu particulier (beaucoup de sexe, mais aussi des trucs moins sympa avec du sexe…) mais génial ! Je cherche justement comment mettre des extraits sans que cela me retombe sur l coin de la figure si une âme sensible s’égare sur l’article ! 😀
Oui, oui, vas-y, tu peux repiquer le -18. 😉