L’été, les vacances, la glande… les lectures de détente, pas prise de tête… La bande dessinée humoristique s’impose comme LE choix estival.
Or donc, j’ai profité des vacances pour me taper une copieuse pile de BD. La galaxie Fluide Glacial est à l’honneur.
Litteul Kévin
Coyote
Litteul Kévin fait partie de ces enfants de la BD nés à la charnière des années 80-90. Comme les Titeuf et autre Petit Spirou, Litteul Kévin met son héros face aux choses de la vie, à commencer par le sexe. Première histoire du premier tome, on voit Kévin au pieu avec sa mère. Seconde histoire, il découvre les joies de la masturbation. Une série très moderne, donc.
Les textes font la part belle aux jeux de mots et références, entre autres, à Audiard. Lu et approuvé.
(Tomes 1 à 3 et 5 à 8 lus.)
Le guide du bac
(collectif)
Sorti en 1998, ce guide est quasi intemporel. En dépit de quelques références dépassées (Jacques Toubon…), l’ensemble reste d’actualité en 2016. L’humour est très très potache, autant dire qu’il colle à merveille au sujet.
Idées noires
Franquin
Je devais avoir une dizaine d’années quand j’ai découvert les Idées noires. Voilà donc une trentaine d’années que je les relis régulièrement et le plaisir reste intact.
Dessin très noir et humour encore plus noir pour dénoncer les pires instincts de l’espèce humaine – qu’on peut résumer à une formidable capacité de (auto-)destruction. Triste constat de voir qu’en 2016, presque quarante après la parution de la première planche, rien n’a changé en ce bas monde. Enfin si, c’est pire, tu parles d’une évolution…
Albums en vrac
Edika
Ayant une conception aristotélicienne du récit (un début, un milieu, une fin), j’ai longtemps eu du mal avec Edika. Chez lui, l’absence de chute est un gag récurrent, il m’a fallu quelques albums pour m’y faire. Amateurs d’absurde, accrochez-vous à vos bretelles, car il règne en maître dans ces cases plus déjantées les unes que les autres.
(Tomes lus : 2, 3, 5, 8, 13 à 15, 17, 23 et 29 à 32.)
Rubrique-à-brac & Rhâ-Gnagna
Gotlib
Marcel Gotilb, what else?
Comme son nom l’indique, la rubrique-à-brac n’a rien d’homogène et propose un flopée de pastilles traitant chacune d’un sujet ou un autre de manière décalée. On y croise aussi bien des leçons de choses que des aventures policières parodiant Les cinq dernières minutes et Maigret, ou encore des contes de fées revisités, moult variations du fou-qui-repeint-son-plafond-je-retire-l-échelle-accroche-toi-au-pinceau, Isaac Newton qui passe son temps à prendre les objets les plus divers sur le coin de la tronche…
C’est très drôle, en tout cas si on aime l’absurde, la caricature et l’humour bourré de références classiques. Ce vent de folie est aussi inédit en France à l’époque où paraissent les premières RAB, alors que les Américains sont déjà sur le créneau du non-sens depuis quelques années (la magazine Mad, qui inspire Gotlib, naît en 1952). Signe des temps, la première RAB sort en 1968 et les Britanniques découvriront les Monty Python un an plus tard, faut croire que l’Europe occidentale avait besoin de sortir des sentiers battus. Cette folie douce inspirera entre autres Desproges, Les Nuls, Antoine De Caunes, Richard Gotainer, Laurent Baffie, Jules-Edouard Moustic, Benoît Delépine, Bruno Gaccio…
Fatigué de la vision pour le moins enfantine de Goscinny quant à la BD, Gotlib se lance avec Claire Bretécher et Nikita Mandryka dans L’Écho des savanes en 1972, puis avec Jacques Diament et Alexis dans Fluide Glacial en 1975. C’est dans cette dernière revue que paraissent les planches regroupées dans Rhâ-gnagna. C’est toujours aussi foutraque dans son humour que le Gotlib des débuts mais plus adulte dans son traitement, avec des références de cul, de la violence, des trucs un peu crades, le tout dans une ambiance on ne peut plus iconoclaste et une absence totale de limites.
Sœur Marie-Thérèse des Batignolles
Maëster
Sœur Marie-Thérèse, à l’origine chroniquée dans cet article, a désormais droit à sa publication dédiée. Faut-il voir la main de Dieu ou la mienne dans ce miracle qui constitue un premier pas vers la canonisation ? Mystère (et boule de gomme ajouterait mister Maëster).