Très attendu en 2010, Ultramarines a été le premier film de la franchise Warhammer 40,000. Et le dernier à ce jour. C’est pas mauvais, c’est très mauvais.
Le plus gros défaut de ce DTV britannique, c’est son scénar. Dan Abnett, qui a écrit un paquet de romans de l’univers de 40K en est responsable. Ben ça valait le coup de disposer d’un univers aussi riche et d’une expérience aussi bien dans l’écriture que dans la licence pour accoucher d’une histoire aussi pauvre.
On a donc un paquet de Space Marines, l’élite militaire de l’Imperium, qui se font dézinguer sur une planète paumée. Les fins stratèges impériaux décident donc d’y envoyer d’autres Space Marines mais moins nombreux et moins expérimentés que leurs prédécesseurs. V’là les tacticiens de pointe, dont la débilité ferait passer Gamelin pour un génie de l’art de la guerre.
Sur ce point de départ foireux, la suite de l’histoire sera plutôt molle et très prévisible (ça pue le Chaos d’entrée, donc pour le suspense, zéro).
Warhammer 40K, outre son lore très développé (réduit ici au strict minimum Empire, Space Marines, Chaos, bagarre), c’est aussi une esthétique spécifique à cet univers : baroque, surchargée, à la fois sombre et bariolée. Bon ben là, on a une planète désertique avec surtout de la poussière et de la fumée, décor simpliste et terne dont le seul mérite est d’être à l’image du scénario, simpliste et terne aussi. Graphisme et animation à l’avenant, sortis d’une autre époque, pas du tout futuriste mais archaïque.
L’écriture des personnages suit le même chemin pour ne proposer que du soudard bien caricatural avec des punchlines de beauf. Même les marines du film Aliens ont l’air raffinés en comparaison. Aucun protagoniste n’est creusé, pas de perso charismatique, le néant total. Les gars sont des Ultramarines – pas le meilleur choix non plus, parce qu’unité la plus lisse et la plus dans les clous du Codex Astartes donc la moins intéressante – mais pourraient tout aussi bien appartenir à n’importe quel autre chapitre, on ne verrait pas la différence, à part la couleur de l’armure. On oublie les noms des Marines sitôt le film terminé – voire pendant – alors qu’on ne voit qu’eux tout du long. Le jeu vidéo Dawn of War II sorti l’année précédente offrait de bien meilleurs dialogues et mettait en scène des Blood Ravens dont on se rappelle des années après (Cyrus, Thaddeus, Avitus…), le tout dans une histoire certes classique d’invasion tyrannide et de magouille eldar mais qui au moins fonctionnait. L’écart entre les deux laisse perplexe sur le choix d’Abnett pour l’écriture du film, infoutu qu’il est de pondre ne serait-ce qu’un seul Marine qui tient debout.
Histoire, persos, décors, graphisme, animation, musique, rythme, background, rien ne va. Tout est raté, pas un élément qui sauverait le reste ou surnagerait un tant soit peu dans cette bouillie.
Pour les néophytes de WH40K, le film sera imbitable faute d’expliquer quoi que ce soit. Si vous ne connaissez pas l’univers de Games Workshop avant de plonger dans cette daube, vous ne serez pas plus avancé au terme de la purge. La médiocre qualité du métrage à tous les niveaux ne vous donnera pas envie d’explorer plus avant le 41e millénaire.
Pour les adeptes de 40K, que ce soit à travers le wargame avec figurines, les jeux de plateau (Space Hulk et Space Crusade en tête pour les plus âgés), le jeu de rôle (Warhammer 40,000 Roleplay) et/ou les jeux vidéo, ce machin est une déception, alors que c’est bien à destination de ce public qu’il a été produit.
Jusqu’aux fanboyz les hardcores, ceux qui trouvent que tout ce que fait Games Workshop est génial (alors qu’on sait bien que non, i.e. le lore tout pourri d’Age of Sigmar d’une pauvreté abyssale en comparaison de son prédécesseur), ben même eux ils ont admis qu’Ultramarines était une Warhammerde.