Rec – Paco Plaza & Jaume Balagueró

Un reportage dans une caserne de pompiers tourne au drame parce qu’il y a des zombies plein l’immeuble d’une vieille mémé.

Affiche film Rec zombies

Rec

Annoncé en 2007 comme le renouveau du film d’horreur, je cherche encore en quoi Rec a renouvelé quelque chose à l’époque :
– caméra subjective : déjà fait
– pseudo reportage : déjà fait
found footage : déjà fait
– groupe-coincé-à-huis-clos-avec-des-créatures-malfaisantes : déjà vu
– scènes gore : pas de sang neuf
Et je passe sur les détails éculés à s’en taper sur les cuisses. La gamine malade dont les médicaments sont hors de l’immeuble en quarantaine, v’là le ressort dramatique innovant… Manque plus que le chat qui surgit du placard…
Il n’y a aucun point du film qui apporte quoi que ce soit au cinéma d’horreur. La somme des parties donnerait-elle un résultat supérieur ? Pas mieux. À sa sortie l’ensemble avait déjà été fait et refait, vu et revu. Rien d’original, rien de nouveau, et même sur la base de vieilles recettes éprouvées, il ne sort rien de bon de cette mouture.

En moins d’une minute (55 secondes pour être exact), j’étais déjà horripilé. Bienvenue dans Vis ma vie, ce soir un reportage sur les films ratés.
La VF est abominable à tous points de vue : les voix, les intonations, les lèvres qui ne correspondent pas du tout aux sons qu’on entend.
L’actrice (?) principale semble articuler chaque syllabe comme si elle découvrait la diction. L’ensemble est mal joué par tout le casting.
Point à peu près positif : le caméraman n’a pas l’air de trop souffrir de la maladie de Parkinson (pas comme ce satané Cloverfield qui m’a traumatisé à ce niveau). Au début, l’image parvient à rester à peu près stable plusieurs minutes d’affilée, ce qui est un record dans le domaine “caméra au poing”. Point négatif, pour faire vrai genre “caméraman qui panique”, l’image saute dans tous les sens à chaque scène choc, donc on ne voit rien de plus qu’une bouillie informe aux moments censés être impressionnants.
L’aspect faux docu plombe tout : l’image dégueu réduit à néant l’horreur devant le sang. Idem l’ambiance hors champ qui essaye de jouer sur la prise de son : on note vaguement des bruits quelque part, mais on est très loin de faire dans son froc. Quant à la tension, elle s’installe autant que la caméra, c’est-à-dire jamais et retombe au rythme des changements de plan frénétiques. Le soi-disant réalisme terrifiant comme si on y était donne surtout un foutoir visuel. On passe plus de temps à essayer de voir quelque chose qu’à avoir la trouille.
Film d’horreur ? non. Film horrible, oui !

Rec 2

Quitte à bouffer de la merde, allons-y franco avec Rec 2, suite directe sortie en 2009, qui reprend là où on s’était arrêté.
Le premier opus était déjà dépourvu de nouveauté dans son intrigue, son format de found footage et ses effets de manche de six sous, le second reprend à l’identique la recette créatures-lieux-clos-caméra-hystérique, repoussant les limites d’un manque d’inventivité originalité qui laisse pantois. Au moins on sait que les réalisateurs maîtrisent le copier/coller.

Pour enrayer le terrible virus une équipe de quatre hommes est envoyée. Aux USA, on aurait eu le bataillon des forces spéciales avec couverture aérienne et appui d’artillerie, ici c’est l’extrême inverse mais tout aussi farfelu à sa façon. Sachant qu’il y a déjà plusieurs morts dans l’immeuble, plus un virus, plus des créatures dangereuses, c’est quoi cette idée débile d’envoyer une force d’intervention famélique ? Déjà peu crédible au volume 1, Rec continue de s’enfoncer.
Le film abonde en incohérences du même genre et autres raccourcis à deux balles au point qu’on en vient vite à se demander comme un des protagonistes où on a mis les pieds.

Et puis d’un coup, l’instant magique ! Un médecin dévoile qu’il est un prêtre et que le virus est une espèce de possession démoniaque transmissible par morsure et étudiée en secret par le Vatican ! Tada ! Et là, le film prend un énorme potentiel nanar, fourre-tout improbable d’Aliens, La nuit des morts-vivants, 28 jours plus tard, L’Exorciste, Les bidasses en folie et Le bal des vampires. Le joyeux cocktail foutraque s’enrichit de passages secrets, fusillades, zombies qui marchent au plafond, verbiage religieux…
Le “scénario” continue à partir en vrille avec l’arrivée d’un groupe de djeuns, dont l’idée initiale était de faire voler une poupée gonflable avec des feux d’artifice… Après l’équipe de flics incompétents et incapables de venir à bout des zombies à coups de fusils d’assaut, les gamins en repoussent un en lui plantant une fusée d’artifice dans la bouche ! Digne d’un ZAZ ! Y a-t-il un pilote sur Zombie Airlines ?
On se demande où le délire va s’arrêter… Pas là, puisque la journaliste de Rec 1, rescapée on ne sait comment, surgit de nulle part… pour une fin “inattendue” (sic), qui se révèle une énième pirouette scénaristique.

Rec ne m’avait pas convaincu mais ennuyé. La suite atteint des profondeurs de débilité et des sommets de n’importe quoi au point d’en devenir comique. Comme film d’horreur, c’est un navet. Par contre, en tant que nanar, il y a peut-être (je dis bien peut-être) un potentiel exploitable.

Rec 3 et Rec 4

Si vous vous sentez des envies d’étrons, sachez qu’il existe deux autres suites. Rec 3 Genesis (2012) se déroule pendant les événements de Rec 1 et raconte à peu près la même chose avec d’autres personnages dans un autre lieu et en prime le blabla religieux de Rec 2. Ne vous fiez pas au titre mensonger, Phil Collins est absent de ce Genesis foireux.
Rec 4 (2014) reprend là où Rec 3 s’était arrêté sur son cliffhanger moisi. L’histoire est la même que les trois précédents sauf qu’elle se passe sur un bateau. Et c’est à chier.

Publié le Catégories Chroniques ciné

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