Pathfinder, c’est un genre de Pocahontas mais avec ‘achement plus de testostérone et de stéroïdes. Et c’est pas bien fameux.
Des Vikings débarquent en Amérique, où les locaux leur lattent la tronche, sauf un gamin qu’ils recueillent. Arrivé à l’âge adulte, ce dernier est devenu un redoutable guerrier. Pas un as de la poterie ou du tannage de peau, non, un bourrin de première.
D’autres Vikings repointent le bout du casque à cornes et massacrent les Indiens. Sauf le gamin qui n’en est plus un. Ce type a un don phénoménal pour la survie, c’est pas croyable.
Assoiffé de vengeance, il va déglinguer les Vikings.
Il y a dans Pathfinder une pincée de 13e Guerrier pour les Vikings bourrins et le choc – dans les deux sens du terme – des cultures, de Predator et Rambo pour les embuscades en forêts, bref de la finesse en perspective. Le régal serait digne des films cités si l’intrigue ne quittait pas le sentier de la guerre pour se perdre dans des impasses qui plombent le rythme faute d’être exploitées comme il faudrait (succession du chef, rivalité de guerriers, romance à deux sous). Tout ce qui sort des scènes de baston étant assez moyen, le film aurait gagné au final à n’être que de la pure castagne. C’est un peu comme la BD Norse, avec des Vikings aussi, où tout ce qui s’éloigne du boulard pour essayer de raconter quelque chose aboutit à pire que mieux.
D’autant que le montage bordélique de Pathfinder perd le spectateur, un comble avec un titre pareil (litt. “celui qui trouve le chemin”). Sur certaines scènes, on ne sait plus trop qui est où ni qui fait quoi. Pour ajouter à la confusion, on a droit à quelques belles incohérences, genre un Indien qui part tout seul, et dix minutes plus tard, il charge les Vikings avec vingt potes à lui sortis de nulle part. La version sortie en salle a été amputé d’environ une heure par rapport au montage voulu par le réalisateur, ce qui explique bien des choses quant à ces raccourcis narratifs.
Ceci étant, tout n’est pas à jeter dans le film. Vus sous l’angle des Indiens, les Vikings sont proprement des monstres cuirassés, sombres, violents, bestiaux, gaulés comme des Space Marines (cf. l’affiche). Même si cette vision simpliste est à mille lieues de la réalité, elle rend tout à fait l’impression qu’ils ont dû faire pendant leurs “tournées” (y compris chez nous, où ils sont décrits de la même façon dans les chroniques d’époque, à faire passer les Cavaliers de l’Apocalypse pour des rigolos à dos de poney). Impression bien rendue par un visuel particulièrement travaillé en termes d’ambiance à défaut d’exactitude historique quant à l’équipement des hommes du Nord. La horde cliquettante de ferraille qui surgit de la brume, ça en jette !
Il n’y a d’ailleurs qu’au niveau visuel que le film vaille le détour, notamment pour les décors. Forêt brumeuse, montagnes enneigées, lac embrumé, forêt nocturne… Bon après, faut aimer la brume et la forêt, y en a beaucoup.
Côté action, les membres volent dans tous les sens et le sang gicle ! Mais à vouloir trop styliser la chorégraphie des combats en abusant du ralenti (syndrome L’Homme qui valait 3 milliards ?), le résultat est pire que mieux.
Un film à voir par curiosité, pour les décors, et si on a envie de regarder des affrontements qui sortent des sentiers battus. Dommage qu’il y ait pas mal de défauts narratifs à cause des impératifs de production, mais faute de director’s cut, il faut se contenter de cette version bancale.