Mitsubishi A6M5 Zero (Cobi)

Tout le monde en piste, on embarque pour un voyage vers le Japon des années 40 à bord du chasseur A6M5, plus connu sous le nom de Zéro, construit cette fois non par Mitsubishi ou Nakajima comme son auguste ancêtre de l’IRL mais en petites briques par la firme polonaise Cobi. Accrochez vos ceintures, ne vous affolez pas en cas de turbulences. Par contre si la DCA commence à seringuer, là vous pouvez paniquer et hurler de terreur, ça ne sert à rien mais ça met de l’ambiance.

Cobi Mitsubishi Zero A6M2 A6M5 5712 5729
Comme James Bond, je suis moi aussi détenteur d’un double Zéro.

Or donc, pour autant que je sache, Cobi sort un Zéro tous les deux ans dans son catalogue :
– A6M2 gris n°5515 en 2016 ;
– A6M3 vert n°5537 en 1018 ;
– A6M5 vert n°5712 en 2020 ;
– A6M2 gris n°5729 en 2022.
Au vu du peu de différences entre le 5537 et le 5712, je ne suis pas sûr que cette réédition du modèle vert s’imposait, m’enfin, comme c’est celui que je possède dans cette teinte, on va quand même parler de lui. D’autant que, d’après la comparaison de photos des deux versions, le 5712 est un poil au-dessus de son prédécesseur en termes de rendu et de finition. Ce qui est sûr, c’est qu’il est très au-dessus du 5515 gris.
Pour avoir un peu suivi l’évolution d’autres véhicules de la marque (avions et chars d’assaut), les rééditions ont du sens la plupart du temps. L’idée n’est pas – ou en tout cas ne semble pas être – de retirer un modèle pour créer une rareté artificielle qui pousse les collectionneurs à se ruer sur les derniers modèles dispos, faisant ainsi rentrer le blé tout en évitant d’avoir à gérer les retours d’invendus. De rareté, il n’y en a pas : sitôt un modèle épuisé, il en ressort un autre. Meilleur. Parce que c’est là l’intérêt de la démarche : Cobi revoit sa copie sans se reposer sur ses lauriers. Et le nouveau modèle qui prend la relève ne se contente pas de cloner le précédent avec juste quelques améliorations techniques, beaucoup apportent du renouvellement en jouant sur les différentes variantes produites au cours du conflit (i.e. le Panzer IV avec ou sans plaques de blindage latérales) et/ou sur les coloris (ce même Panzer IV existe en gris clair, sable Afrikakorps, bicolore sable/olive, noir CoH3).
Dans le cas du Zéro, le 5515 était correct mais sommaire et ressemblait à un jouet (ce qu’on ne peut pas trop lui reprocher, puisque c’en est un). Le suivant est déjà beaucoup plus réaliste et peut faire un modèle d’exposition très honnête. Le 5712, sans révolutionner l’engin, améliore les finitions (ailes moins mastoc, notamment). Quant au 5729, il boucle le travail, on y reviendra plus loin en comparant ces deux derniers modèles. Sûr qu’une cinquième version n’aurait, elle, pas grand-chose à apporter de neuf. Encore que… Entre les saumons d’ailes repliables, les camouflages marbrés de certaines escadrilles ou la version hydravion Nakajima A6M2-N, certaines possibilités de l’appareil peuvent encore être exploitées.
Donc si vous ratez un Zéro, pas besoin de claquer des sommes folles sur eBay ou ailleurs pour un vieux modèle épuisé vendu entre 80 et 120€ (j’en ai vu dans cette fourchette…), patientez jusqu’au prochain qui ne vous coûtera pas un rein et proposera un meilleur rendu que son précédesseur.

Avion A6M5 Japon Seconde Guerre mondiale
L’original

Pour ma part, j’avais d’abord acheté l’A6M2 chez le fournisseur français de Cobi (cf. review de la rencontre du troisième type avec le petit gris) et, en cherchant des infos sur les différentes variantes du Zéro pendant la Seconde Guerre mondiale, je suis tombé par hasard sur l’A6M5 vendu par un particulier sur eBay. Boîte neuve, jamais ouverte, 20€ plus 5€ de port, soit le prix du set en boutique. Donc pas l’affaire du siècle mais pas de l’arnaque non plus, il m’a coûté son prix. Et surtout il était disponible, ce qui n’est plus le cas dans la plupart des magasins physiques ou en ligne (et quand on le trouve, c’est au prix où je l’ai payé, donc le résultat revient au même). Oui, je sais, 25€ pour un avion, quand on est habitué au tarif Lego, on se dit qu’il y une faute de frapppe, mais non, c’est le tarif (de base, sans promo, sans réduc, sans Black Friday).

Boîte recto verso Mitsubishi A6M5 Zero Cobi 5712
Le recto et le verso de la boîte

L’emballage a de la gueule et a le mérite de présenter le modèle tel qu’il est, pas Photoshopé à mort, avec un premier plan qui se détache bien du fond. Perso, je préfère ce genre de présentation à une mise en scène ultra sophistiquée qui noie l’engin dans le décor, déforme les perspectives et promet parfois davantage que ce qu’il n’a à offrir. On notera à l’arrière-plan le clin d’œil à un autre set de la marque, le cuirassé Yamato, modèle qui me fait très, très envie… mais qui n’entre pas dans mon budget (lecteurs et lectrices du blog, peut-être qu’en vous cotisant…).
Ouverture, livre d’instructions, des sachets de briques, beaucoup de sachets de briques. Sans déconner, que ce soit Cobi ou n’importe quelle autre marque, arrêtez de délirer avec les sachets, y a pas besoin d’en mettre dix, douze, quinze ! Un avec les micro-pièces, un avec les pièces délicates (tampographies et verrières pour éviter les éventuelles rayures), un avec le reste en vrac (à la limite deux pour les grosses briques et les moyennes), et c’est marre. On est déjà dans le hobby tout plastique pas très écolo friendly, pas la peine d’en rajouter encore une couche avec des emballages superflus. Parce qu’ils ne servent à rien, hein, vu la dispersion fantaisiste des briques qui oblige à tout ouvrir dès les premiers numéros de la notice. Pour faire ça, autant tout mettre dans le même.

Ce coup-ci, après la péripétie de l’A6M2, le premier truc que j’ai vérifié en déballant les pièces, c’est que j’avais bien les bons ailerons. Pour le coup, oui.
Là où sur le 5729, on construit les ailes en parallèle reliées entre elles dès le départ par un bout de tronçon central, les ailes restent ici séparées pendant la majeure partie du montage avant de les relier une fois achevées (et on les monte toujours en simultané, ça, ça change pas). Ensuite, bloc moteur, puis la queue (qui fait lever l’avion, comme dit plus ou moins la chanson). On assemble ces trois éléments, on complète avec le fuselage et le cockpit, avant de terminer sur les roues et le réservoir ventral. La silhouette du Zéro étant très simple, pas de difficulté particulière à signaler.
Je reste admiratif devant l’ingéniosité de ces constructions qui parviennent à tout faire tenir ensemble avec le minimum de briques. Même pas trois cents pièces (280 pour être précis) et à la fin, t’as un bel engin de 34 cm d’envergure, beau et costaud. Revers de la médaille, le manque de flexibilité : peu de briques, qui plus est très spécifiques à la construction concernée, ne laissent pas d’autre choix que d’assembler le modèle de la boîte sans possibilité de s’orienter vers un montage alternatif.
Autant j’aime bien dans les Lego, la complexité de certains agencements et le niveau de détail permis par la pléthore de petites pièces, autant par moments, t’as l’impression que les mecs se compliquent la vie sans gagner en efficacité, t’es étouffé par la surcharge de petits bidules et tu sens bien l’astuce pour gonfler le nombre de briques comme si la quantité signifiait quelque chose (spoiler : “en quantité” signifie juste qu’il y en a beaucoup – c’est même la définition du terme – et rien d’autre). Donc bosser coup sur coup sur ces deux Zéros Cobi, quelque part, c’est le retour à la simplicité de mes Lego de jeunesse, certes avec des briques plus variées et moins basiques qu’à l’époque, mais avec cet esprit qui consistait à construire le maximum avec le minimum.

Cobi comparaison Zero A6M5 5712 A6M2 5729
A6M5 n°5712 vs. A6M2 n°5729

Bref, retour au présent et à nos engins avec la comparaison de l’A6M5 et de l’A6M2.
Avantage du 5712 sur le 5729, il est pourvu d’un réservoir largable niché sous le ventre. Par contre, les deux manquent de bombinettes ou de torpilles, qui permettraient d’exploiter toutes les possibilités de l’appareil dans ses autres rôles que le pur chasseur.
Avantage du 5729 sur le 5712, la fixation des roues sur le fût est bien meilleure. Le gris a pour lui une pièce moulée d’un bloc sur laquelle la roue vient s’enclencher, quand chaque roue du vert s’accroche au reste du train via une pièce d’un seul tenon, le résultat tenant plus ou moins (dès qu’on y touche, c’est plutôt moins). Le 5729 est plus grand d’une paire de centimètres et offre de meilleures finitions sur le dessous de l’appareil, tout beau tout lisse. Le rendu plus brut du 5712 ne gêne pas pour l’exposition, puisqu’on ne le voit pas.
Enfin, les deux versions de l’appareil contiennent chacune une minifig différente, ce qui est plus sympa qu’un éternel recyclage des mêmes personnages.
Ces deux modèles se complètent bien grâce à la différence de coloris (sans quoi, de la même couleur, ils feraient clairement doublon).

Cobi Zero A6M2 A6M5

Au final, ce Zéro vert est costaud et vous pouvez jouer avec sans semer des pièces à tout vent. La base des trains est bien fixée à l’aile et reste en place quand on les déplie ou replie, seule la manipulation des roues demande de la délicatesse pour éviter qu’elles ne se détachent. La roulette arrière, moulée d’un bloc à la différence du 5729 pourvu d’une vraie petite roue qui tourne, est bien accrochée, il y a donc peu de risques de la paumer en jouant. Quant à l’exposition, cet A6M5 assure le taf et a fière allure sur son socle avec sa petite plaquette tampographiée. Donc un modèle bien fichu, jouable aussi bien qu’exposable, le tout pour vingt-cinq balles, que demande le peuple ? Le premier qui répond “du pain et des jeux”, je l’envoie fissa aux galères pour trois ans.

Zero A6M5 Cobi 5712

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