Michael Jackson

Colection Michael Jackson disques CD magazines collector
Si ça intéresse quelqu’un, tout ce bazar est à vendre (me contacter via la page Facebook du blog).

Michael Jackson a été un de mes intérêts spécifiques pendant mes années de lycée. J’avais accumulé à l’époque une collection honorable, d’autant qu’il fallait se remuer le cul pour en monter une en ces temps prénumériques. Pas d’Internet pour tout commander de chez soi à l’autre bout du monde. Fallait se démerder avec un pauvre disquaire de bled paumé (qui n’avait donc rien, hors sorties albums et singles tout-venant), profiter des virées familiales dans des villes un peu plus grandes (Amiens, Lille) pour essayer de mettre la main sur des imports, écumer les brocantes pour glaner les vieux disques… Des années d’accumulation et de recherches, comme un chevalier de la Table ronde parti pour la quête du Graal. Aujourd’hui, en une après-midi sur eBay, on pourrait monter la même collec’ sans se fatiguer. Mais ça n’aurait aucun intérêt…

Michael Jackson Mozart Flûte enchantée Karajan Deutsche Grammophon par Un K à part
Bientôt dans les bacs et sur toutes les lèvres, un grand tube !

Les ouvrages qui suivent sont classés par année de parution. Cet ordre m’a semblé plus pertinent qu’un classement par titre, vu que la moitié d’entre eux portent le même et s’appellent Michael Jackson.
Il ne sera ici question que des livres sur Michael Jackson ; pour les bouquins de Michael Jackson, voir les chroniques de Moonwalk et Dancing the Dream.

Michael Jackson Christian Perrot Albin Michel Rock Folk

Michael Jackson
Christian Perrot

Albin Michel / Rock & Folk (1984)

“Michael Jackson est un chanteur, on a presque fini par l’oublier”, annonce la quatrième de ce bouquin sorti en 1984, qui se propose de le rappeler, au-delà du personnage riche, célèbre, vierge, blanchi, source et cible de tous les délires.
Bon ben c’est raté. On a surtout droit à de la biographie journalistique sensationnaliste, qui s’intéresse surtout aux anecdotes, scandales, magouilles dans l’arrière-boutique, rumeurs, bisbilles entre le fils Michael et le paternel Joe… La musique ne vient qu’au second plan et à part pour égrener des titres à la suite les uns des autres sans vue d’ensemble, ça ne mène pas bien loin.

Ça, c’est de la citation !

Michael Jackson
Mark Bego

Hachette Jeunesse (1984)

Mark Bego est le spécialiste américain des biographies de star du showbiz. Enfin, des gens le disent… Vu que le bouquin est classé en jeunesse avec la mention “à partir de 9/10 ans”, on est à peu près au même niveau que la BD sur la vie de Michael Jackson qui paraissait en épisodes hebdomadaires dans Le journal de Mickey au début des années 80. Un “spécialiste” très accessible, donc.
L’ouvrage est surtout une mine de citations de tous un tas de gens sur tout un tas de sujets random posés les uns à la suite des autres avec des transitions formidables du style : “à propos de tel sujet, Untel a dit ceci”. On passe ainsi du régime à base de légumes de Michael Jackson pour se nettoyer les intestins à sa méthode pour composer des chansons, comme ça, d’une ligne à l’autre, hop. Zéro pour l’écriture. Même note pour la traduction qui est poussive. Et rebelote avec l’édition, le texte étant bourré de coquilles.

Michael Jackson sa vie ses amours ses succès Jack W Reynolds éditions Garancière

Michael Jackson, sa vie, ses amours, ses succès
Jack W. Reynolds

Éditions Garancière (1984/1989)

Cet ouvrage est sorti en France en 1989, parce que l’album Bad était arrivé depuis peu dans les bacs. Tout ce qui portait le nom de Jackson était bankable, même du réchauffé et du périmé. En effet, la première édition du bouquin est canadienne et date de 1984 (Thriller venait de sortir, mêmes causes, mêmes effets). C’est d’ailleurs en 1984 que cette biographie s’arrête, pas du tout mise à jour pour son édition française après coup.
Pas grand-chose à en attendre quand la quatrième, assez sage et plutôt bien partie sur sa présentation du “jeune prodige du monde musical”, dérape en se terminant sur un “TOUT SUR SON TRAGIQUE ACCIDENT” tonitruant. Putassier au dernier degré, comme si la musique et l’artiste, en vrai, on s’en foutait, et que l’intérêt véritable tournait autour d’un fait divers (en l’occurrence, un spot Pepsi qui a mal tourné et s’est soldé pour la star par une virée à l’hosto avec les cheveux en feu et une main cramée).
Ce fameux “tout” tient en quatre pages. Je sais pas si ça valait le coup de le hurler en majuscules…
Le reste est une biographie journalistique classique. Enfance, adolescence, succès musical des Jackson Five, carrière solo avec Off the wall et Thriller, anecdotes à la pelle dont la plupart tiennent plus du people que de la biographie analytique. Disons qu’à l’époque, c’était pas inintéressant pour avoir la bio du bonhomme. Aujourd’hui, on en sait autant en lisant sa page Wikipedia.

Michael Jackson édition de luxe éditions Quebecor

Michael Jackson, édition de luxe
Jack W. Reynolds (non cité)

Les éditions Quebecor (1984)

Comparaison faite entre les deux bouquins, il s’agit plus ou moins d’une resucée du précédent de Jack W. Reynolds, avec beaucoup, beaucoup moins de texte mais davantage de photos, ces dernières occupant 90% de l’espace (d’où le “de luxe”, je suppose).

Michael Jackson édition RMC

Michael Jackson
RMC Édition (1984)

Une brève intro d’Alain Chabat, cinq chapitres dont tous les textes mis bout à bout doivent tenir sur une copie double, la lecture ira vite. Le reste, soixante pages de photos depuis les débuts des Jackson Five jusqu’au carton de Thriller. Belle iconographie en tout cas.

Michael Jackson Tom Lamotta éditions 1

Michael Jackson
Tom Lamotta

Éditions°1 (1988)

Un peu plus original que la moyenne des ouvrages intitulés Michael Jackson, celui-ci ne propose pas une énième bio identique aux autres. Ici, on s’embarque avec le Bad World Tour pour parler du phénomène qui déplace les foules et de la bête de scène. Des interviews de gens qui gravitent autour de Micky la Malice viennent étoffer le propos (son producteur Quincy Jones, Christine Decroix qui a bossé sur la VF de I just can’t stop loving you, etc.). On a droit au tableau complet du lancement de la tournée au Japon, avec le concert inaugural de Tokyo, puis le récit de la tournée en Australie, et enfin le premier concert aux States, à Kansas City. Soit un texte sur un sujet hyper précis (le démarrage du Bad Tour en 1987), très contextualisé et très ancré dans l’actualité de son époque, donc qui se périme assez vite quelque part. Cela dit, j’ai bien aimé l’angle d’approche. Pour une fois, il est surtout question de musique – thème que les biographies de journaliste ont parfois tendance à oublier, entre les os d’Elephant Man, le caisson à oxygène et les scandales sexuels – et en plus, plutôt que réciter des listes d’albums, de singles et de chiffres de ventes, on traîne ici dans les coulisses pour se pencher sur la scène. Le tout est illustré en abondance, ce qui ne gâche rien.

Michael Jackson Lee McLaren JC Lattès

Michael Jackson
Lee McLaren

JC Lattès (1992)

Une biographie attendue en son temps ! À l’époque, Michael Jackson était au summum de sa toute-puissance de super saiyan. Dangerous venait de sortir un an plus tôt et marchait bien, la tournée de concerts repoussait toutes les limites du Bad Tour, le clip de Black or White avait beaucoup fait parler de lui pour la technique révolutionnaire du morphing… 1992 est donc LA grande année du roi de la pop. La dernière. Un an après poperont les histoires de pédophilie et l’ambiance sera moins à la noce.
1992, c’est l’année où sort cette bio. L’auteur, un Américain à Paris mais sans lien de parenté avec Gene Kelly, axe son propos sur la couleur de peau et la religion, thèmes qui auraient peut-être passionné les foules dans son pays d’origine, beaucoup moins en France.
Il est évident que la couleur est un facteur qui a un poids notable dans la carrière et la vie personnelle du chanteur, dont la peau a parcouru tout le spectre au cours de sa vie et qui s’est vu, aussi bien du temps des Jackson Five qu’au début de sa carrière solo, refuser prix musicaux et apparitions dans certaines émissions au motif que “on n’est pas racistes, MAIS” (i.e. MTV qui refusa longtemps de diffuser le clip de Bille Jean avec pour seul argument : le chanteur est un Noir, donc non).
Idem la religion, dans laquelle il a pas mal baigné, en plus par le biais des Témoins de Jehovah qui ne sont pas les plus éclairés du lot.
Mais voilà, Michael Jackson ne se résume pas qu’à ça et c’est pourtant l’essentiel de ce qu’on aura à se mettre sous la dent. D’autres points, tout aussi essentiels – comme l’imbroglio des relations familiales du clan Jackson –, seront quant à eux zappés. La musique elle-même ne vient qu’en toile de fond du propos de McLaren, qui s’écoute surtout parler à longueur de page et n’a pas trop le temps de rentrer dans des considérations “accessoires” comme la création artistique. Même la vie privée de Jackson est à peine évoquée. Alors au moins, on échappe au refrain habituel des tabloïds sur les délires réels, supposés ou fantasmés du bonhomme, mais bon, ça fait aussi partie de sa bio, tout cet attrait pour l’étrange, les rumeurs les plus folles qui courent sur lui, cette image qu’il renvoie ou que d’autres lui attribuent. Une partie de la fascination qu’il exerce vient de là, impossible d’en faire l’économie dans une étude de caractère. Ben là si, McLaren s’en balance comme du reste.
Rien dans ce bouquin ne fait finalement écho à la complexité de la personne qu’était Jackson, pour le meilleur et pour le pire. Un formidable coup d’épée dans l’eau…

Michael Jackson Damien Noonan Carlton Book

Michael Jackson
Damien Noonan

Carlton Book (1994)

Dans ce petit bouquin au format CD, on trouve une bio tout bien chronologique, qui enquille les faits, des plus marquants aux plus anecdotiques. C’est un peu l’équivalent papier d’une page Wikipedia, chapitre biographie, à une époque où Internet n’en était qu’à ses balbutiements. Intérêt du texte, on va dire moyen, parce que les grands faits sont connus, donc on n’apprend rien de neuf, et les événements mineurs sont de ceux dont on n’a rien à battre. Reste une très riche iconographie qui occupe l’essentiel de l’ouvrage, assez chouette parce que proposant pas mal de photos rares (en tout cas à l’époque en 1994), mais limitée par la fausse bonne idée du format miniature de la collection.

Michael Jackson Yeux de cerf coeur automatique Diego A Manrique La Mascara

Michael Jackson, Yeux de cerf, cœur automatique
Diego A. Manrique

La Mascara (1995)

Titre ô combien improbable dont le sens reste à ce jour un mystère…
On dirait le croisement sous acide d’un hors-série de Star Club (“poster cadeau”, clame la couverture, en guise d’argument de vente à destination des 10-15 ans) et d’une encyclopédie (une petite, pas trop ambitieuse, hein, pas l’Universalis). Après une intro bien putassière autour des scandales sexuels du bonhomme – seul élément de sa bio et de sa carrière qui sera évoqué – viennent soixante pages de citations de Michael Jackson classées dans un abécédaire sur tout et n’importe quoi : les amis, les boucles de ceinture, Charlie Chaplin, la danse, les enfants, les jaccuzis, la Motown, Peter Pan, les souris, les Témoins de Jehovah…
Ça aurait pu être (un peu) intéressant pour mieux connaître le gazier sur des sujets parfois inattendus. Sauf que toutes les citations sont décontextualisées en plus d’être en très courtes et lapidaires, brieveté qui n’apprend in fine rien.
Riche en illustrations, si on aime les images, c’est tout ce qu’on en retiendra.

Michael Jackson coup de cour Catherine Michel Rouchon

Michael Jackson, Coup de cœur
Catherine & Michel Rouchon

Éditions Michel Rouchon (1995)

Avec ses coquilles en quatrième de couverture, on sent qu’on s’aventure dans de l’ouvrage pro de chez pro (ou pas). Le contenu est annoncé d’entrée comme un hommage, donc tout le texte sera frappé de la subjectivité des fans, avec zéro regard critique sur l’œuvre comme sur l’homme.
On aura ici une bio classique au départ (enfance, Jackson Five, Motown couvrent la première moitié du bouquin), un assez chouette cahier de photos en pleine page au milieu, et ensuite ça part en sucette dans un joyeux méli-mélo traité à coups de chapitres express de deux pages (le divorce des parents Jackson, l’album Thriller, l’accident du spot Pepsi, à peu près rien sur Bad et Dangerous, les accusations de pédophilie balayées d’un revers de la main…). Gage de qualité, l’ouvrage se termine par le thème astrologique et numérologique de Michael Jackson réalisé par Genia. Genia ! Vous vous rendez compte ? Nan, je déconne, personne n’a jamais entendu parler de cette pythie en dehors de cet improbable bouquin.
Bref, mis à part la vingtaine de photos, rien à sauver du reste du contenu.

Couverture Michael Jackson Non autorisé Christopher Andersen Belfond

Michael Jackson, Non autorisé
Christopher Andersen
Belfond (1995)

“L’univers du show business international est depuis les années quatre-vingt dominé par une figure légendaire, qui soulève autant d’interrogations qu’elle provoque d’enthousiasme. La personnalité secrète de Michael Jackson, l’extraordinaire personnage qu’il s’est composé au fil des années ont fait couler beaucoup d’encre et alimenté les rumeurs les plus folles, du rachat des os d’Elephant Man au mystère du caisson hyperbare en passant par les opérations de chirurgie esthétique, le domaine magique de Neverland, les rapports de Jackson avec la Mafia – et avec les femmes…”
La quatrième de couverture résume bien les enjeux (sic) de ce bouquin.
L’étude de la personnalité “secrète” situe le niveau quelque part entre Closer et Voici.
La pléthore d’adjectifs hyperboliques (“légendaire”, “extraordinaire”) augure d’un sens de la mesure qui n’apparaît nulle part en 360 pages. On n’en dira pas autant des lieux communs : ce bouquin est une mine d’expressions toutes faites, un Eldorado du style à deux ronds cinquante.
Sur le fond, pas mieux, les contes d’Andersen ne portent que sur les délires et dérapages de la star. OK, y a de la matière, mais le bonhomme Jackson ne se limite pas qu’à ses travers, il était vaguement artiste à ses heures perdues. Pour une biographie qui se veut rigoureuse et objective, on est loin du compte : une charge très subjective qui se base sur ce qui l’arrange et évacue le reste.
“Entre deux adultères, Joe abusait de Michael tant physiquement que mentalement, forçait ses fils à se produire dans de sordides boîtes de strip-tease et – après le contrat avec Motown – les poussait impitoyablement à enregistrer et à tourner.” Citation sordide, enfance sordide, livre sordide.

History Laurent Hopman éditions Hors collection

History
Laurent Hopman

Éditions Hors collection (1995)

Vendredi 16 juin 1995 : sortie officielle de l’album HIStory.
À l’époque, j’étais en hypokhâgne à Lille. On avait latin de 8h et 10h et littérature de 10h à 11h30. Sauf pour moi ce jour-là. École buissonnière tranquille pour rafler à la Fnac et au Furet du Nord le double album CD, le triple 33 tours, la VHS de clips et le livre officiel History. En rentrant au bahut, j’ai récupéré la feuille d’absence (sans trop de difficulté, c’est moi qui étais censé en être responsable), l’ai falsifiée, et hop, j’étais présent aux cours que j’avais ratés. Un vrai loubard, quoi, le pire gibier de potence de la ville…
Trente ans plus tard, je me suis rangé des voitures, mais ce bouquin figure toujours dans ma bibliothèque, comme souvenir de mes jeunes années d’étudiant biclassé faussaire, en raison de l’historique que je viens d’évoquer – très raccord, au fond, avec son titre.
L’auteur, Laurent Hopman, est un grand fan de Michael Jackson, connu dans les années 90 pour le magazine Black & White dont il était rédacteur en chef. Pour les fans, la revue était de qualité niveau mise en page et iconographie. Les textes, bon, ça valait ce que ça valait, entre les coquilles, les querelles de chapelle débiles à coups de piques à deux ronds vis-à-vis des concurrents de Jacko comme Prince ou Madonna, ou encore l’absence totale de recul critique. ‘Fin bref, toujours est-il que c’est par ce biais que Hopman a pu se faire remarquer outre-Atlantique, collaborer avec la star et se retrouver aux manettes de ce bouquin.
La couverture, comme toute l’imagerie liée à HIStory, parle d’elle-même : pour le coup, Moonwalkman a vu grand niveau délire mégalo avec cette statue XXL. Dommage que les CGI-3D-HD-over-the-top des années 90 aient pris un coup de vieux avec le temps. Aujourd’hui, on dirait un clipart incrusté à l’arrache sur un fond d’écran Windows lambda. Sinon, dedans, on a droit au passage en revue de la carrière de Michou : une intro rapidos pour évoquer la période Jackson Five et The Jacksons, puis un chapitre par album solo (Off the Wall, Thriller, Bad, Dangerous, HIStory). L’ouvrage vaut surtout pour les photos : y en a plein, dont pas mal en grand format, c’est beau, c’est classe. Le texte… Bon ben c’est le texte officiel de la légende donc tout il est merveilleux. Michael est grand, beau, fort, intelligent, riche, célèbre, généreux, gentil, innocent de tout ce dont on l’accuse. Bref, un type parfait.
À voir pour les images. À lire si on aime les hagiographies et les panégyriques.

Michael Jackson CD You are not alone

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